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Chronique : J’ai tant détesté Patrick Roy

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

Je le vois, aujourd’hui, savourer la victoire de son club, notre club junior, et je trouve ça à la fois magnifique et attendrissant. Ces jeunes joueurs ont ramené la coupe à la maison, poussés dans le dos par celui qui, décidément, ne fait les choses qu’en grand lorsqu’il s’agit de hockey.

Mais, je vous l’avoue : que j’ai détesté Patrick Roy à l’époque des Nordiques! C’est fou!

J’étais littéralement incapable! C’est rien de raisonnable, ce n’est que pure partisannerie de ma part.

Comme vous le savez (peut-être pas non plus), je suis un fan des Nordiques. Jusqu’à la fin des temps.

Le CH, avec Patrick Roy dans les buts, c’était l’époque la plus intense de la rivalité. Oui, moi et mes cheveux gris, on a connu ça, cette fameuse rivalité. J’étais châtain clair, jadis.

C’était l’époque où O’keefe bavait Molson, où les écoliers pro-Nordiques bavaient les écoliers pro-Canadiens et vice versa.

C’est l’époque où les journalistes étaient chacun dans leur camp et se bavaient mutuellement. Et puis, c’était l’époque des lignes ouvertes enflammées où les mots dépassaient probablement toujours la pensée.

Oui, ça a existé, chez nous.

Alors, Patrick Roy, c’était notre ennemi numéro 1. Vraiment. Plus que Gretzky, qu’on ne voyait pas 8 fois par année, comme le gardien du tricolore.

On écoutait les descripteurs de Radio-Canada, pas impartiaux pour deux cennes, louanger les Canadiens à l’antenne et s’étonner des succès des Nordiques en cherchant des mots ternes pour éviter de crier au génie, après une montée spectaculaire de Peter Stastny ou de Joe Sakic.

Et Roy, trop souvent, avait arrêté ça.

Maudit que je l’ai haï!

Puis, l’eau a coulé sous le pont de Québec. Nos Nordiques sont partis gagner la coupe dans l’État américain du Colorado, là où on a élu l’une des représentantes les plus ridicules à avoir mis les pieds à la Chambre. OK, je m’égare…

Et le roi Patrick a pris les rênes de notre club junior pour les conduire vers le sommet, le seul endroit qui semble l’intéresser. Et, aujourd’hui, Québec est en liesse.

Tant mieux. Bravo à nos Remparts. Bravo à Patrick Roy.

Est-ce que je l’admire, aujourd’hui? Oui, bien sûr. En fait, c’est ça, l’affaire : je l’ai toujours admiré. Je le savais, comme tout le monde, qu’il était meilleur que tous les autres. Et ça me faisait suer.

Mais, il a donné à nos anciens Nordiques des coupes Stanley et il a ramené à Québec la coupe Memorial. Depuis quelques jours, il a aussi plaqué un sourire sur à peu près chaque visage de Québec.

Alors, oui. Je l’aime bien, Patrick Roy, aujourd’hui. Il a assez fait pour que le vieux partisan grincheux lui donne une tape dans le dos.

Merci, Patrick.

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