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Chronique : Une guerre au vélo

voies cyclablesDe nouveaux aménagements pour les cyclistes dans le Vieux-Port. (Photo : Ville de Québec)

Comme plusieurs citoyens-cyclistes, je réfléchi aux réaménagements des voies cyclables dans le secteur de la Rue Dalhousie et la courbe de la Rue du Marché Public qui propose de retrancher des voies de circulation pour sécuriser la pratique du vélo à l’année longue, même l’hiver. Et je ne suis pas le seul.

Par François Gariépy

Je me permets un commentaire concernant le réaménagement sur la Rue Dalhousie et de la courbe devant la traverse entre Québec et Lévis annoncé par la Ville de Québec en février dernier.

Je roule dans le secteur depuis mon premier vélo de route alors que mon père jouait Monsieur Brun dans la pièce de théâtre Marius de Marcel Pagnol au Théâtre du Vieux-Port durant l’été de 1984. C’était l’été des Grands Voiliers, de la Transat Tag et j’habitais la rive-sud.

J’ai souvenir de traverser le Pont de Québec sur mon 12 vitesses en chromo rouge pour ensuite faire mon chemin jusqu’au Vieux-Port et ainsi voir jouer mon père qui me ramenait ensuite dans sa Renault 5 après que le rideau soit tombé.

D’abord, confirmer que la courbe de la Rue du Marché-Champlain qui correspond à la fin du Boulevard Champlain devait être réaménagée depuis longtemps.

J’y roule encore souvent, j’adore l’ambiance de la piste de Champlain en été, c’est un décor féérique, parmi les merveilleux spots pour admirer le Fleuve St-Laurent au Québec.

En revanche, c’est trop dangereux pour les cyclistes à la hauteur du petit Champlain.

Encore pire pour les piétons à cause bien évidement des automobilistes, mais surtout les camions à empattement long qui ne peuvent se contenir dans la voie étroite du virage et qui grimpent parfois malencontreusement de l’essieu arrière sur le trottoir devant l’édifice du Groupe Desgagnés pour mettre en danger la vie des gens qui déambulent nonchalamment dans ce quartier touristique avec la poussette pour bébé ou même la marchette pour pépé.

Plus jeune, alors que j’étais serveur à la terrasse du Cochon Dingue juste en face, j’ai rapidement compris le potentiel accidentogène de cette courbe que paradoxalement j’adore négocier à bonne vitesse sur ma bicyclette.

Surtout depuis 2010 alors que ce virage sec s’inscrit au Grand Prix Cycliste de Québec et qu’il précède la coriace Côte de la Montagne. Depuis la première édition remporté par le français Thomas Voekler, j’ai plusieurs fois discuté avec des pros de la particularité de ce virage. Mais ce ne sont pas que les gars en lycra qui redoutent la courbe.

Malheureusement, l’étroitesse du trottoir à cet endroit et la proximité de la clôture ornementale qui marque le virage ont piégé mortellement une piétonne en 2019 et causé d’innombrables accidents dans les dernières décennies selon les statistiques.     

La bonne nouvelle c’est que le Groupe Desgagnés va reculer sa grosse clôture noire forgée et couper quelques arbres pour céder une frange de son terrain et ainsi créer une espace plus sécuritaire avec un trottoir plus large de 1.2 mètre.

Aussi, on aménagera les lieux avec un nouvel ilot central et une traverse pour piétons plus sécuritaire, car faut-il le rappeler, les camions circuleront encore longtemps dans cette partie de la ville parce que c’est souvent l’unique façon pour-eux d’accéder à certains secteurs industriels du Port de Québec via le Boulevard Champlain.  

Toutefois, le retranchement sur Dalhousie d’une seconde voie empruntée par les automobiles et camions à la hauteur du Musée de la civilisation me laisse perplexe.

Rappeler qu’au réaménagement pharaonesque du Port de Québec en 1984, une voie cyclable aussi sécuritaire que pittoresque fut aménagée à partir du fond du Bassin-Louise jusqu’à la Pointe à Carcy pour connecter avec le quai des traversiers.

Comment alors expliquer que les autorités du port de Québec ne tolère malheureusement plus les vélos dans cette partie de la ville?

Cette obstination de la part des dirigeants du port de Québec témoigne d’un total désintérêts d’enjeux citoyens comme la sécurité à vélo et l’accès à l’Agora de Québec et autres lieux de rassemblements.

La résultante absurde fait que les cyclistes sont déviés sur Dalhousie malgré eux depuis trop d’années, qu’on coupe des voies de circulation essentiels pour le passage des véhicules d’urgence comme les pompiers et ambulanciers.

La solution est toute simple, bien loin de la piste cyclable type passerelle à la Hotwheels perchée dans les airs que Régis Labeaume présentait en 2018 et que l’on présentait comme une œuvre d’art cyclable.

Suffit de baliser un corridor menant à un passage cyclable à travers le stationnement étagé des Terrasses du Vieux-Port et du 70 Rue Dalhousie actuellement libre pour ensuite déboucher simplement sur la zone déjà aménagé près du quai de MV Louis-Joliette…

Je vous le dit, ce n’est pas une guerre à l’auto, c’est une guerre au vélo! 

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