Par Martin Claveau
J’ai critiqué Bruno Marchand récemment, mais au fond je l’aime bien notre maire.
- Comment peux-tu bien l’aimer? Tu ne le connais même pas et tu le critique dans tes textes, dit ma blonde.
- Ben je ne le critique pas tant que ça, il me semble, non je te dis, je l’aime bien…
- Eh ben, on aura tout vu! Alors pourquoi tu l’aimes dans ce cas?
- Parce qu’il porte des espadrilles…
C’est la deuxième fois que je parle des espadrilles de Bruno Marchand. Évidemment, je n’approuve pas tout ce qu’il dit, mais je le considère comme un véritable héros de la cause de la démocratisation du port des souliers de sport.
M. Marchand a eu le courage de porter des espadrilles dès son intronisation comme maire et depuis, il n’a de cesse de nous colorer la vie à coup de Brooks « Adrénaline » ou de New balance « Fresh foam ».
Je le dis donc, haut et fort, Bruno Marchand est un révolutionnaire. Grâce à lui, le port des souliers de course dans la vie mondaine est maintenant avalisé. Il a fait pour la cause du port des espadrilles ce que Billie Jean King a fait pour l’homosexualité, que dis-je, ce que Magic Johnson a fait pour le sida.
Bon ok, bien sûr, j’exagère un peu, mais n’empêche que je vois maintenant des hommes d’affaires, des comptables et des ministres porter des Hoka « Speedgoat » en public. Je remarque maintenant des émules de Bruno Marchand partout.
De l’assemblée générale de la FADOQ aux conférences de presse de la Ville, notre maire a dédouané le port des souliers de sports. Il y a eu un avant et un après. Comme pour Jésus.
Pendant longtemps, les hommes d’un certain âge étaient condamnés à porter des souliers laids, bruns ou noirs, sans imagination et inconfortables au possible durant les événements.
Depuis l’arrivée de M. Marchand, ce temps est révolu. Grâce à ce Steve Jobs du code vestimentaire, je me sens maintenant le droit de porter mes chaussures de sports partout et je l’en remercie.
Autrefois si l’on portait des espadrilles à des funérailles, on passait pour un demeuré ou pire un pauvre. Maintenant c’est normal! En fait c’est devenu tellement normal, que j’en ai porté aux funérailles de ma propre mère l’an dernier et personne ne m’a signalé que j’étais trop cheap pour me procurer de vrais souliers.
Quand je me pointe à des événements maintenant, nous sommes des dizaines à porter nos espadrilles et nous le devons au courage de notre maire à le faire. Il était temps. Après tout, les espadrilles sont souvent plus dispendieux que les souliers de cuir bruns ou noirs. Normal qu’ils aient aussi droit de cité.
Cela dit, en fin de compte, ça ne m’immunise pas contre la coquetterie. Ça me permet toutefois de conserver mes souliers de course plus longtemps, au grand désespoir de ma conjointe, qui me rappelle sans cesse que, quand une nouvelle paire entre, il doit impérativement y en avoir une qui sort, n’en déplaise au maire Marchand.
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