Cette semaine, rencontrez les artistes locaux et internationaux qui ont imaginé et réalisé les œuvres murales de l’îlot Fleurie, dans le quartier Saint-Roch.
Par Estelle Lévêque
La semaine dernière, on vous présentait PASSAGE MURAL, le projet d’Exmuro destiné à raviver les bretelles de l’autoroute Dufferin-Montmorency. Aujourd’hui, on vous présente les 14 artistes qui ont participé à cette création d’envergure.
Également, ce samedi 12 août sera l’occasion d’échanger avec eux autour d’un verre, tout en découvrant les fresques finalisées. Celles-ci tendent à apporter de nouvelles couleurs à cet espace urbain à la croisée des quartiers du Vieux-Port et Saint-Roch. Vincent Roy, co-directeur d’Exmuro, présente cette initiative comme un moyen d’embellir le lieu, le dynamiser, le rendre plus agréable et plus sécuritaire.
« Québec c’est une ville qui est très belle, on a de très belles architectures. Si on est capables de s’inspirer de villes comme Lisbonne et Barcelone qui réussissent à mettre en valeur leurs architectures avec des œuvres murales, je pense qu’on a tout pour embellir notre ville. »
Joël, de Montana Cans, partenaire du PASSAGE MURAL
5 artistes de Québec
Patrick Forchild (Québec)
Figure importante des murales à Québec, Patrick Forchild réalise une œuvre inspirée du thème de l’apprentissage, tout en incitant le public à interpréter librement sa création. « C’est une réflexion que j’avais sur l’éducation, les acquis qu’on accumule de l’école, de nos parents, notre entourage », préécise-t-il.
MC Grou (Québec) La murale de MC Grou est une oeuvre militante, réalisée en soutien au mouvement Femme Vie Liberté. Celui-ci débute à la suite de l’exécution en septembre 2022 de Mahsa Amini, arrêtée par la police pour ne pas avoir porté son hijab selon les règles vestimentaires en vigueur. « Quand j’ai été approchée par l’association des iraniens de Québec, j’étais vraiment touchée », se rappelle l’artiste. Elle rend ainsi un hommage à ce symbole de la lutte pour la liberté des femmes en Iran.
Cyrielle Tremblay (Québec/Mexique) Dans son travail, Cyrielle compose à partir de l’architecture du lieu où elle intervient. « [Je crée] moins à propos d’éléments qu’à propos d’une mise en valeur d’un espace en particulier. » Cette artiste de Québec est notamment reconnue pour une fresque sur la côte de la Pente-Douce.
Pacha (Collectif de Québec) Le collectif PACHA réalise des métamorphoses colorimétriques et géométriques. « À chaque fois qu’on travaille sur une œuvre, on essaye de s’inspirer du lieu pour jouer avec les formes présentes, déconstruire l’environnement par la couleur », explique l’un des membres.
Christophe St-Onge Aubut (Québec) Pour cette nouvelle œuvre, Christophe St-Onge dresse le portrait d’une personne autochtone et représente des animaux liés à son vécu. « C’est un artiste qui aime créer des œuvres pour que les gens les admirent, mais il reste toujours caché. C’est un peu le Banksy de Québec », décrit Paola Castilla Sanchez au sujet du muraliste.
Des approches singulières
Young Jarus (Toronto/Regina) Au cours de ses voyages à travers le monde, Young Jarus réalise des portraits photographiques de personnes qui croisent son chemin. Par la suite, il transpose ces clichés en murales.
« Ici, c’était un jeune graffeur en Suisse, à qui il a dit Je te prends en photo, et je te ferai en murale à un endroit dans le monde, je ne sais pas encore lequel », raconte Paola, au sujet de l’artiste. Son portrait habille désormais l’un des piliers de l’Îlot Fleurie.
Leiga (Brésil) « Le travail de Leiga vient de l’époque où il était designer graphique. Il mettait beaucoup de joie, de couleurs dans sa création. Il a continué dans ce processus qu’il a intégré dans ses murales. Dans son œuvre, il a essayé de transmettre l’esprit du Brésil. »
Paola Castilla Sanchez
Estefan (Namur, Belgique) L’artiste belge évolue dans l’art mural depuis 10 ans, en parallèle de son métier de peintre en bâtiment. Concernant sa technique, Estefan travaille à partir de rubans adhésifs. « La figure géométrique de base que j’utilise c’est le triangle. À partir de ça, je joue avec les pleins et les vides, je retire, j’enlève, je remets et je joue avec la texture des murs. »
Bebar (France/Espagne) Bebar travaille entre maîtrise du graffiti et maîtrise académique. Il crée des univers abstraits et colorés sur tous types de formats et expose son travail à Paris, à New-York ou encore au Brésil.
Prendre en compte le contexte
Sam Laloux (Namur, Belgique) Sam Laloux évolue dans le milieu de l’art depuis les années 90. Pour le projet PASSAGE MURAL, il a voyagé depuis l’Europe avec ses pochoirs. Une fois sur les lieux, il a adapté l’œuvre qu’il avait imaginée au support.
Le duo Medianeras (Argentine/Espagne) Le duo d’artistes travaille la notion de perspective avec la technique d’anamorphose. « Elles travaillent avec un point de fuite qui est situé en dehors de la double-murale », précise Paola.
Démosthène Stellas (Namur, Belgique) Arrivé à Québec en avance pour s’imprégner des lieux, le muraliste a été marqué par la présence des itinérants dans le quartier, qu’il a symbolisée par des sacs. « L’idée c’était de faire comme une nature morte, ou les sacs feraient partie du passé et ou la nature aurait repris possession sur ce système. »
Pour en savoir plus, consulter le site internet de PASSAGES INSOLITES.
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