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Chronique : Ah, la contingence politique…

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

C’est Robert Bourassa, je crois, qui disait que 6 mois en politique est une éternité…

C’est vrai. En politique, les choses qui paraissent immuables et prévisibles peuvent se déglinguer en quelques semaines ou en quelques heures.

Évidemment, vous savez que je parle du gouvernement de la CAQ qui fait désormais profession de nouer ensemble ses lacets, chaque matin, pour être certain de s’enfarger dedans au cours de la journée.

Personne n’aurait pu, il y a un an, prédire tout cela. C’est la contingence politique : il arrive des choses qu’on n’avait pas prévues.

Ce qui est intéressant dans tout ça, c’est ce qui arrive dès lors du rapport de force dans la Capitale-Nationale.

On l’a vu, Bruno Marchand s’est fait passer dessus par le premier ministre lorsqu’il lui a retiré le tramway pour le confier à la Caisse de dépôt.

Si on peut déplorer le leadership déficient du maire, il n’en reste pas moins actif. Ils ne sont pas fous, à son cabinet : il faut saisir les occasions de changer la donne et rééquilibrer ce rapport de force largement défavorable depuis de nombreux longs mois. 

C’est là que le « Cocktailgate » entre en scène.

Le fait d’établir un système (ce n’est pas un hasard qu’une multitude de députés aient employé la même tactique pour financer la CAQ en promettant l’accès à un ministre en échange de 100$) fragilise encore davantage le gouvernement, à un point tel que ceux qui paraissaient invincibles ne le sont plus.

Dans Louis-Hébert, la « Dame de fer » prend finalement de la rouille : Geneviève Guilbault perdrait contre le Parti Québécois (38% contre 23%). Idem pour le ministre de la Capitale-Nationale, Jonathan Julien, dans Charlesbourg (38% contre 20%). Dans La Peltrie, Éric Caire finirait troisième… bref, aucun caquiste ne survivrait dans la région, ni sur la Rive-Sud.

C’est énorme.

Le maire Marchand a tout intérêt (et il le fait) à saisir l’occasion pour bousculer. Il a choisi, pour l’instant, de jouer le gars qui pose des questions. À la ministre qui commentait le dossier du transport collectif, il a déclaré qu’il « ne la comprend pas » et l’a invitée à s’expliquer.

On pousse la chaleur chez la voisine. C’est bien! En stratégie d’affaires gouvernementales, on développe, en principe, des étapes avec une gradation dans l’intensité.

Là, le maire pose des questions… plus tard, va-t-il se faire plus insistant?

Il a tout intérêt.

Le rôle clé du pouvoir politique dans la Capitale-Nationale peut être arraché des mains du gouvernement. Pas pour l’orgueil, mais parce que, de toute évidence, l’éparpillement, l’improvisation et les réactions vives ne font pas partie des stratégies préférées de la population.

Il faut que quelqu’un reprenne le tout avec calme, mesure et pertinence. C’est l’occasion rêvée pour Marchand.

Est-ce que c’est désespéré pour la CAQ? Six mois en politique, c’est long, disait-on. Mais, pour donner une idée du climat de panique, le ministre Julien vient encore de ramener les Nordiques sur le tapis.

Ah, bin oui…

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