À la manière d’un nouveau quartier, logements, commerces, espaces verts et rues partagées composent le projet Fleur de Lys de l’entreprise Trudel.
Par Estelle Lévêque
Acquis en 2018 par l’entreprise Trudel Alliance, les espaces Fleur de Lys revêtiront un nouveau visage au cours des prochaines années. D’une valeur totale de plus de 1,5 milliard de dollars, le projet de requalification du centre commercial prendra la forme d’un complexe multifonctionnel.
Alors que les travaux ont débuté en janvier dernier, les frères Trudel à la tête de l’entreprise se félicitent d’une consultation de plusieurs années auprès de la population de Québec. En tout, l’entreprise a consulté 2500 résidents, 70 commerçants et 60 organismes communautaires.
« Selon mon opinion, Fleur de Lys est un projet fait pour les gens », affirme William Trudel, président et chef de la direction de Trudel.
3500 logements locatifs
Au total, le pôle résidentiel de Fleur de Lys imaginé par Érick Rivard, architecte associé, de la firme Groupe A/Annexe U, comporte 3500 unités de logement locatif. Leurs surfaces varient entre 575 et 1500 pi2, avec un loyer débutant à 966$. Parmi ceux-ci, Trudel souhaite garantir 15% de logements sociaux abordables, dans des bâtiments situés au croisement des rues Beaucage et Fleur de Lys.
À l’heure actuelle, la construction de 480 unités locatives est en cours. Le projet pourrait recevoir ses premiers résidents au début de l’année 2025. « Puis, notre objectif c’est qu’à tous les 6 mois, on mette de nouvelles unités disponibles », commente Jonathan Trudel.
De plus, 10% des unités locatives de Fleur de Lys seront adaptées pour les personnes à mobilité réduite.
« Pour les logements adaptés, le cadre du bâtiment prévoit des choses qui sont assez basiques et que tout le monde fait puisque c’est obligatoire. Nous, ce qu’on fait, c’est des logements qui sont pensés et conçus pour faciliter la vie des gens qui vivent avec un handicap. »
Jonathan Trudel, vice-président exécutif et cofondateur de Trudel
Ainsi, ceux-ci comporteront des comptoirs, mobiliers et équipements réfléchis lors de consultations avec un comité d’usagers à mobilité réduite.
Commerces, université et espaces verts
En plus du pôle résidentiel, le complexe Fleur de Lys comportera un pôle commercial, des bureaux, des lieux de divertissement et un hôtel de 150 chambres. Les immeubles s’élèveront à hauteur de 12 à 15 étages, avec une exception de 20 étages pour la tour centrale.
Inauguré en 2021, le campus de Québec de l’UQTR prend déjà place dans l’édifice anciennement occupé par le magasin Sears. En développant une offre autre que commerciale, Trudel se veut créateur d’un site vivant, même en fin de journée. Afin de créer un milieu de vie agréable, l’architecte Érick Rivard repense le site en termes de verdissement.
L’actuel îlot de chaleur sera entouré d’une ceinture végétale et traversé d’un ruisseau artificiel. Des boisés urbains verdiront les toits aménagés, cours et jardins partagés ainsi que la « Grande Place ». Cette dernière reliera le boulevard Hamel à l’entrée principale du site. Au total, l’entreprise vise la plantation de 2500 arbres sur le site Fleur de Lys.
Une extension de la ville
William et Jonathan Trudel affirment vouloir créer « un milieu de vie qui prend en compte l’attachement profond de la population envers le lieu et son histoire ».
« On ne démolit pas fleur de lys, on le requalifie. »
William Trudel, président et chef de la direction de Trudel
Ainsi, c’est en nouveau quartier de Québec que ce projet veut transformer Fleur de Lys. Pour ce faire, la firme architecturale pense le projet dans la continuité de l’arrondissement et, plus largement, de la ville. Des rues dans la continuité du schéma urbain de Vanier traverseront le quartier.
À terme, les rues seront municipalisées, donc gérées par la ville de Québec. Trudel souhaite garder une rue privée, afin d’y organiser des événements culturels et de divertissement. La première des trois phases de négociation à ce sujet est en cours d’entente avec la municipalité.
Enfin, la firme d’architecture a eu le mandat de s’inspirer du cadre bâti des quartiers environnants pour concevoir le site. En termes de matériaux et revêtements, les concepteurs visent à « recréer le patchwork urbain », entre autres avec de la brique.
« De nos observations de comment la ville de Québec s’est bâtie, on a sorti une ligne d’horizon qui simule ce qu’on voit du vieux-Québec quand on l’observe de loin, avec toute sa disparité. On arrive au résultat ou notre immeuble donne l’impression d’être composé de cinq, six ou huit bâtisses. »
Jonathan Trudel, vice-président exécutif et cofondateur de Trudel
Le projet devrait toucher à sa fin dans un échéancier de cinq à dix ans, selon William Trudel. À cette heure, l’entreprise se lance dans un « jeu de chaises musicales » pour déménager les commerçants. Ceux-ci seront, par la suite, installés dans leurs nouveaux locaux au terme de la construction.
C’est un magnifique projet qui souhaitons-le sera réalisé dans son intégralité.