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Peut-on aspirer à adopter une alimentation durable ?

alimentation durableAdopter une alimentation durable aurait un impact considérable dans la lutte contre les changements climatiques. (Photo : Pixabay)

Dans le contexte d’urgence climatique actuel, il est justifié de se demander ce que l’on peut faire pour l’environnement, notamment au niveau de l’alimentation.

Par Mélissa Gaudreault

Nous avons ainsi demandé à Laure Saulais, professeure à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et chercheuse en consommation alimentaire durable, s’il était possible d’adopter une alimentation durable à 100%.

Définir l’alimentation durable

Avant de se demander s’il est possible ou comment adopter une alimentation durable, il est important de définir ce qu’est l’alimentation durable.

Le concept d’alimentation durable vient de l’idée du développement durable qui repose sur trois piliers : économique, environnemental, social.

Si l’on transpose cette idée à l’alimentation, cela nous dit qu’un système alimentaire durable doit contribuer à l’économie, être bon pour l’environnement et être nutritif (pilier social).

Ainsi, s’il y a un des trois piliers qui n’est pas au même niveau que les autres, le système s’effondre et l’alimentation ne sera pas durable à 100%.

Pour l’individu au niveau de son régime alimentaire durable, les piliers liés à l’environnement et à l’aspect social (nutritif) sont faciles à comprendre en général tandis que le pilier économique est plus complexe.

Quand on dit qu’un régime alimentaire est durable parce qu’il contribue à l’économie, ce n’est pas simplement de faire de l’argent, c’est de rémunérer tous les acteurs de la chaîne alimentaire équitablement, donc un juste prix par rapport au travail accompli.

Études

De nombreuses études ont été réalisées afin de déterminer quel serait le meilleur régime alimentaire pour tendre vers une alimentation durable.

Parmi celles-ci, il y en a eu une qui disait de diminuer notre consommation de viande rouge et de produits laitiers, parce que la production bovine produit beaucoup de gaz à effet de serre (GES).

Au contraire, elle recommandait d’augmenter sa consommation de légumineuses, de noix et de fibres. Cette suggestion a ses avantages, mais comporte un grand inconvénient, la production de ces aliments nécessite beaucoup d’eau.

Une autre étude basait son argumentaire sur les aspects sociaux et environnement, mais ne prenait pas en compte l’aspect économique.

Elle n’était donc pas viable économiquement, ce qui est un problème puisque la sécurité alimentaire, c’est-à-dire d’avoir les moyens de se nourrir (un besoin essentiel), est un enjeu important dans notre société.

En conclusion, le régime idéal n’existe pas, mais il est possible d’adopter un régime à peu près durable en balançant les trois piliers de l’alimentation durable.

Mythes et réalités

Avec toutes les informations qui circulent sur Internet et toutes les théories qui nous trimbalent de tous les côtés, il devient difficile de distinguer le vrai du faux, les mythes des réalités.

Laure Saulais nous parle de certaines de ces théories et nous aident à y voir plus clair.

Le transport des aliments

Mythe : Les gens croient souvent que de consommer des aliments locaux plutôt que des aliments provenant de l’étranger est meilleur pour l’environnement parce qu’il y a moins de déplacement.

Réalité : Manger local n’est pas nécessairement meilleur pour l’environnement. Ce n’est pas le transport qui pollue le plus, ce sont plus des méthodes et outils utilisés lors de la production des aliments. Par exemple, des fraises du Québec en hiver ont été produites en serre donc avec des méthodes moins naturelles et plus polluantes que des fraises des États-Unis qui ont poussé en champs.

Manger local 

Mythe : C’est bon de manger totalement local, tout en continuant de manger de la viande rouge.

Réalité : Manger seulement des produits importés d’origine végétale est meilleure pour l’environnement que de manger des aliments locaux, dont de la viande rouge. Cependant, l’achat local a un impact économique positif.

Le vrac 

Mythe : Les gens pensent que de consommer des aliments en vrac est meilleur pour l’environnement parce que cela enlève par exemple les emballages de plastique.

Réalité : Toutefois, lorsqu’on achète en vrac, on a tendance à acheter en trop grande quantité et les emballages sont importants pour permettre la conservation des aliments, donc cela peut entrainer du gaspillage alimentaire.

Régime végétarien

Mythe : On pourrait penser qu’un régime alimentaire végétarien est meilleur pour l’environnement parce que dans ce cas on ne consomme pas ou peu de produits animaliers.

Réalité : Comme mentionné plus haut, la production d’aliments de nature végétale nécessite beaucoup d’eau. De plus, les produits de nature végétale sont souvent plus dispendieux que ceux de nature animale, donc ce n’est pas viable économiquement.

Comment agir?

Sur le plan individuel, on n’a pas beaucoup de pouvoir sur le pilier économique et environnemental, c’est donc plus un changement sociétal à travers les habitudes et les normes qui engendrera un impact important.

En tant qu’individu, c’est le pilier social (nutritif) qui est plus à notre portée. Pour y arriver, on peut se baser sur le guide alimentaire canadien, en tentant de bien s’alimenter selon nos besoins et nos moyens financiers (sécurité alimentaire) et en s’informant.

Néanmoins, un changement dans l’alimentation en suivant par exemple les recommandations nommées plus haut dans les études et les mythes et réalités n’est pas toujours acceptable dans certaines cultures (ex. : pour les peuples qui mangent beaucoup de viande comme les autochtones ou en Asie).

S’informer

Il est important de s’informer en tant que consommateur afin d’être mieux outiller pour agir de la meilleure manière possible.

Laure Saulais pense que le consommateur n’est pas assez informé et ce n’est pas de sa faute.

Il n’y a pas beaucoup d’informations accessibles au consommateur et c’est à la société de faire sa part de ce côté pour initier un réel changement.

Il y a tout de même des initiatives communautaires pour informer la communauté et l’impliquer dans la réflexion et dans le plan d’action.

Ainsi, selon la chercheuse en consommation alimentaire durable, la meilleure façon de combattre la désinformation alimentaire est d’éduquer les nouvelles générations en intégrant de la matière à ce sujet dans les écoles.

Sinon, elle nous recommande des contenus comme les émissions télévisés de vulgarisation scientifique (ex.: l’Épicerie, le pharmachien, indice mcsween, etc.).

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