La pièce La Délivrance questionne le « rapport trouble » à la maternité

D’une production de la compagnie Vénus à vélo, la pièce La Délivrance est présentée au Théâtre Premier Acte jusqu’au 9 décembre.

Par Marie-Ève Groleau

Vers la fin de l’année 1998, l’action se déroule autour de la crise du verglas, pendant le temps des fêtes.

Jeanne Pétrin, expatriée à Montréal de sa campagne natale, débarque en visite, enceinte d’un enfant dont elle ne connaîtra pas l’identité du père. S’en suit des débats familiaux sur fond de jugements, d’incompréhension, de colère et de jalousie. Puis vient la catastrophe qui relie, qui unifie, qui rassemble.

La pièce aborde les tabous de la maternité, les choix de vie forcés ou assumés, le désir et le non-désir d’enfants, la grossesse et l’accouchement. Au cœur de l’histoire, une lignée de femmes fortes, parfois tendres ou distantes, tentent d’apaiser les souffrances liées à des blessures transmises entre générations. Les destins entre mères et filles se croisent, s’entrechoquent, parfois sous l’angle de la critique cinglante ou comique. Dans cet univers, la famille tient à la fois lieu de discorde et de précieux soutien.

Il s’agit de la troisième pièce écrite par Rosalie Cournoyer qui expose des questions existentielles, dans laquelle le vécu des femmes se déroule en avant plan.

De cette trame, deux questions émergent ; quels sont les motifs devenus conscients de devenir mère et comment se délivrer de son passé, de ses angoisses et de ses peurs de la maternité ?

Force du féminin

D’un style d’écriture affirmé, la pièce, d’un réalisme touchant, propose un humour parfois désarmant. Les percées dramatiques tirées d’un imaginaire et le chant collectif ajoutent une ambiance parfois onirique.

Les tabous de la maternité, le choix d’être parents et les défis de la vie de famille sont abordés avec maturité et nuances. Un hommage est destiné aux femmes fortes, éducatrices, qui tissent des liens entre les membres d’une même famille.

Les acteurs d’expérience (Vincent Champoux, Lorraine Côté, Carmen Ferlan, Gabrielle Ferron, Raymonde Gagnier, Noémie F. Savoie, Thomas Royer ) se rendent, ensemble, dans des états de jeu parfois difficiles d’accès. Dans l’esprit de famille, leur complicité sur scène est palpable.

Rappelons qu’il s’agit de la dernière pièce de l’année 2023 du Théâtre Premier Acte, à l’affiche jusqu’au 9 décembre.

La pièce La Délivrance présentée au Théâtre Premier Acte.( Photo : David Mendoza Helaine)