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La poésie de Geneviève Dufour

genevieve dufourLa poésie n'a pas d'âge ni de limites et mérite d'être connue. (Photo : Atwood)

Saint-Jean-Baptiste – Comme aujourd’hui est la Journée mondiale de la poésie, nous nous sommes entretenus avec la jeune poète de 29 ans Geneviève Dufour sur cet art encore peu connu et reconnu.

Par Mélissa Gaudreault

Geneviève Dufour a toujours écrit, que ce soit de la poésie précisément ou juste ses pensées et ses impressions sans artifice, des blogues, mais ce n’est qu’en 2019 quand elle s’est inscrite au certificat en Création littéraire à l’Université Laval qu’elle a commencé à en écrire de manière professionnelle.

« Pour moi, écrire de la poésie, il y a une certaine urgence qui fait en sorte que j’ai pas le choix d’écrire. Elle vient à moi-même sans que je la demande sauf que souvent les phrases m’apparaissent le soir. Je vais être en train de faire quelque chose et soudain la poésie vient à moi et je lâche tout ce que je suis en train de faire et je m’y mets tout de suite. »

Elle écrit généralement le soir, quand tout le monde est endormi, en écoutant de la musique. « J’ai une playlist pour l’écriture que j’ai créé sur Spotify qui s’appelle « la nuit quand c’est l’heure d’écrire » ». Je pratique beaucoup l’écriture automatique ; j’essaie d’enlever toutes les barrières qu’on peut se mettre, le jugement qu’on peut avoir envers nous-mêmes et de juste tout sortir ce qui vient d’un coup. » Elle va ensuite faire le tri et ne garder que quelques lignes significatives.

Style poétique

La poète aime explorer l’écriture de l’intime, du soi, les enjeux comme la santé mentale et physique ainsi que ceux touchant la communauté lgbtq+ dont elle fait partie puisqu’elle s’identifie comme queer en. Bien qu’elle aborde des sujets sérieux, elle tente toujours de leur donner une certaine couleur et légèreté.

En tant que poète de l’époque contemporaine, elle ne fait jamais de rimes dans ses textes, elle ne force pas sur les figures de style et ces derniers n’ont pas la structure classique des poèmes que l’on connait ; ils sont souvent très courts mais très forts.

« Quand c’est des formes brèves, ça veut dire que chaque mot a été choisi soigneusement, donc chaque mot a son importance. » – Geneviève Dufour

En tant qu’artiste, elle est confrontée comme beaucoup d’autres au syndrome que les artistes ont d’avoir plus de facilité et d’être plus inspirés lorsqu’ils ressentent des émotions négatives que positives.

« On est souvent porté à écrire sur le négatif. Je pense que c’est tellement des émotions fortes qui nous grugent, qui nous habitent, que c’est facile d’aller dans cette direction-là. Mais écrire sur la joie, j’ai l’impression que c’est un défi supplémentaire. C’est important de se laisser habiter par la joie. »

De la poésie pour tous

La poésie est encore aujourd’hui mal-aimée et considérée par beaucoup de gens comme un art qui s’adresse seulement aux intellectuels mais c’est faux.

C’est pourquoi les poètes comme Geneviève Dufour et des organismes comme Spoken Word Québec tentent de montrer que la poésie est accessible et peut potentiellement être appréciée par toutes sortes de gens.

« Le message principal ce serait que la poésie est vraiment plus accessible que l’on pense. C’est souvent très personnel mais en même temps universel. Les émotions qui sont transmises dans les poèmes sont universelles ; c’est très rare qu’on ne s’identifie pas du tout à ce qui est dit. La poésie contemporaine peut aller à plein d’endroits différents, ce qui fait en sorte que c’est facile à comprendre. » – Geneviève Dufour

C’est également pour cette raison que cette dernière a écrit un roman-poésie pour ados qui aborde le militantisme et les enjeux lgbtq+ afin de les initier à la poésie. Les poèmes incluent dans le roman sont là pour ajouter de l’émotion à l’histoire, mais le lecteur peut décider de ne pas les lires et comprendre l’histoire quand même.

Aussi, les gens devraient selon elle connaitre trois poètes québécoises qui l’inspirent beaucoup : Isabelle Dumais, Marie Uguay et Nicole Brossard.

Enfin, restez à l’affût pour son premier recueil de poésie qui sortira cet automne qui parle de maladies physiques et de leurs impacts sur la santé mentale (ex.: anxiété, dépression).

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