Les glissades hivernales de la côte Badelard, entre Saint-Jean-Baptiste et Saint-Roch, feront l’objet d’un court-métrage documentaire étudiant.
Par Estelle Lévêque
Quand il était enfant, Dominik Harvey venait glisser pendant l’hiver sur la côte Badelard. Aujourd’hui étudiant en cinéma, il revisite cette tradition depuis de nombreuses générations pour les enfants du quartier. Le court-métrage documentaire s’inspire des productions de l’ONF, notamment à travers le style « cinéma direct », qui a fait le succès des documentaires québécois des années 1960-1970.
Refléter des faits, à travers un regard
Depuis quelque temps, Dominik a développé un attrait particulier pour la réalisation de film documentaire. « C’est de l’aventure, de l’improvisation, de l’adaptation par rapport à ce qu’il se passe. Il y a plus de contact humain dans le documentaire que dans la fiction. Puis, il y a toute la question du traitement que je trouve intéressante. Aucun documentaire n’est à 100% objectif, donc il s’agit de savoir comment on présente un sujet, comment on l’adapte, comment on en parle. »
Le jeune réalisateur pense donner une vision de la glissade dans la côte Badelard à travers son caractère intemporel. « Si cette activité se fait depuis des générations et des générations, ça va probablement continuer à se faire pendant encore des années. Je trouve que, la glissade hivernale, ce n’est pas quelque chose qu’il est possible de dater. J’ai dans l’objectif qu’on puisse regarder le documentaire cette année comme dans vingt, trente ou cinquante ans. »
Témoignages et expérimentation
Afin de garantir le bon déroulement de son tournage, Dominik lance une invitation aux petits et grands glisseurs des environs. Ainsi, le 27 janvier, la côte Badelard sera le lieu d’une Fête de la glisse de quartier. « L’idée, c’est de créer un rassemblement de la communauté qui nous permettrait d’avoir du monde qui vient glisser pendant nos journées de tournage », explique Dominik. Actuellement en discussion avec l’organisme Verdir et Divertir, qui s’occupe de l’aménagement et l’entretien de la côte, la date reste sujette à changement.
Associés aux images de glisse, des témoignages audio s’intégreront au court-métrage. Ceux-ci seront recueillis auprès de résidents du quartier, adeptes d’hier et d’aujourd’hui de cette activité hivernale. Des citoyens de tous âges ont répondu positivement à l’appel. « J’ai été étonné à quel point j’ai eu beaucoup de retours, à quel point les gens étaient motivés et se sentaient liés à cette activité. À quel point c’était important dans la vie de beaucoup de gens », confie l’étudiant en cinéma.
Tournage et diffusion
Bien qu’il ait élaboré un storyboard pour son court-métrage, Dominik souhaite se laisser une part de liberté lors du tournage. À cette occasion, le réalisateur sera accompagné de deux caméras et cadreurs, ainsi que d’une personne attitrée à la prise de son. Quelques plans techniques pourraient également nécessiter un machiniste. « Il y aura peut-être aussi une personne pour m’assister à la réalisation. J’aimerais bien ça ; c’est toujours bien d’avoir deux têtes pensantes sur un projet de tournage », ajoute-t-il.
Dominik Harvey remettra son projet scolaire de court-métrage au printemps prochain. La première du film pourrait donc porter au printemps ou à l’été 2024. « J’aimerais beaucoup diffuser la première dans la côte », précise Dominik, avant d’ajouter que le terrain en pente pourrait toutefois poser quelques difficultés. Faute d’un espace extérieur, le court-métrage pourrait être diffusé dans un cinéma de la ville.
La Fête de la Glisse de quartier est prévue pour la fin de semaine du 26 au 28 janvier 2024. Un événement Facebook devrait être créé pour l’occasion. D’ici-là, les intéressés à participer peuvent contacter Dominik Harvey par courriel à l’adresse dominik.harvey@gmail.com
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