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«Rues sans peur» documente le harcèlement de rue

Une des marches exploratoires dans le cadre du projet Rues sans peur, dans le secteur de l'Université Laval. (Crédit photo : Rues sans peur, par Accès transports viables)Une des marches exploratoires dans le cadre du projet Rues sans peur, dans le secteur de l'Université Laval. (Crédit photo : Rues sans peur, par Accès transports viables)

Accès transports viables dévoile aujourd’hui son projet «Rues sans peur», qui vise à documenter le harcèlement de rue dans la région de la Capitale-Nationale.

Par Estelle Lévêque

60% des femmes ont confié avoir peur de se déplacer tard le soir dans leur propre quartier, selon une étude menée à Montréal en 2002. Face à ce chiffre important, Accès Transports Viables a fait le constat du manque de données à ce sujet dans la région de Québec. Aussi, aujourd’hui, l’organisme dévoile publiquement son projet «Rues sans peur».

Débutée en 2022, l’initiative de l’OBNL vise à mieux connaître les réalités du sentiment d’insécurité et du harcèlement de rue dans les lieux publics dans la région. Ainsi, sous forme d’une recherche-action, le projet «Rues sans peur» en appelle à la participation de la population.

Définir les enjeux

Un questionnaire ouvert à tous, accessible via ce lien, vise à cerner les impacts du sentiment d’insécurité et du harcèlement de rue sur la mobilité. Notamment, Accès transports viables souhaite comprendre « en quoi le phénomène constitue un frein à la mobilité pour certaines populations vulnérables ».

Rappelons que le harcèlement de rue affecte de manière disproportionnée une certaine tranche de la population. Ainsi, les femmes et les personnes trans, en particulier celles qui cumulent plusieurs facteurs de discrimination, comme les adolescentes, les personnes racisées, aînées ou en situation de handicap sont plus touchées par le phénomène.

Le questionnaire en ligne fait le point sur divers contextes dans lesquels se déploie le sentiment d’insécurité. Entre autres, il interroge les répondant.e.s quant à leur expérience lors de déplacements à pied, en vélo, en autobus ou encore en fauteuil roulant. Aussi, il dresse le portrait du harcèlement de rue vécu du point de vue de victime, de témoin, ou encore de personnes ayant reçu des mises en garde à ce sujet, ou ayant recueilli des témoignages d’autres victimes.

Les conséquences du phénomène

Dans chacun des cas, Accès Transports Viables vise à définir quel impact ces situations ont eu sur le sentiment d’insécurité des répondant.e.s. Phénomène invisible, le harcèlement de rue peut entraîner plusieurs personnes à limiter leurs déplacements, surtout le soir, et à éviter certains lieux, trajets ou modes de transport.

« L’insécurité vécue dans les déplacements a des conséquences qui peuvent être très coûteuses en termes financiers, mais aussi en termes d’opportunités sociales, citoyennes, d’emploi ou d’études. Il est essentiel de mieux comprendre le phénomène afin de savoir quelles mesures sont nécessaires pour rendre la ville plus inclusive. »

Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables

Afin de recueillir des données spécifiques à la région, le projet « Rues sans peur » se penche spécifiquement sur les expériences vécues et sur les types d’aménagements qui ont le pouvoir de contribuer au sentiment de sécurité, mais aussi, au contraire, d’engendrer un sentiment d’insécurité.

Marches exploratoires et groupes de discussion

Parallèlement au questionnaire, Accès Transports Viables organise des groupes de discussion avec des populations plus à risque de subir du harcèlement de rue.

Enfin, des marches exploratoires sont en cours dans la grande région de Québec afin d’approfondir ces questions. De novembre à janvier, plusieurs d’entre elles ont eu lieu dans les quartiers Saint-Roch, Maizerets, Limoilou, Loretteville et autour du Campus de l’Université Laval. Prochainement, l’organisme se penchera sur les quartiers Saint-Jean-Baptiste, Saint-Sauveur et Sainte-Foy.

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