La Ville de Québec a fait plusieurs annonces concernant le développement du réseau cyclable, dont quelques-unes récemment, qui ont fait jaser.
Par Mélissa Gaudreault
D’abord, les secteurs visés par les projets cyclables en ont grandement besoin et la configuration des rues est propice au partage de la route entre les différents types d’usagers.
Comme pour les zones piétonnes, les commerçants voient négativement le retrait de plusieurs stationnements pour les automobilistes.
Cependant, comme l’a observé le conseiller Pierre-Luc Lachance lors du voyage à Copenhague, beaucoup de gens voyagent à pied et à vélo et ceux-ci font de moins gros achats mais reviennent plus souvent dans les commerces, ce qui amène plus d’achalandage pour les commerçants.
Ces nouveaux projets s’inscrivent dans la Vision de la mobilité établie par la Ville de Québec, qui se dit une ville cyclable et qui souhaite devenir une ville axée sur la mobilité durable et pour tous les types d’usagers de la route.
Par ailleurs, comme l’utilisation du vélo, notamment sur le plan utilitaire, est en forte croissance, les infrastructures doivent être adaptées à la pratique ; c’est pourquoi le conseiller municipal déclare que ces projets ne sont que le début du développement du réseau cyclable à Québec.
M. Lachance n’affirme toutefois pas que toutes les artères principales auront leurs pistes cyclables, mais la Ville souhaite développer un réseau cyclable interconnecté entre le nord et le sud ainsi que l’est et l’ouest.
La question qui reste concerne les stationnements pour les vélos, sur laquelle nous n’avons pas encore de réponse précise.
L’organisme Accès transports viables est très content de ces derniers développements sur le plan cyclable qui pour eux sont signe d’une véritable révolution vélo.
Pour l’organisme, le vélo a beaucoup d’avantages : il permet d’assurer une meilleure sécurité routière, de favoriser le sport et la santé, contribue à la lutte contre les changements climatiques et stimule l’économie locale.
Leur avis rejoint ainsi celui du maire Marchand qui était très content de faire ces annonces.
Le seul bémol relevé par Accès transports viables est l’impact que ces projets auront sur le trajet de l’autobus 807.
Pour Yanick Beaudoin, cycliste et administrateur de la page Facebook Cyclisme utilitaire à Québec, les projets cyclables annoncés sont de bonnes nouvelles mais le concernent moins.
Dans son cas, il note un manque de lien cyclable entre la banlieue et la ville.
En effet, il habite à Beauport et travaille à Shannon et comme il n’y a pas de lien cyclable direct entre les deux secteurs soit il doit rouler avec les automobiles soit il doit faire un détour pour embarquer sur une piste cyclable. Ça lui fait jusqu’à 70km de vélo aller-retour entre son lieu de travail et son logement.
Néanmoins, il est content que l’administration municipale soit pro-vélo et il aime mieux se déplacer à vélo qu’en auto parce que ça lui fait éviter le trafic.
Je suis d’accord avec ces arguments et je suis contente d’habiter dans une ville où les dirigeants se soucient de l’avis des gens ainsi que de l’environnement.
Personnellement, l’une des choses que j’apprécie le plus de Québec, c’est justement de pouvoir me promener à vélo au centre-ville.
Néanmoins, malgré que Québec se dise une ville cyclistes-friendly et pro-mobilité durable, ce n’est pas nécessairement évidemment de se déplacer à vélo en basse-ville.
Il y a quelques pistes cyclables par-ci par-là, mais aucune ne permet de faire une balade en toute sécurité et sans avoir à tricoter dans les rues.
Certaines personnes ne veulent pas de liens cyclables sur les artères principales parce que ça enlève des voies pour les automobiles et des stationnements, mais s’il n’y en a pas les cyclistes doivent souvent faire des détours par les petits chemins et ce n’est pas plus « fair » de les obliger à faire des détours que d’en faire faire aux véhicules. Tout le monde devrait pouvoir avoir accès à des voies rapides et efficaces pour se déplacer.
Les projets cyclables annoncés pour le Boulevard Laurier et le Chemin Ste-Foy sont de bonnes nouvelles, sauf que le problème de voie cyclable n’était pas à ces endroits mais plutôt au niveau de Grande-Allée et de Saint-Jean par exemple, où il n’y a pas de voie cyclable, ce qui fait que l’on ne peut pas se promener à vélo en toute sécurité.
Je suis favorable aux projets annoncés, mais je crois que l’on pourrait faire encore mieux pour réellement faire de Québec une ville cyclables.
Outre les liens cyclables, d’autres actions seraient peut-être possibles et nécessaires, comme de construire des stationnements sécurisés pour les vélos, donner une priorité aux cyclistes comme on le fait pour les piétons dans plusieurs villes comme Ottawa, s’inspirer de ce qui se fait ailleurs comme au Pays-Bas où le vélo est très présent, etc.
Comme pour les rues piétonnes, au niveau cyclable, l’heure n’est plus aux consultations publiques mais bien aux actions concrètes pour faire comprendre aux automobilistes que les cyclistes ont aussi le droit de circuler et de se sentir en sécurité en le faisant, selon moi.
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