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Chronique : RIGUEUR, RIGUEUR, RIGUEUR…

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

Je me souviens de Pierre Bruneau qui lançait cette phrase, devenue célèbre, en pleine soirée électorale pour planter les concurrents un peu pressés d’annoncer le vainqueur.

Moi, c’est plate, mais c’est le genre d’approche que j’ai toujours prônée. J’étais exigeant, même un peu tannant, quand, aux nouvelles où je travaillais, on essayait de beurrer épais, de tourner un coin rond, parce que, « comprends-tu, pas juste ça à faire, c’est pas super grave, c’est un détail… »

Non. C’est faux. C’est une erreur de fait.

Et ça, quand on est journaliste, c’est pas permis. Y’a un guide de déontologie, y’a des pratiques et une éthique qui encadrent la profession, noble métier quand il est fait avec rigueur et qui donne justement à ce job toute sa crédibilité.

C’est la rigueur qui permet d’obtenir la confiance du public. Les faits, la vérité, la rigueur. Et rien d’autre.

Je me demandais, alors que j’étudiais en journalisme, si ça arrivait souvent qu’il y ait des erreurs dans le journal ou le bulletin. Je me demandais comment le public pouvait être équipé pour s’en rendre compte.

Il ne peut pas vraiment. Il fait donc confiance et accepte comme vérité ce qu’il lit le matin. C’est ça, le jeu.

Or, suffit d’être mêlé à un sujet pour se rendre compte que, finalement, ça arrive quand même de temps en temps. Souvent, c’est peut-être trop, mais ce n’est pas anecdotique et rare.

Par exemple, un jour, vers 1998, j’arrive sur les lieux d’un accident de la route. Je vois tout ce qui se passe, j’essaie d’aider un peu, les secours arrivent, etc. Le lendemain, je lis le journal… et je réalise que l’histoire est à moitié exacte. Ça me déçoit, mais je n’en fais pas de cas.

Puis, je me trouve plus tard dans ma vie (2012) à m’impliquer activement en politique municipale. Là, on sort un article sur moi régulièrement, surtout pendant la campagne. À ce moment, je réalise pleinement à quel point c’est assez fréquent les erreurs, les « coquilles », les imprécisions…

Parmi celles-ci, il y a la fondation de Démocratie Québec. C’est un détail, vous me direz. On s’en fout, vous me répondrez.

Mais, pas moi. Par respect pour les faits, la précision, l’exactitude des informations et par respect pour celles et ceux qui ont œuvré à la fondation de ce parti.

Évidemment, quand Démocratie Québec lui-même écrit dans son communiqué qu’il a été fondé en 2012 par Anne Guérette, ça n’aide pas.

C’est niaiseux. Mais, en même temps, les journalistes devraient le savoir : ils ont assisté à la création de ce parti. Si, moindrement, t’as de la mémoire, tu le sais.

Donc, c’est faux. Démocratie Québec, dont on vient d’annoncer la mort, n’a pas été fondé par Anne Guérette en 2012. Je le sais, j’étais là.

Ce parti a été fondé en mai 2013 (légalement enregistré en juin auprès du DGEQ) lorsque nous avons fusionné quatre formations municipales (Québec autrement, Démocratie Québec, Alternative Québec et le Parti vert de Québec).

Et pour être hyper super full précis, c’est même deux formations qui ont fusionné (Québec autrement et Démocratie Québec) parce que le premier avait fusionné avec le Parti vert et le deuxième avec Alternative Québec. Il y avait donc deux entités légales qui ont fusionné en mai 2013.

C’est mêlant. Ouais, pas tant.

Bon, j’avoue que je n’ai pas aidé à ce que ce soit clair, puisque c’est moi qui ai proposé à Anne Guérette de récupérer le nom Démocratie Québec pour notre nouvelle formation commune.

J’aimais ce nom, je le trouvais parfait. Évidemment, si j’avais proposé Citoyens Québec, personne ne serait mêlé aujourd’hui.

En même temps, je ne suis pas en train de faire une dissertation sur la physique quantique. On parle juste de noms de partis politiques. C’est basique.

Donc, pour revenir à notre casse-tête, le parti qui disparaitra a été fondé par ces quatre formations en mai 2013 et non pas par Anne, en 2012.

C’est simple de même. Clair. Y’a pas d’opinion ou d’interprétation. C’est 100% factuel.

Dès lors, quand on écrit ça, dans les médias, ça me gosse.

Ça me gosse par respect et amour pour mon ancien métier et ça me gosse parce que j’ai poussé pour cette fusion des forces municipales, j’ai pu profiter de l’extraordinaire travail réalisé par les équipes dédiées aux négociations.

Ce travail mérite de ne pas disparaitre sous une imprécision.

Fa que, on prend note?

Merci.

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