La pièce Orgueil et Préjugés sera présentée au Théâtre du Trident jusqu’au 30 mars. Il s’agit d’une adaptation théâtrale du populaire roman Orgueil et Préjugés (Pride & Prejudice) de Jane Austen paru en 1813.
Par Marie-Ève Groleau
Quinze acteurs sur scène tiennent un jeu parfois lucide et réparti, tantôt empreint d’humour gestuel. Le niveau de langue française, sans être soutenu, fait hommage à l’accent québécois. Le décor réaliste ou romantique rappelle les paysages champêtres de la campagne anglaise et des jardins de demeures bourgeoises du début du XIXe siècle. Équilibrées entre le dynamisme et l’esprit de l’intellect, les interactions complexes entre les personnages composent les passages musicaux et dansés.
La pièce Orgueil et Préjugés questionne les rapports complexes entre les classes sociales. Les interactions toutes en finesse tiennent de jeux amoureux et de la parole comme arme du discours. Avec un regard d’aujourd’hui, cet univers de mœurs strictes donne la foi en l’amour qui émerge, malgré un lot de contraintes sociales et de contradictions. Dans ce récit riche en relations diverses, un personnage narrateur féminin brise le 4e mur. Sans prétention pédagogique, cette approche explicative destinée au public favorise la compréhension fine des détails contextuels de la petite bourgeoisie et de la plus grande noblesse.
La famille au centre du récit, issue de la petite bourgeoisie, rassemble une fratrie de cinq filles. Ces personnages tiennent à cultiver, entre elles, la sororité. Le mariage comme enjeux principal ; la femme semble réduite à son sort dans une société conservatrice, voire puritaine. En cette suite d’actions et de réactions qui relèvent souvent de la guerre d’ego, l’amour vrai triomphera entre autres pour les personnages centraux d’ Élizabeth et de Mr. Darcy.
La pertinence de présenter, en 2024, Orgueil et Préjugés propose une question ouverte ; Quel est le sens du prestige, de la reconnaissance en lien avec le statut et le rang social ? Au centre du propos ; comment l’émancipation de la femme à travers une sororité salvatrice trouve écho dans les débats d’aujourd’hui ?
Rappelons que la dernière adaptation cinématographique d’Orgueil et Préjugés (Pride & Prejudice) de la coproduction américano-franco-britannique remonte à 2005. L’œuvre de Jane Austen fut adaptée par Marianne Marceau et la pièce a été mise en scène par Marie-Hélène Gendreau.
Avec Miryam Amrouche, Stéfanelle Auger, Ariane Bellavance-Fafard, David Bouchard, Maude Boutin St-Pierre, Laurence Champagne, Arielle De Garie, Clément Desbiens, Laurent Fecteau-Nadeau, Jean-Michel Girouard, Clémence Lavallée, Christian Michaud, Angélique Patterson et Lorraine Côté.
La pièce Orgueil et Préjugés présentée au Théâtre du Trident. ( Photo : Stéphane Bourgeois )
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