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La Boite à Lune : valoriser la diversité dans le tatouage

Les cinq co-propriétaires de La Boîte à Lune. (Crédit photo : Courtoisie)Les cinq co-propriétaires de La Boîte à Lune. (Crédit photo : Courtoisie)

Dans Saint-Roch, la coopérative de tatouage La Boîte à Lune se démarque comme un lieu de diversité qui valorise l’inclusivité, l’accessibilité et le respect.

Par Estelle Lévêque

Fondé par Pascale, Myriam, Lydia, Beatrice et Miriam, La Boîte à Lune est un studio de tatouage du quartier Saint-Roch. Que ce soit dans son fonctionnement ou les valeurs qu’il prône, le lieu propose une vision alternative du tatouage.

Aussi, les copropriétaires de La Boîte à Lune travaillent, ensemble, à offrir un espace sécuritaire, accessible et accueillant pour la communauté queer. En entrevue, les cinq artistes nous ont présenté leur entreprise, installée sur le Boulevard Charest Est depuis le mois de juillet. 

Un modèle alternatif

Le Carrefour de Québec : Pourquoi avez-vous choisi le modèle d’une coopérative, au moment de créer La Boîte à Lune ?

Béatrice, co-propriétaire de La Boîte à Lune : Il faut savoir qu’il n’y a pas beaucoup de coopératives de tatouage au Québec. On est dans les deux, trois premiers, je pense. Pour nous, c’est un modèle intéressant pour la manière d’administrer et de gérer qu’il implique, pour les artistes.

Habituellement, dans des studios de tatouage, il y a un propriétaire, auquel les artistes paient un pourcentage de leurs revenus. Ça peut aller de 30% jusqu’à, parfois, 50%. En échange, le propriétaire s’occupe de tout le fonctionnement du studio. De notre expérience, c’est un fonctionnement qui crée beaucoup d’inégalités, de mésententes, de chicanes.

Donc on a fait le choix d’une coopérative qui nous offrait, en comparaison avec un collectif, une meilleure protection, légalement, individuellement. Ça nous emmène beaucoup plus de sécurité financière, aussi. 

Comment s’est fait le choix du local ?

On voulait trouver en centre-ville pour être proche des autobus et accessible à la marche. Trouver un local autant en centre-ville que ce qu’on a là, c’était assez inespéré. On a été très chanceux.ses.

Des valeurs communes

Au-delà du modèle de studio, qu’est-ce qui vous a rassemblé.e.s et motivé.e.s à créer La Boîte à Lune ?

Béatrice : On voulait un espace qui nous représentait. On est tous.tes des personnes de la diversité sexuelle, tous.tes issu.e.s de l’arc-en-ciel, si on veut. À Québec, de notre expérience, il n’y a pas beaucoup de diversité dans le monde du tatouage. Donc on a décidé d’avoir un studio qui représentait nos valeurs, qui était à notre image.

On prône l’accessibilité, l’ouverture, le consentement, le respect, la patience. Parce que, veut, veut pas, tout ça se démarque déjà d’un genre de studio qu’il y a à Québec. Pas tous, évidemment, il y a des studios extraordinaires à Québec. Mais on cherchait juste à créer un lieu un peu plus doux. 

Quels retours recevez-vous, depuis l’ouverture, de la part de la clientèle ?

Béatrice : On a reçu beaucoup d’engouement pour notre projet, avant même qu’on ouvre officiellement. Les gens trouvent que le studio est beau, et ils se sentent bien ici. On a choisi le local pour qu’il soit 100% accessible aux personnes à mobilité réduite, ce qui est assez rare à Québec. On a aussi fait le choix de créer des salles séparées plutôt qu’une grande aire ouverte. Ça fait la différence pour les clients qui se sentent plus dans leur bulle, moins exposé.e.s. 

Lydia : Pendant mes rendez-vous, mes clients me disent aussi beaucoup que l’accueil est chaleureux, qu’ils se sentent respecté.e.s. 

5 artistes, 5 styles

Pouvez-vous présenter un peu vos styles graphiques, styles de tatouages ?

Pascale : Je pratique le tatouage en handpoke. J’aime les gros contrastes, les lignes épaisses, pas très droites, l’imperfection volontaire. Je trouve mon inspiration dans mes études en littérature. Je fais beaucoup de sujets un peu sombres, des fleurs, des oiseaux.

Un tatouage de Pascale. (Crédit photo : Courtoisie)

Myriam : Je fais un mélange de style illustratif et de gravure. J’aime mélanger mon imagination à un style historique et au style anime. Je travaille à la machine.

Un tatouage de Myriam. (Crédit photo : Courtoisie)

Lydia : Je travaille au handpoke. Mon style est un peu naïf, inspiré de bande-dessinée, cartoon. Mes sujets de prédilection sont la nature, les plantes, les champignons, les grenouilles. Ces temps-ci, j’aime aussi explorer les illustrations anthropomorphiques. Graphiquement, j’aime travailler en couleur et line art. Je fais aussi beaucoup de tatouages à « queer flavour ». La communauté 2SLGBTQ+ est vraiment importante pour moi, donc je l’inclue dans ma pratique.

Un tatouage de Lydia. (Crédit photo : Courtoisie)

Béatrice : J’ai aussi un style illustratif. En ce moment, je travaille beaucoup en style ornemental. Je suis assez versatile en termes de style, j’aime essayer de nouvelles textures, de nouvelles lignes. Pour mes sujets, je représente beaucoup de personnages. J’aime représenter l’humain, des personnes trans, des émotions, avec beaucoup de sensibilité. Je travaille en handpoke.

Un tatouage de Béatrice. (Crédit photo : Courtoisie)

Miriam : Avant, je travaillais seulement à la machine, récemment j’ai commencé à faire mes ombrages et textures en stick’n’poke, qui apportent un côté un peu fantomatique et doux. Je fais beaucoup de trucs fantastiques, gothiques, baroques. Je m’inspire de mon baccalauréat en archéologie, des artefacts ou illustrations médiévales que j’y voyais.

Un tatouage de Miriam. (Crédit photo : Courtoisie)

Boutique et flash day

Vous avez fait une journée de flashs dont 50% des bénéfices étaient reversés à l’organisme Divergenres. Pouvez-vous m’en parler un peu ?

Divergenres c’est un organisme qui nous représente. Ça allait de soi, pour nous, de choisir cet organisme de Québec, qui s’occupe vraiment d’aider les gens. L’idée c’était un peu de redonner à la communauté. On pense faire d’autres journées comme ça, à l’avenir. Ça ne sera peut-être pas toujours pour redonner à notre communauté à nous, ça peut toucher à d’autres enjeux. Notre militantisme passe, entre autres, par nos flashs days. 

Avez-vous de nouveaux projets en cours en ce moment ?

On travaille à organiser une boutique d’artistes dans nos locaux. Le but serait de promouvoir l’art local. On veut offrir une vitrine aux artistes queer. On n’est pas exclusif queer non plus, mais c’est ce qu’on connaît le mieux, tout simplement. L’idée est simplement de dire aux gens qu’on comprend ce qu’est être marginalisé, que l’ouverture aux autres nous tient à cœur. 

Pour découvrir la Boîte à Lune, visiter la page instagram de la coopérative de tatouage. La Boîte à Lune est située au 210, boulevard Charest Ouest.

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