La pièce Rose, de Isabelle Hubert, co-créée par le Théâtre du Gros Mécano et le Théâtre Bluff, aborde la question de la détresse psychologique chez les adolescents.
Par Estelle Lévêque
Fruit d’un chemin semé d’embûches, la pièce Rose est, aux yeux de son autrice Isabelle Hubert, l’un des projets les plus importants de sa vie. En cours de création ces huit dernières années, le spectacle Rose sera finalement présenté à Québec cet automne, suite de ses premières représentations de 2022.
La pièce est une coproduction du Théâtre Bluff et du Théâtre du Gros Mécano, récemment récompensé par les prix RIDEAU. Par ailleurs, le texte Rose, d’Isabelle Hubert, figure parmi les finalistes des Prix littéraires de la Ville de Québec.
« Je suis tellement contente et fière. J’ai toujours été très humble vis à vis de l’objet littéraire que représente un texte de théâtre, qui manque de tout ce que l’on voit sur scène. Même si le théâtre est admissible à ces prix, c’est très rare qu’il s’y retrouve finaliste », commente Isabelle Hubert. « Aussi, ce projet parle de ma fille, de sujets qui me tiennent profondément à cœur. Donc je suis complètement ravie pour le monde du théâtre en général, pour le sujet et un peu aussi pour moi (rires). »
Parler de santé mentale
La création théâtrale Rose se penche sur l’adolescence, le rapport à la vie, à la maladie, à la dépression mais aussi à l’amitié et à la guérison. Suite au diagnostic de dépression reçu par sa fille, la dramaturge s’est lancée à bras le corps dans ce sujet souvent tabou.
« J’ai demandé aux directeurs des théâtres Bluff et du Gros Mécano : êtes-vous prêts à défendre un show qui va aborder la thématique de la santé mentale, de la dépression, des idées suicidaires chez les adolescents ? Ils m’ont répondu un grand oui, en soutenant que l’art est là pour défoncer des portes, que c’était un sujet important dont il fallait parler. »
Ainsi, Rose plonge les spectateurs dans la rencontre entre une adolescente en proie aux idées noires et un jeune homme touché par la xérodermie pigmentaire. Cette maladie se caractérise par une sensibilité excessive de la peau à la lumière, naturelle comme artificielle. « C’est un spectacle sur une jeune fille qui a le mal de vivre qui rencontre un jeune homme qui sait qu’il va mourir plus tôt que la moyenne. Cette histoire change leur vie à tous les deux », résume Léa Fischer-Albert, directrice du développement au Théâtre du Gros Mécano.
S’adresser aux jeunes
Le Théâtre du Gros Mécano a pour mission de créer et diffuser des spectacles professionnels de théâtre destinés au jeune public et à la famille. Ainsi, le théâtre s’adresse aux enfants, mais aussi aux adolescents, parfois en milieu scolaire. Puisque Rose s’adresse à un jeune public, l’équipe autour de la pièce a creusé son propos.
« L’angle d’attaque est important. Si on dit à une école qu’on fait un spectacle sur le suicide, personne ne va venir. Le monde pense que, si l’on parle de suicide, on donne des idées aux ados. Pourtant, les jeunes avec qui on travaille nous disent qu’il faut en parler, que personne n’en parle. »
Carol Cassistat, directeur artistique du Théâtre du Gros Mécano
Afin de trouver le ton juste, l’équipe a consulté plusieurs intervenants au cours du montage du spectacle. Spécialistes, psychologues, directions d’écoles, diffuseurs, ont communiqué leurs impressions. Puis, évidemment, l’équipe est allée à la rencontre du public. « On a fait une dizaine de représentations tests dans des écoles pour rencontrer les jeunes et recueillir leurs commentaires », précise Isabelle Hubert.
Pour résumer, le texte et la pièce de théâtre Rose dévoilent une histoire d’amitié touchante, au message porteur. Adressé aux adolescents de 11 à 14 ans, le spectacle pourrait toutefois piquer l’intérêt d’un plus large public. Une pièce honnête, qui vise à ouvrir le dialogue.
Le texte Rose, de Isabelle Hubert, est disponible en librairie. La pièce, co-créée par le Théâtre du Gros Mécano et le Théâtre Bluff, arrivera sur scène à Québec à l’automne prochain.
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