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Des restaurateurs découragés par les permis de terrasses

Rue Saint-JeanRue Saint-Jean (courtoisie : site de la Ville de Québec)

Les restaurateurs se disent découragés par les démarches nécessaires à l’obtention d’un permis d’alcool pour les terrasses, durcies dans un contexte post-pandémique.

Par Estelle Lévêque

À l’approche de l’été, la demande de permis de terrasse est une étape primordiale pour un grand nombre de restaurateurs. Toutefois, après des mesures facilitées au cours des années impactées par la pandémie, le gouvernement du Québec remet à l’ordre des mesures plus strictes.

Ainsi, les propriétaires de bar ou restaurant doivent fournir quelques pièces justificatives à la Régie des alcools, afin de se voir délivrer un permis. Celles-ci incluent un formulaire rempli, le paiement des frais d’études ou des photos. Également, cette année, les restaurateurs devront fournir deux documents détaillant l’aménagement de la terrasse et son ratio d’occupation. Cependant, ces documents doivent désormais être signés et approuvés par un architecte ou un ingénieur.

Une certaine incompréhension

Pour les restaurateurs, cette dernière précision pourrait bien chambouler leurs plans pour l’été à venir. En effet, depuis 2020, les mesures pour l’installation des terrasses avaient été allégées par le gouvernement. Jusqu’à la saison 2023, les restaurateurs devaient simplement fournir un plan, réalisé par leurs soins, informant de la délimitation de la terrasse et du nombre de tables qui seraient installées.

Alain Slythe, propriétaire du Bal du Lézard à Limoilou, S’est penché sur cette demande dès le mois d’avril pour pouvoir installer sa terrasse dans la rue piétonne à l’été. Informé de ces nouvelles démarches par la SDC fin avril, il nous fait part de son incompréhension. 

« Quand j’ai construit ma terrasse, je comprends que ça me prenait ça et que ça prenne du temps. Là, ça va me coûter des honoraires d’architecte pour mettre une clôture, des chaises et des tables dans la rue. Je ne comprends pas pourquoi ils demandent ça. Je trouve ça un peu chargé. »

Mme Provost, gérante du Quartier de Lune, a également appris cette information via la SDC 3e avenue. « Dans les informations communiquées par la ville, je pensais que ça ne s’appliquait qu’aux terrasses permanentes, pas les quelques chaises, tables et cordes qu’on installe dans la rue. Je trouve ça un peu intense», déclare-t-elle.

Les terrasses remises en question

Pour cette démarche, la régie des alcools annonce des délais de traitement estimés à environ 90 jours. Les restaurateurs n’ayant pas encore débuté leur demande pourraient donc bien se retrouver sans permis de la régie des alcools pour le début de la saison.

Quant au coût engendré par les démarches, ils en incitent certains à réfléchir à deux fois avant d’envisager une terrasse sur la rue piétonne. Pour Joffrey Beaulieu, propriétaire du Cendrillon, la question se pose.

« Jusqu’à maintenant, avec le permis d’alcool et la demande auprès de la ville, ça nous coûtait environ 500 $. Là, avec le prix au mètre carré qui s’ajoute aux frais d’architecte, ça pourrait monter à plusieurs milliers de dollars. Il faudrait voir à quel point ça nous rapporte du profit. Si on n’a pas un bel été, la terrasse ne serait pas rentabilisée. Ça serait un peu plate.»

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