Ce vendredi, St-Roch XP accueillera FilliE, alias Philippe Durand, qui interprétera ses compositions rock-pop naïves aux textes poétiques et désinvoltes.
Par Estelle Lévêque
Originaire de Sainte-Foy et installé dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, Philippe Durand écrit, interprète et co-compose le projet FilliE. En 2021, il sort un premier EP, Reflets, qui lui permet de réaliser son « rêve de petit gars ». FilliE travaille présentement sur un nouvel EP, prévu pour le printemps prochain.
À propos du nouvel EP
Comment a évolué ta musique, de Reflets à aujourd’hui ?
Le premier EP, il y a deux ans, c’était un cri du cœur de mon envie de créer et monter un projet, j’avais vraiment une soif d’expression et certains messages à passer. Pour le nouvel EP, je pense que je suis plus et mieux entouré, j’ai co-composé avec Gabriel Lapointe. J’ai essayé de trouver un champ lexical propre à moi, aiguiser ma direction artistique.
Quels thèmes abordes-tu dans tes nouvelles compositions ?
Je ne sais pas si je peux dire qu’il y a un thème sur tout l’EP. Ce que je veux avec ma musique et mon propos, c’est créer un espèce de safe place, un terrain d’acceptation de tous nos bobos et désirs inachevés. C’est comme un lieu de revendication nonchalante. Ça parle de culture de performance, de perdre ses repères, d’avoir peur de l’engagement dans une relation amoureuse, d’anxiété. C’est très gen Z et post-pandémique, finalement. (rires)
Quels styles influencent ta musique ?
L’autre EP avait beaucoup d’influences rap, j’ai découvert que je me vois plus aller vers une thématique de rock-pop naïve, un peu hyperactive. En fait, quelque chose qui reflète plus ma personnalité. On est pas mal sorti du rap, bien qu’il y aura toujours des traces, je pense que je pourrai jamais l’effacer complètement, puis c’est pas ça que j’essaie de faire.
Avec les influences rap et slam, j’imagine que tu portes beaucoup d’attention aux textes. Dans ce nouvel EP, est-ce que tu accordes plus d’attention à la composition musicale ?
Oui, beaucoup plus. Pour le premier EP, j’avais beaucoup de textes déjà écrits pour lesquels on composait une toune. Cette fois, souvent, je partais d’une mélodie, d’un texte et d’accords, puis on montait la chanson. Je trouve ça plus organique, plus logique comme assemblage.
J’ai mis quand même beaucoup plus d’attention sur les textes. Quand tu te donnes une limite, je trouve ça tellement plus difficile ! Au final, je trouve ça plus quasiment plus tough d’écrire une poésie de trois lignes plutôt qu’un essai.
À l’origine du projet FilliE
Quel est ton parcours ?
J’ai commencé à faire de la musique au début du cégep. Avec deux amis, on trippait vraiment sur le rap. J’ai commencé à faire du slam il y a cinq ans, lors de compétitions à la Maison de la littérature. Puis, je jammais beaucoup avec des amis. Au final, mon parcours en musique est vraiment arrivé dans le partage.
Comment tu te sens à Québec ?
Je trouve qu’il y a vraiment une magie qui opère à Québec, je sens une solidarité dans le milieu artistique. Lors de mon show à l’Anti, il y a plein de monde dont j’apprécie vraiment la musique qui était venu. J’étais vraiment touché. Tout le monde s’encourage et je suis content de participer à cette effervescence.
Qui sont tes musiciens ?
Mathieu Ferland à la basse, Jérémy Dufour à la batterie, François Fortier au clavier, et Gabrielle Côté (artiste à l’origine du projet Gawbé), à la guitare. [Pour St-Roch XP, cette dernière sera exceptionnellement remplacée par Léopold Wasungu]. Ils sont vraiment bons, je pourrais pas mieux être tombé.
Peux-tu me parler du slam Laissez les jeunes rouler ?
Je fais beaucoup de skate. Je trouve que ce qui construit vraiment ton art dans le skate, c’est d’en faire dans la rue, avec du mobilier urbain. Que ce soit la place de la République, à Paris, ou au carré d’Youville, ici ; il y a des lieux auxquels personne ne voit d’intérêt et où cette communauté décide d’habiter.
Jusqu’à récemment, on se faisait donner des tickets et arrêter par la police à cause du skate. Ce slam, c’est une revendication qui illustre cette interdiction qu’on donne aux jeunes de notre ville de profiter de ce qui leur appartient réellement, juste pour que les touristes profitent d’une fausse paix aseptisée.
St-Roch XP
Comment tu te sens à l’idée de jouer pour St-Roch XP ?
Je suis vraiment content, vraiment excité ! Je sais que, toute la journée, quand je ne ferai pas mon show, j’irai voir ceux des autres gens. Il y a vraiment de beaux bands qui jouent cette année, j’ai vraiment hâte.
FilliE jouera vendredi 8 septembre à 17h à l’espace Les Autres Jours (280, rue Saint-Joseph Est) et à 19h40 au Café Pekoe (433, rue Saint-Joseph Est). Pour découvrir l’univers de Philippe Durand, visiter sa page Instagram et son profil Bandcamp.
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