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L’organisme Divergenres défend les droits des personnes trans

divergenres(Photos : Courtoisie)

Nous avons discuté avec Marie-Philippe Phillie Drouin (iel), à la direction générale chez Divergenres, de la mission de l’organisme, de genre et d’intersectionnalité, ainsi que des droits des personnes trans.

Par Mélissa Gaudreault

Divergenres « est un organisme de défense de droits par et pour les personnes trans binaire et non binaire et on est basé à Québec, donc notre territoire c’est la Capitale-Nationale, de Portneuf jusqu’à Charlevoix », déclare la directrice générale.

Les services offerts peuvent être divisés en deux volets.

Le premier volet touche la démystification et l’éducation sur les réalités trans, à travers des formations, des conférences, présentations et autres.

Le deuxième volet concerne l’amélioration des conditions de vie des personnes trans, par l’écoute, la référence, les groupes de support, une friperie non-genrée, des activités de socialisation, des événements de mobilisation, et plus encore.

L’organisme contribue aussi à contrer l’isolement sociale des personnes trans et à contrer la pauvreté : « on va référer les personnes aux services et former les services pour qu’ils puissent aider les personnes trans. »

Trans binaire vs trans non binaire 

Il peut être difficile de définir les différentes identités de genre, de faire la distinction entre les personnes trans binaire et les personnes trans non binaire, qui sont les deux groupes représentés par l’organisme Divergenres.

Marie-Philippe Phillie Drouin nous explique donc différents concepts pour nous aider à mieux comprendre ce qui les caractérisent.

D’abord, avant d’essayer de définir et comprendre la différence entre une personne trans binaire et une personne trans non binaire, il est important de faire la distinction entre les concepts « cis » et trans ».

Le terme « cis » signifie « même », donc « une personne cis, c’est une personne qui a la même identité de genre que celle qui lui a été attribuée à sa naissance. »

Au contraire, le terme « trans » signifie « différent », ainsi « une personne trans, c’est une personne qui a une identité de genre différente que celle qui lui a été attribuée à sa naissance ».

Les personnes non binaires vont choisir à un moment dans leur vie l’identité à laquelle elles s’associent, c’est pourquoi les personnes non binaires sont des personnes trans.

Une personne trans binaire peut être soit un homme (identité assignée à la naissance) qui s’identifie comme femme ou le contraire, puisque l’homme et la femme sont les deux (binaire) identités de genre que l’on reconnait dans notre société.

Une personne trans non binaire, c’est quelqu’un qui ne s’identifie à n’importe quelle catégorie qui n’est pas homme ou femme (ex. : fluide, a genre, bi genre, etc.).

Intersectionnalité

« Notre culturelle organisationnelle, qui est basée sur l’approche féministe intersectionnelle, va faire en sorte qu’on va avoir une vision structurelle des systèmes de domination, de violence dans notre société et on va venir considérer les identités plurielles des personnes qu’on représente. Concrètement, ça veut dire avoir une approche décoloniale, donc enseigner aux gens comment les violences basées sur le genre s’inscrivent dans une histoire coloniale, dans un système qui est raciste. Ensuite, on va parler pas juste des réalités des personnes trans qui sont blanches, on va parler de la situation quand t’es une personnes trans soit qui s’identifie comme femme ou homme, qui est racisée, dans une situation d’handicap ou autre. » – Marie-Philippe Phillie Drouin

On voit aussi l’approche intersectionnelle dans les représentations, dans la diversité de l’équipe de Divergenres et dans les pratiques de l’organisme.

Droits acquis des personnes trans

Comme tout le monde, les personnes trans sont des êtres humains et de ce fait ont des droits, même si les leurs ne sont pas encore totalement reconnus.

Elles ont certains droits, dont plusieurs qui n’ont été acquis que très récemment, mais il y a encore du chemin à faire de ce côté-là.

Parmi leurs droits « réels », on peut noter la reconnaissance au niveau civil.

En effet, un projet de loi a été adopté dans les dernières années pour ajouter l’identité et l’expression de genre comme motif de non-discrimination à la Charte québécoise des droits et libertés.

Concrètement, cela signifie que « tout refus intentionnel ou persistant de respecter l’identité ou l’expression de genre d’une personne peut être considéré comme une discrimination (ex. : mauvaise utilisation de pronom de genre) », nous explique la direction générale de Divergenres.

Une autre loi reconnait les personnes non binaires comme des personnes avec des droits au Québec (2022), c’est-à-dire que les personnes non binaires peuvent avoir un certification de naissance avec la mention x pour identifier leur genre au lieu de fille ou gars.

Droits « à acquérir » pour les personnes trans

Mais, malgré les avancées, la liste des droits « à acquérir » pour les personnes trans est encore très longue.

L’État civil permet d’avoir la mention x sur les documents officiels depuis un peu plus d’un an, mais ce n’est pas le cas pour les autres services gouvernementaux.

Aussi, les réalités trans ne font pas partie du curriculum scolaire du primaire à l’université, donc les gens ne connaissent souvent pas ce sujet ou même le terme intersectionnalité sauf ceux qui vont suivre des cours en lien avec ce terme.

Il doit également avoir un accès à des soins de santé trans-affirmatifs et adéquats. « Ça fait plusieurs décennies que les personnes trans sont considérées comme des personnes qui ont des problèmes mentaux », souligne Marie-Philippe Phillie Drouin, alors que ce n’est pas le cas.

Un autre cheval de bataille est la reconnaissance sociale et linguistique des personnes trans. Il y a encore beaucoup de haine envers les personnes LGBTQ+… et surtout les trans.

L’exposition Unique en son genre, présentée au Musée de la civilisation sur le genre et qui ne fait pas l’unanimité, a été réalisée par Marie-Phillipe Phillie Drouin.

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