Par Martin Claveau
Si vous lisez parfois, ce que nous publions, vous avez sans doute remarqué que nous avons pris l’habitude de publier des chiffres que nous tirons la plupart du temps de l’actualité régionale. Ces chiffres sont regardés par pas mal de monde si je me fie aux statistiques et aux commentaires que nous recevons.
Le but que nous recherchons en publiant ces chiffres est d’animer nos réseaux sociaux et notre journal papier tout en informant les gens. Nous sommes un média et il apparait normal que nous fassions ce genre de chose.
Depuis un moment cependant, quand nous publions des chiffres, je constate que d’aucuns nous prêtent des intentions et commentent ces chiffres-là de manière vitriolique.
Tantôt, on nous accuse de partialité et de faire hypocritement la promotion de certaines entreprises en masquant cela sous des chiffres. Tantôt, on nous accuse d’être favorables ou défavorables à un projet comme celui du tramway.
Nous ne sommes rien de cela. Nous sommes juste un petit média, de sept employés, qui tâche d’être créatif avec les moyens dont il dispose. Notre but en publiant ces chiffres demeure de faire un clin d’œil à des lecteurs, que nous considérons intelligents et en mesure de faire la part des choses.
Nous n’avons pas la prétention d’être exhaustifs en le faisant. À chaque chiffre correspond souvent un contraire évidemment que nous ne publions pas toujours car nous devons faire certains choix.
Ainsi, quand nous observons que 10 000 personnes sont abonnés à une page Facebook, nous ne disons pas que 490 000 ne le sont pas dans le région. Il en va de même pour tous les chiffres qui sont publiés dans tous les articles. C’est un choix que nous avons le droit de faire et les gens sont libres ou non de nous lire.
Nous constatons aussi depuis longtemps que certains sujets comme le tramway sont particulièrement clivants. Ainsi, fréquemment, certains internautes pros tramway nous accusent de faire une trop belle place à l’opinion des antis tramway et vice versa.
Nous nous retrouvons donc au milieu d’une espèce de foire d’empoigne virtuelle entre deux clans dont la ferveur est digne de l’Inquisition. Chaque information que nous publions sur certains sujets chauds nous vaut d’être porté vers un genre de bucher virtuel.
Nous avons récemment aussi été affublés de qualificatifs tels que « lâches» et « vendus ». On nous a aussi qualifiés de « pitoyables journalistes de piètre qualité ».
Nous vous dispensons ici de ceux qui sont non publiables et souvent accompagnés d’un langage eucharistique recherché. Tout ça pour des chiffres publiés sur notre page Facebook.
Eh ben, remarquez que ça fait longtemps que j’entends qu’on peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Alors voilà, pourquoi pas des insultes tant qu’à y être?
Je discute à l’occasion avec Suzie Genest, celle qui dirige les populaires plateformes « Mon Quartier », car que je la croise assez souvent. Elle me dit observer ce genre de comportements depuis longtemps et les subir elle aussi. Elle lève souvent les yeux au ciel, en signe de dépit, quand nous parlons de ça.
Nous sommes relativement nouveaux sur les réseaux sociaux, alors j’imagine que c’est normal et que ça vient avec toute la patente.
Quand je vois ça aller, j’ai toutefois peine à imaginer ce qu’un chroniqueur d’envergure, comme Patrick Lagacé, doit recevoir comme commentaires, quand il publie une chronique sur un sujet controversé.
Que nos détracteurs se rassurent, nous n’avons ici aucunement la prétention de nous comparer à La Presse, mais nous allons tout de même continuer de publier des chiffres malgré les réactions qu’ils susciteront.
Nous le ferons, parce que nous avons le droit de le faire mais aussi parce que ça représente un devoir, même pour un « pitoyable » petit média dont la devise a toujours été : bien faire et laisser dire.
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