Lac-Beauport – Nous nous sommes entretenus avec Florence Laroche, jeune athlète de 18 ans de ski acrobatique, à propos de son parcours et sa carrière dans ce sport.
Par Mélissa Gaudreault
Parcours et carrière
On peut presque dire que Florence Laroche est née avec des skis dans les pieds puisqu’elle en a enfilé pour la première fois vers l’âge de 2-3 ans.
On peut aussi dire qu’elle a toujours su et voulu faire du ski acrobatique puisque sa famille est très connue dans le sport et qu’elle a débuté le ski acrobatique à l’âge de 6 ans.
Elle s’entrainait, au Relais, situé à Lac-Beauport, à ses débuts.
Elle a commencé à s’entrainer plus sérieusement et à un niveau plus compétitif au secondaire, en intégrant le programme Sports-Études, puis encore plus autour de 15-16 ans.
C’est aussi à ce moment qu’elle s’est qualifiée pour faire partie de l’équipe du Québec ; c’est donc sa 3e année sur l’équipe.
Elle souhaite maintenant se qualifier pour l’équipe nationale afin de participer à des compétitions de haut niveau comme des Coupes du monde et peut-être un jour aux Jeux Olympiques.
Elle n’est pas trop inquiète à propos de ses chances de faire l’équipe nationale, parce que tous les athlètes passent quelques années sur l’équipe du Québec avant d’être assez bons pour pouvoir se qualifier, selon ses dires.
Elle ajoute qu’elle est encore jeune pour le niveau national, puisque normalement les athlètes ont environ 20-21 ans.
Florence Laroche souhaiterait évidemment faire l’équipe nationale et participer à des Coupes du monde et aux Jeux Olympiques, mais elle fait du ski acrobatique d’abord et avant tout pour le plaisir et elle ne serait pas déçue de ne pas en faire une carrière tant qu’elle a essayé. Elle ne veut pas se mettre trop de pression pour faire les Jeux Olympiques.
Elle mentionne qu’elle va arrêter le ski acrobatique quand le mental n’y sera plus ou si son corps ne lui permet plus (ex. : à cause d’une blessure).
Entrainements et compétitions
L’équipe du Québec rassemble des athlètes de Québec et Montréal, et elle s’entraine principalement à Val-Saint-Côme, où il y a une piste de style Coupe du monde.
Comme n’importe quel athlète, elle s’entraine tout au long de l’année, mais on peut diviser l’année en deux grandes saisons.
On retrouve la saison de ski, qui s’étale de décembre à avril environ, et la saison « morte », le reste de l’année. Les athlètes ont congé de ski en avril et mai.
Durant la saison « morte », son équipe et elle s’entraine au gym, en trampoline (pour l’aérospatial et les sauts), sur rampes d’eau en été (au Lac-Beauport), et participe à des camps d’entrainements un peu partout dans le monde (où il y a de la neige à l’année ex. : Whistler), parce que toutes les occasions sont bonnes pour s’entrainer.
Niveau compétition, en tant que skieuse sur l’équipe du Québec, elle participera en 2024 à des compétitions dites nord-américaines.
Calendrier de compétitions 2024 :
- 5 au 8 février : Deer Valley, Utah (USA)
- 15 au 18 février : Apex, Colombie-Britannique (CAN)
- 22 au 25 février : Val St-Côme, Montréal, Québec (CAN)
- 28 février au 2 mars : Stratton, Vermont (USA)
- 14 au 17 mars : Championnat québécois au Relais, Lac-Beauport, Québec (CAN)
- 28 au 31 mars : Championnat canadien Senior, Val St-Côme, Montréal, Québec (CAN)
À chaque compétition il y a des qualifications et des finales, avec un nombre limité d’athlètes qui s’affronteront pour déterminer qui accèdera au podium. Florence Laroche affirme qu’il est difficile de se rendre en finale parce qu’ils ne prennent pas beaucoup d’athlètes.
Il y a aussi un classement un peu comme on le voit dans d’autres sports comme le tennis, c’est-à-dire que selon les performances de l’athlète au fil des compétitions, il/elle peut monter dans le tableau de pointage et obtenir un meilleur rang.
Notoriété et commandites
En tant qu’athlète de haut niveau, Florence participe à des compétitions et autres événements partout dans le monde et a besoin d’un équipement de qualité, et le tout engendre beaucoup de frais.
C’est pourquoi elle a besoin d’une aide financière, plus précisément de commanditaires, pour pouvoir pratiquer son sport. Mais il est très difficile d’aller chercher des commanditaires, pour plusieurs raisons.
Comme elle nous l’explique, le ski acrobatique est un sport individuel, donc chaque athlète doit trouver ses propres commanditaires de son côté pour pouvoir financer son sport pour l’année.
Elle a la chance d’avoir le soutien de ses proches, du Café Krieghoff, et d’autres commanditaires pour l’équipement (skis, lunettes, bâtons…), qui permet de réduire de beaucoup ce qu’elle a à payer par elle-même et son stress.
Katie Rioux, propriétaire du Café Krieghoff et commanditaire de Florence, nous dit qu’elle connait Florence depuis qu’elle est toute petite et qu’elle « la commandite parce que je crois en elle, je crois en ce qu’elle fait, je crois en sa capacité pour se rendre aux Jeux Olympiques, et parce qu’on sait que s’entrainer à un niveau professionnel peut être dispendieux. »
Elle commente que les commanditaires viennent avec la notoriété de l’athlète. Ainsi, plus Florence va être connue, plus on va parler d’elle et plus elle va bien performer en compétitions, plus elle va avoir d’opportunités pour aller chercher des commanditaires.
Outre les commanditaires, des événements sont parfois organisés pour aider avec le financement, mais c’est difficile d’amener les gens aux événements de financement pour Florence selon Katie Rioux, même en ayant des personnalités connues comme Marc Hervieux qui sera au Café Krieghoff le 27 janvier, parce que les gens sont plus habitués de soutenir des organisations que seulement une jeune personne peu connue.
Conciliation sport-études
Florence Laroche étudie présentement en Science de la nature au Cégep Garneau en plus d’être une athlète à temps plein. Elle ne sait pas encore exactement ce qu’elle veut faire plus tard, mais elle aime les mathématiques, donc elle fera peut-être quelque chose en lien avec ce domaine.
Elle nous confie que la conciliation études et entrainement intensif est difficile, surtout en Science de la nature et pour les laboratoires. Elle a la chance de pouvoir organiser son horaire et faire des compromis avec ses professeurs pour pouvoir s’entrainer et étudier.
Son truc pour une meilleure conciliation études-entrainement est de faire ses cours qui doivent se faire obligatoirement en présentiel en raison des laboratoires à l’automne, pendant la saison morte de ski, et à distance à l’hiver pendant la saison de ski.
Elle essaie aussi de se garder un minimum de 4 cours pour être considérée comme une étudiante à temps plein et pouvoir avoir des bourses, et elle a la chance d’être entourée d’autres personnes sur l’équipe du Québec qui ont fait Science nature et qui peuvent l’aider.
Les hauts et les bas du ski acrobatique
Ce que Florence aime particulièrement de son sport, c’est « la compétition, l’adrénaline, les amis que tu te fais que tu vas garder longtemps et voyager. »
Ce qui est plus difficile selon elle, « c’est surtout la santé mentale. Quand ça va pas bien, il faut que tu te relèves, c’est pas la fin du monde. Sinon, il y a l’argent. L’épuisement ; on a quatre compétitions en un mois une après autre. »
Consultez sa page Facebook pour en savoir plus sur Florence Laroche et la suivre dans ses compétitions.
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