Par Martin Claveau
J’ai longtemps rêvé de vivre dans le Vieux-Québec. Je m’y sens chez moi, sans doute parce que j’ai passé quatre ans à y aller à l’école dans ma jeunesse. Quand je le peux, j’adore y faire mon jogging tôt le matin, ou encore y marcher, ça m’apaise moi toutes ces vieilles pierres. Par contre, dès que j’y mets les pieds en milieu de journée ou en soirée, je suis moins tamisé mettons, tant l’espèce d’animation perpétuelle qui y règne est intense.
Quand est venu le temps de nous acheter une propriété, moi et ma blonde, il y a une quinzaine d’année, j’ai entretenu brièvement un mince espoir d’y trouver quelque chose d’abordable, mais j’ai rapidement déchanté en voyant les prix et ce qu’on pouvait y obtenir. Ajoutons à cela que pour une famille « normale », la vie n’y semble pas très évidente. Il y a peu ou pas de services de proximité et l’omniprésence des touristes peut être irritante pour la plupart des gens.
Beaucoup de logements, jadis abordables, que se payaient autrefois de jeunes adultes, sont devenus des propriétés réservées à de courts séjours. Celles-ci rapportent un max à des proprios qui ne voient pas trop l’intérêt de les louer, pour moins cher, à des jeunes ou à encore à des familles.
Alors, les choses demeurent comme elles sont. Nos bons et moins bons maires se désolent les uns après les autres, de la situation. En même temps, le département des finances, de la ville qu’ils dirigent, empoche les revenus des taxes consécutives aux augmentations de la valeur des bâtisses du Vieux-Québec.
Présentement pour demeurer dans le Vieux, il faut avoir beaucoup d’argent en plus d’être prêt à endurer les désagréments qui y sont légion. Nous avons donc passé notre tour comme plusieurs.
Récemment, le maire Marchand a repris, lui aussi, le discours de ses prédécesseurs, selon lequel il faut faire quelque chose pour renverser la tendance et ramener de « vrais » habitants dans le secteur. Je souhaite très fort que ça fonctionne cette fois-ci et que le Vieux-Québec redevienne attractif pour les gens normaux. Il faudra cependant des actions bien concrètes pour y parvenir et ça risque d’être long de renverser la tendances. Alors, on est encore loin de la Pointe-aux-lièvres, comme on dit dans Limoilou. Après tout, personne n’est contre les brownies au chocolat, mais quand vous en achetez dans le Vieux-Québec, même quand ils vous sont servis par une entreprise de chez nous, comme Chocolats favoris, ils coûtent cher en mautadit.
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