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L’Initiative 1,2,3 Go! Limoilou au service des familles

Le minibus de l'organisme se déplace dans les parcs de la ville pour le plus grand plaisir des familles. ( Crédit photo : Initiative 1, 2, 3 Go! Limoilou )Le minibus de l'organisme se déplace dans les parcs de la ville pour le plus grand plaisir des familles. ( Crédit photo : Initiative 1, 2, 3 Go! Limoilou )

L’Initiative 1,2,3 Go! Limoilou a été créée en 2004 afin de mobiliser la communauté et favoriser un environnement sain et solidaire pour les familles et les tout-petits.

Par Noémie Berne

Dans un précédent article, nous vous présentions Marc Bergeron, psychoéducateur et coordonnateur de l’Initiative 1,2,3 Go! Limoilou. Au cours de notre entrevue, il nous a parlé plus en détail des projets de l’organisme et des difficultés auxquelles celui-ci a été confronté.

Parmi les initiatives de l’organisme, le Minibus est très connu dans le quartier Limoilou. Quel est son objectif ?

Le Minibus est né parce que beaucoup d’organismes communautaires et de partenaires nous disaient qu’il était difficile de rejoindre les familles. Alors on s’est dit : « Les familles ne viennent pas dans nos ressources ? Allons vers elles ! ». C’est aussi un aménagement que l’on apporte dans les parcs qui ne sont généralement pas adaptés aux tout-petits. Les parcs sont souvent équipés de bloc de jeux pour les 5-12 ans, très peu pour les plus jeunes.

Après 15 d’existence, le Minibus est toujours aussi apprécié des familles. Comment expliquez-vous cela ?

Au début, les gens disaient que c’était le minibus des familles qui ont des besoins particuliers ou des enfants qui ont des problèmes. Je n’ai jamais été d’accord, c’est le minibus de la communauté. Il va rejoindre toutes les familles, quelques soit leur statut économique, leurs compétences parentales ou autres. Je crois beaucoup à l’importance de la mixité. Elle contribue à assurer une entraide naturelle, un support mutuel, et ce sans stéréotyper les familles. Avec l’initiative 1,2,3 go on veut être dans une approche inclusive.

Et puis quand j’offre un café à un parent au minibus, je n’offre pas seulement ça. J’offre aussi le message qu’il est important pour la communauté. Je veux prendre soin de lui, pour qu’à son tour il prenne soin de lui-même et de ses enfants. C’est une logique simple.

En plus du Minibus, quelles sont les autres initiatives de 1,2,3 GO! Limoilou ?

Je peux citer le projet pilote Grandir en Forêt qui a très bien fonctionné avant la pandémie. On emmenait les enfants dans le bois, ils jouaient avec des petites bêtes, ils découvraient des cocottes, ils s’interrogeaient sur les feuilles, les branchages, les champignons. On s’est aperçu que c’était plus facile de s’occuper d’un enfant ayant un besoin particulier dans le bois que dans un local de garderie. Et on n’en a perdu aucun ! (rires)

Le projet était tellement pertinent que sa coordinatrice, Michèle Leboeuf, a ensuite été recruté par l’AQCPE pour développer le projet Alex – éducation par la nature. Le projet est actuellement sous couvert de recherche à l’Université Laval et j’en suis très heureux pour elle. Il y a aussi la grande fête familiale Les Petits Trésors et le projet Certifié Famille, qui vise à rendre les commerces de la ville plus accessibles et adaptés aux familles et aux tout-petits.

Quel a été l’impact de la pandémie sur vos activités ?

L’initiative a connu des jours difficiles à cause de la pandémie. J’avais une équipe de 5 personnes à ce moment-là, prête à mener de beaux projets. En mars 2020, tout s’est arrêté pour nous. Je n’avais plus rien pour garder mon personnel.

Finalement, 2 mois plus tard j’ai réussi à convaincre la ville et la santé publique qu’on pouvait au moins maintenir le projet minibus tout en respectant les mesures sanitaires. Dans ces conditions d’isolement, c’était d’autant plus important de maintenir le lien, d’aller à la rencontre des familles. L’an passé ça a été 4000 présences enfants et 3200 présences parents. C’est bien le signe que c’était nécessaire.

En cette période post-covid, les activités sont-elles revenues à la normale ?

Les activités reprennent progressivement, oui. C’est le cas notamment des matinées cirque en collaboration avec l’École de Cirque. Les ressources communautaires partenaires bénéficient de l’expertise des artistes de l’école et on essaie de s’étendre un peu partout, telle une araignée qui tisse sa toile. On se dit qu’après notre passage, eux aussi pourront reproduire l’activité. Ce qui n’est malheureusement pas toujours évident à mettre en place.

Pourquoi est-ce si difficile à mettre en place pour les ressources communautaires ?

Le milieu souffre d’une importante pénurie de personnel. De notre côté, nous avons un modèle exceptionnel pour pallier cela : un intervenant de l’école de cirque, un intervenant de notre organisme et un intervenant dans la ressource où l’on intervient. À moi tout seul, je serais incapable de mobiliser 3 intervenants sur l’activité. C’est possible uniquement grâce à l’association de partenaires.

Ce n’est pas moi qui ai inventé ce modèle, mais je pense que c’est la seule solution pour maintenir les organismes communautaires sur pied. Les gens qui pensent pouvoir développer leurs ressources en circuit fermé, et avoir assez de personnel pour la faire vivre, vont frapper un mur.

Pour en savoir plus sur les évènements de l’Initiative 1,2,3, Go Limoilou et le calendrier des sorties Minibus, rendez-vous sur la page Facebook de l’organisme.

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