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Le parcours sonore hors-du-commun d’Emily Laliberté

emily laliberte passion sonoreEmily Laliberté, designer sonore. (Photo : Courtoisie)

Dans ce premier article, Emily Laliberté nous parle de sa passion pour le son, de sa formation ainsi que de ses débuts professionnels houleux.

Par Mélissa Gaudreault

Sa passion pour le son

Emily Laliberté a toujours eu une fascination pour le son.

« C’est comme s’il y avait un mur, avec moi d’un côté et de la musique et du son de l’autre. Et pour moi ce n’était pas atteignable parce que je ne lisais pas la musique. »

Elle a appris par elle-même à jouer du piano, puis elle a suivi des cours de guitare quand elle était jeune, mais comme elle ne pratiquait pas elle a fini par oublier comment lire la musique.

Elle a aussi écouté tous les films d’animation qui existent, mais ne jouait pas aux jeux vidéo, même si elle a longtemps travaillé dans cette industrie.

Ce qu’elle aime dans le son, c’est « de pouvoir donner vie à ce qui n’existe pas. Ça me fait vraiment vibrer », dit-elle. « C’est de pouvoir donner vie à quelque chose qui existe pas que je trouve le fun. Ce que beaucoup de gens regardent comme étant des bonhommes à la télé quand on parle d’animation, moi je suis comme OMG c’est un monde tout seul. C’est magique, tu peux faire vivre n’importe quoi. Si j’ai envie de créer le son d’une plante arc-en-ciel qui parle aigu et qui a un bicycle à la place de jambes, je peux le faire. C’est hot ça pour moi. C’est ça qui m’excite. Y a pas de limite. C’est un énorme canevas vide pour toujours. C’est juste wow. Et y a tellement de facettes du son à explorer. »

Son plus grand rêve serait de travailler chez Pixar.

Sa formation

Bien qu’elle savait qu’elle voulait travailler dans l’industrie du son, elle a d’abord commencer à étudier en Science de la nature avant de transférer pour faire un DEC en psychologie au cégep, parce qu’elle devait faire quelque chose.

Après son DEC, elle s’est demandée ce qu’elle allait faire.

Ça faisait des années qu’elle disait vouloir créer du son, mais pas de la musique, et à l’époque où elle a fait ses études, ce n’était pas possible d’étudier en musique sans jouer d’instruments.

Il n’y avait que cela d’offert à l’Université Laval et à McGill, mais elle a trouvé le programme d’électro-acoustique à Concordia, qui s’apparentait plus à ce qu’elle voulait faire dans la vie, et s’y est inscrite.

Elle est donc allée faire un BACC en électro-acoustique à Concordia à 19 ans.

Comme c’est un programme contingenté, ceux et celles intéressé.e.s à intégrer le programme doivent soumettre un portefolio.

« Ça a été vraiment difficile parce que je n’avais jamais vraiment fait ça soumettre un portefolio pour quelque chose qui est abstrait. Je me suis dit je vais appliquer, mais c’est sûr que je ne réussirai pas, et finalement je suis rentrée du premier coup. » – Emily Laliberté

Durant son parcours, elle a exploré les diverses branches du son comme l’enregistrement, la composition musicale abstraite, la lecture d’électro-acoustique et le design sonore.

C’est ainsi qu’elle a réalisé qu’elle voulait faire du design sonore.

Vers son premier vrai emploi

À la fin de son BACC, elle a appliqué partout pour avoir plus de chance de trouver un emploi, mais personne ne voulait l’engager parce qu’elle n’avait pas d’expérience et que parce qu’elle est une femme elle avait l’impression que les gens ne la prenait pas au sérieux.

C’est ainsi qu’elle est allée travailler dans une banque pendant quatre ans.

Mais, la minute où elle y a mis les pieds elle s’est fait la promesse que si quatre ans plus tard elle n’était pas en train de faire quelque chose pour s’en aller dans le son, en jeu vidéo, en animation ou autre, elle allait quitter son poste à la banque.

Et c’est exactement ce qui est arrivé.

Quatre ans plus tard, Emily a réappliqué à un programme qu’elle avait difficilement trouvé.

C’était un programme européen qui venait d’arriver à Montréal qui consistait en un six mois intensif de design sonore en jeu vidéo, non subventionné par le gouvernement.

Elle a payé de sa poche sans avoir recours à aucune les frais de 13 000$ nécessaires pour participer à ce programme qui n’offrait pas de garantie de stage ou d’emploi après.

Mais au cours du programme, elle a appris de gens de l’industrie du jeu vidéo provenant de grosses compagnies comme Ubisoft et Bioware, et elle est l’une des seules à avoir trouvé un emploi ou un stage après.

Elle a ensuite travaillé pendant sept ans pour une entreprise dans l’industrie du jeu vidéo.

Fait à noter, son parcours, du moment où elle a fait son BACC à 19 ans jusqu’à ce qu’elle obtienne cet emploi en jeux vidéo, s’est étalé sur dix ans.

« Ça a vraiment pris du temps avant que je me rende quelque part et que quelqu’un me donne une chance », commente-t-elle, mais elle n’a jamais abandonné même si personne ne croyait en elle.

En effet, elle aurait pu changer de carrière avant même de réellement commencer, parce que sa première expérience n’a pas été très formatrice et agréable.

Une première expérience destructrice plutôt que formatrice

Un peu après l’université, elle avait obtenu un stage non payé dans un studio de production externe indie de musique et de son pour les jeux vidéo.

La personne en charge de son stage lui avait dit qu’elle allait la prendre sous son aile, tout lui apprendre, mais malheureusement ce n’est pas du tout ce qui s’est passé.

Les quelques mois durant lesquels elle a fait ce stage non payé, elle devait être présente à tous les jours, donc elle ne pouvait pas se trouver un autre emploi payant pendant ce temps.

On lui donnait des choses à faire, seule dans une pièce toute la journée, et elle devait livrer, mais elle ne savait pas comment les faire parce que le responsable ne lui avait rien appris, et il n’était pas content du résultat.

À la fin de ces quelques mois à travailler là-bas, il m’a assis et m’a dit « Ok. Ton stage est terminé. Merci pour tout, mais je pense que tu feras pas ça dans la vie parce que je pense que t’es pas assez passionnée. » Ça a été ses mots pour moi et ça m’a suivi toute ma vie. »

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