Jamais dans l’histoire de la Ville de Québec, une administration n’a autant visé le top concernant la possibilité de se déplacer à bicyclette malgré l’hiver. L’ambition de Bruno Marchand dépasse même les attentes de plusieurs rouleurs des neiges. Est-ce trop ou pas assez? Telle est la question à cent crampons!
Par François Gariépy
Parmi les sujets qui mobilisent l’attention des gens de Québec en ce début d’hiver, on remarque que les 121.3km de pistes cyclables déneigées, soit 13.4km de plus que l’an dernier, trouvent leur lot de détracteurs en ce début de saison nordique. Normal, diront certains résidents de la haute-ville, les rues et trottoirs mériteraient plus d’amour et de sel. Surtout depuis le traumatisme de la fin de semaine catastrophique de la St-Valentin de 2022 en plein Carnaval, Tournoi pee-wee et soir de Superbowl qui avait engendré 424 plaintes citoyennes pour une seule bordée. De mon point de vue, c’est exactement à ce moment précis que le déneigement systématique des pistes cyclables est devenu un sujet polarisant.
Facile aussi de percevoir la joie et le bonheur ressentis par d’intrépides pédaleurs sur les forums et autres lieux d’échanges en lien avec le bonheur et les biens faits de mouliner l’hiver québécois. Pour dire vrai, Québec n’a jamais offert une telle variété de trajets. Parmi les réussites, la grande traversée du nord au sud par le Boulevard du Parc Industrielle vers l’Université Laval et les trois Cégeps, l’accessibilité au secteur d’Estimauville et le Corridor des Cheminots à la fois récréatif et communautaire. Même l’accès au Pont de Québec se fait sécuritairement pour les piétons et cyclistes grâce au 1300 mètres entretenus, un gain net pour parler en langage municipale.
Parmi les segments critiqués, la piste du Chemin Ste-Foy, particulièrement le secteur de l’Avenue Holland devenu infernal selon certains automobilistes. À la lecture des études d’achalandage publiées le 1er décembre, on peut conclure que les cyclistes ont adoptés ce tronçon. Surtout lorsque la température se veut inclusive, la Ville de Québec revendique une augmentation de 114% des passages à cet endroit avec des pointes de 2000 cyclistes par jour durant les saisons chaudes ou tempérés. Pour l’instant, aucune statistique de fréquentation hivernale, mais le Maire Marchand confirmait qu’une saisie manuelle sera fait cet hiver à des moments et endroits précis. Peu importe les études et la volonté municipale, un fait demeure ; le cyclisme hivernal demeure un mode de transport marginal qui s’adresse à une élite cycliste ultra-motivée dans une ville qui reçoit en moyenne 300 cm de neige par année, presque le double de Montréal, et qui revendique un hiver de 135 jours incluant 30 bordées et 40 jours de verglas. Bon hiver!
Réflexion sur l’avenir du Corridor des Cheminots
Naissance d’une nouvelle formation politique sur la scène municipale à Québec en novembre dernier qui se nomme Respect Citoyens. Je le mentionne en chronique parce que ce parti politique souhaite mettre la volonté citoyenne au centre de ses préoccupations, donc tous sont invités à la participation. Ce qui implique évidemment une réflexion sur le transport en commun et les autres modes, particulièrement depuis l’annulation du tramway par la CAQ. Une proposition inédite et surprenante fut mentionnée lors du point de presse par le fondateur Stéphane Lachance. Pourquoi ne pas reconvertir le Corridor des Cheminots au profit d’un transport en commun de type lourd (tramway, autobus électrique ou trambus) pour ainsi mieux desservir les secteurs de Val Bélair, Loretteville, Charlesbourg et Limoilou en proposant un système de transport en commun hors-route style train de banlieue qui pourrait être électrifié. Vous désirez participer à la discussion? Suffit de se garder informé des prochaines consultations sur la page Facebook de Respect Citoyens ou même sur www.respectcitoyens.com
Commentez sur "Chronique : Vélo d’hiver en ville"