Ce soir, les Cowboys Fringants sont revenus sur la scène des plaines d’Abraham pour offrir aux festivaliers une dernière soirée riche en émotions.
Par Estelle Lévêque
Cette soirée du 17 juillet s’est déroulée sous le signe du jamais-vu pour le Festival d’Été de Québec. Suite à la soirée du 13 juillet et ses annulations pour cause d’orages violents, les artistes de la scène québecoise ont pu embrasser une seconde chance.
C’est donc plus préparés que jamais que Les Cowboys Fringants, Robert Charlebois et Sara Dufour ont prolongé cette 55e édition du Festival d’Été. Ces deux derniers ont d’ailleurs offert au public de très belles prestations, à hauteur des attentes du public qui a répondu présent à l’appel.
« On était tellement déçus jeudi dernier en voyant ce gros nuage noir. On est tellement content que vous soyez de retour. »
Karl Tremblay, chanteur des Cowboys Fringants
Les Cowboys Fringants en terrain conquis
Alors que l’organisation a redoublé d’efforts pour offrir aux festivaliers une soirée supplémentaire sur les plaines, les artistes ont fait honneur au travail des équipes. Ce soir, c’est un public déjà conquis qui a accueilli le célèbre groupe québécois Les Cowboys Fringants, après une quinzaine de minutes -et 4 jours- d’attente.
Ainsi, le groupe a débuté son set avec la douce-amère Ici-bas, introduite par un solo de violon de Marie-Annick Lépine. Dans l’ambiance festive qu’on connaît du groupe, Karl Tremblay a rapidement enchaîné sur les titres dansants Bye-Bye Lou et La manifestation.
Sur La reine, les musiciens ont tout donné, dans un beau moment de cohésion et complicité. Après que Jérôme Dupras se soit improvisé chef d’orchestre face à la foule, le groupe a sauté d’un solo à l’autre, puis joué un extrait de Thunderstruck de AC/DC, avant de reprendre le morceau de plus belle. Le bassiste est d’ailleurs descendu de scène lors de Ti-cul pour tendre son micro au public qui l’a accueilli de grands sourires aux lèvres.
Vagues d’émotions
Puis, dans un registre plus mélancolique, le groupe s’est lancé dans Toune d’automne, que le public a pratiquement chanté du début à la fin. Karl Tremblay en a semblé surpris et touché, avant de s’exclamer « Bravo Québec ! ».
Alors que celui-ci prenait un instant pour prendre un peu de repos, Jean-François Pauzé a invité le public à prendre le relais quelques minutes. Déterminé, le chanteur est revenu à son micro avant d’entamer les premières paroles de Sur mon épaule.
Un grand élan de solidarité émanait des plaines remplies à bloc, à l’heure où Karl Tremblay se bat contre un cancer de la prostate. Un grand moment d’émotion a touché droit au cœur le groupe comme le public lorsque la foule s’est mise à chanter la chanson, en soutien au chanteur, allumant leurs lumières jusqu’à l’autre bout du parterre. « Shit qu’on est pas seuls au monde ce soir », a lancé Karl, les larmes aux yeux.
Dans un instant de pause, il s’est exprimé, insistant sur le bonheur du groupe de donner cette représentation au Festival d’Été de Québec après avoir joué dans de nombreux pays de la Francophonie.« Ça fait plus de 25 ans qu’on fait ça. Merci d’être encore là, après toutes ces années. »
Le cœur gros, le groupe a progressivement repris de plus belle vers ses morceaux les plus énergiques, tous ensemble. C’est ainsi que Les Cowboys Fringants ont démontré l’étendue de leur talent en interprétant Joyeux calvaire, puis Quand on aura de l’amour, leur fameuse chanson naïve. À cette occasion, Jérôme Dupras, qui redoublait d’inventivité en cette soirée exceptionnelle, a fait monter plusieurs dizaines de spectateurs sur scène.
Un final grandiose
On pouvait voir sur les visages beaucoup d’amour à l’approche de la fin de soirée. Dans la lignée de leur déclaration au Québec, Les Cowboys Fringants ont entamé leur rappel avec Le shack à Hector qui a donné aux plaines des airs d’immense fête. Puis, Sara Dufour a été invitée à interpréter en duo Marine Marchande avec Karl Tremblay.
C’est avec Les Étoiles Filantes que le groupe avait prévu de clore cette soirée, alors que les plaines s’illuminaient à la lumières des flashs. Afin de prolonger ce moment que personne ne semblait vouloir voir finir, Les Cowboys Fringants ont interprété très simplement la chanson Un p’tit tour, avant de saluer le public.
Entre superbes instants d’émotions, vagues de solidarité et magnifiques élans festifs, Les Cowboys Fringants ont absolument tout donné lors de ce concert inoubliable pour tous ceux qui y ont assisté.
Bientôt je vais cesser de regarder tout ce que Karl a chanté lundi soir, ma réserve de larmes commence à tarir.
Merci à vous tous les Cowboys Fringants pour ce spectacle touchant.