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Les bonhommes de PisHier

Pierre Girard, connu sous le nom de PisHier, illustrateur, peintre, artiste et auteur de bande-dessinée. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Pierre Girard, connu sous le nom de PisHier, illustrateur, peintre, artiste et auteur de bande-dessinée. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Pierre Girard, PisHier, est un artiste, illustrateur, peintre et auteur de bande-dessinée qui vit dans le quartier Saint-Jean-Baptiste à Québec. 

Par Estelle Lévêque

Même si vous ne le savez pas, vous avez très certainement déjà vu plusieurs des créations de Pierre Girard (PisHier). Que ce soit en librairie, sur une carte de souhait, dans une exposition ou dans les vitrines de commerces, les bonhommes de l’illustrateur animent les quatre coins de la ville et de la province. 

Alors, qui est Pierre Girard ? Son pseudonyme, pour commencer, est inspiré de son prénom Pierre mais prononcé comme « pis, hier qu’est-ce que t’as fait ? », nous explique-t-il. Installé à Québec depuis 1996, Pierre Girard est illustrateur, peintre, auteur de bande-dessinée. En entrevue, nous avons eu la chance d’en savoir plus sur les bonhommes, les projets à venir et la personnalité touchante d’originalité de l’artiste PisHier.

 Livre jeunesse, Knock-Out, Marché alternatif

Le Carrefour de Québec : Quels sont tes projets du moment ?

Pierre Girard (PisHier) : Je travaille sur un livre pour enfants qui s’appelle Gilbert et les monstres, aux éditions Les 400 coups. C’est un projet qui a commencé en 2016 et qui finalement ne s’est pas fait. À la base, il s’appelait Arthur et les monstres. Puis, j’ai eu un petit gars qui s’appelle Gilbert, donc j’ai changé le nom d’Arthur quand on a repris le projet, dernièrement.

Tu travailles sur les illustrations et le texte ? 

Non, j’avais fait le texte à la base, mais je suis pas bon pour les textes. C’est Rhéa Dufresne qui a fait les textes. Elle est autrice de livres pour enfants, elle a beaucoup de connaissances et a structuré un très beau livre. De mon côté, je joue à réussir à placer le texte dans les images ; il y a beaucoup de texte !

Tu as l’air de travailler sur pas mal de choses en simultané, quels sont tes autres projets du moment ? 

Je prépare une exposition de pochettes de vinyles, au Knock-Out, en collaboration avec Victor Boudreau. Le vernissage aura lieu le 8 décembre, en 5 à 7.

Aussi, ces temps-ci, je fais un petit jeu. Je fais des bonhommes en aquarelle que je cache dans ma bibliothèque. Quand mon fils sera plus vieux, il va les retrouver. J’en ai fait une soixantaine depuis une semaine.

Puis, pendant la période des fêtes, je fais beaucoup de cartes, de dérivés, d’autocollants. Cet hiver, je vais participer au Marché Alternatif, le 9 décembre dans le quartier Saint-Sauveur.

Persévérance et thrash métal

Écrit et illustré par PisHier, Voïvod est un livre jeunesse paru aux éditions de la Bagnole au printemps 2023.

Peux-tu me parler un peu plus de Voïvod ? 

C’est un livre sur la persévérance, sur l’acharnement. Dernièrement, j’étais au salon du livre du Saguenay, pour présenter mon livre. Là-bas, le monde aime beaucoup ce groupe, qui est originaire de Jonquière. Il y avait des enfants, des jeunes, des personnes plus âgées qui voulaient être pris en photo avec moi parce que j’avais fait un livre sur ce groupe.

Certains enfants m’ont même dit que c’était le plus beau livre qu’ils ont vu. Certaines dames m’ont dit que, depuis qu’elles l’avaient offert à leur petit-fils, il se pratique tous les jours à la guitare. J’ai reçu des superbes feedbacks au sujet de ce livre.

As tu dû faire preuve de persévérance, justement, pour arriver à ces 27 ans de métier ?

Oui. Il a fallu rencontrer des personnes, sur mon parcours, qui m’ont appuyé, qui m’ont aidé à cheminer. Parfois, il y a d’autres persévérants qui t’aident dans ta persévérance. Il faut l’être, et il ne faut pas écouter les gens qui disent des affaires négatives, parce qu’il y en a toujours.

Je m’identifie un peu au groupe Voïvod dans ma pratique. Ils ont vraiment été persévérants, ils ont rencontré beaucoup d’embûches. Puis, ils avaient une grande naïveté quand ils se sont lancés, que, je pense, j’avais aussi. Il faut être capable de se jeter un peu dans le vide. J’ai connu beaucoup de gens qui se mettaient des bâtons dans leurs propres roues. Il ne faut pas faire ça.

Des bonhommes, des bonhommes, des bonhommes

Les dessins sur vinyles, sur cassettes, les aquarelles pour Gilbert, … Comment te viennent ces idées ?

Je ne sais pas, des fois mes idées sortent, comme ça. Parfois, c’est à partir d’erreurs. Parfois, je fais quelque chose, puis après je me dis que je vais en faire une vingtaine. J’ai des buzz de une ou deux semaines, puis après ça change.

Il y a une grosse influence de culture pop dans tes personnages, qu’est-ce qui te plaît là-dedans ?

Je vais bientôt avoir cinquante ans ; la culture populaire me suit depuis les années 70. J’en ai connu beaucoup, donc je les mélange et j’essaie de créer une discussion avec les générations du moment. Parfois, certains parents voient mes créations, ça leur permet d’en parler à leurs enfants, de leur montrer les personnages qu’ils aimaient dans les années 80.

Toi, quels personnages t’ont marqués ?

Les muppets. Kermit, Sesame Street, … Moi, c’est les muppets, tout le temps.

Sa pratique, son parcours

Quelles études as-tu suivies ?

J’ai fait les arts visuels au cégep de Jonquière. Puis, à un moment donné, je voulais partir de là-bas, donc j’ai choisi n’importe quel cours qui me permettrait de quitter la région. C’est comme ça que je suis venu étudier la céramique à Québec, puis que j’y ai découvert que je détestais la terre glaise. Donc, j’ai quitté et je suis parti étudier en communication graphique à la Fabrique.

Tu travailles des techniques comme l’aquarelle, la peinture aux crayons Posca, … Pour quels projets travailles-tu en numérique ?

Tous mes livres sont faits avec Photoshop. J’essaie d’avoir une technique sur Photoshop qui fait penser au crayon. Quand j’ai commencé dans le milieu, je travaillais sur bois. Puis, quand j’allais voir des agences à Montréal, je partais en autobus, d’ici, avec mon portfolio qui pesait 30 livres. Ce n’était pas une bonne idée (rires). Donc je me suis orienté vers Photoshop.

Qu’est-ce que tu aimes le moins dans ton métier ?

Les taxes et la comptabilité.

Et qu’est-ce que tu aimes le plus ?

Faire des bonhommes. Travailler dessus, puis ajouter la couleur, … Finalement t’as ton résultat final et tu te dis « oh, un bonhomme de plus ! ». C’est ça que j’aime, laisser des petits bonhommes derrière moi. Le jour où je vais mourir, il y aura plein de bonhommes cachés un peu partout.

Pour découvrir l’univers de Pierre Girard (PisHier) et suivre ses actualités, visiter son site internet et sa page Instagram.

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