Par David Lemelin
Fascinant.
Labeaume est en entrevue (c’est une star, un sage qui conseille les autres, désormais) avec Pénélope McQuade et elle ne lui sert pas que des ballons de plage, elle lui rappelle qu’à une certaine époque, il se montrait rude avec la presse.
Que répond-il?
Il le nie.
Elle lui parle alors du livre écrit par David Lemelin (Labaume, la dictature amicale, 2011) dans lequel j’aborde le fait qu’il intimidait les journalistes.
Que répond-il?
« Lemelin, c’est un menteur ».
Fin de l’histoire.
Alors, je le réécris pour la troisième fois que j’ai un profond, très profond malaise à le lire dans La Presse et qu’on l’invite à Radio-Canada pour nous le présenter comme un sage qui distribue les conseils et les propos bienveillants.
Il n’est pas sage. Il a été brutal. Il a été impulsif et baveux, condescendant au possible, qui a affiché tout son mépris envers quiconque ne lui faisait par reluire le derrière, qui a été ordurier contre ses opposants politiques, arrogant envers les médias, au point de les manipuler à souhait en faisant en sorte que si un journaliste boudait sa conférence de presse, il s’organisait pour lui faire regretter et annonçait quelque chose, avec un lapin sorti d’un chapeau.
Ça, c’est la vérité. Tout ce qui s’en éloigne est de la foutaise.
Dans mon livre, j’ai fait un travail de journaliste. J’ai mené de nombreuses entrevues. Je n’ai pas mis tous les témoignages et surtout pas tous les noms. Pourquoi? Parce que c’est un intimidateur et un revanchard. Mes sources tenaient à ne pas se faire écœurer par le maire de Québec.
Ça dit tout.
En somme, Régis Labeaume n’a jamais eu un seul atome de l’homme d’État. Il n’a pas de sens de l’État du tout. Il est petit. Il se bagarre, comme un chat de ruelle. Ce n’est pas un orateur, ce n’est pas un debater, c’est un voyou qui crache son venin. Il a menacé, engueulé, vomi… mais, certainement pas négocié, discuté, échangé pour comprendre, pour nuancer, pour accepter.
Il n’est pas fait comme ça.
D’ailleurs, j’ai été en campagne contre lui pendant un an. Jamais il n’a prononcé mon nom. Dans les corridors de l’hôtel de ville, il faisait semblant de ne pas me voir, même quand je le saluais. Il est petit à un point tel que lors de notre (seul) débat, au Capitole, le 21 octobre 2013, à mon arrivée, je suis allé pour lui serrer la main. Il a refusé. Puis, devant l’insistance de son camp, il s’est approché pour me dire les SEULS MOTS qu’il m’aura adressés en un an : « toé, t’es t’un crisse de menteur. »
C’est la seule phrase qu’il m’a dite.
Labeaume n’aime pas avoir des adversaires. J’ai été son premier opposant direct et sérieux. Et, plus de 10 ans plus tard, il m’en veut encore.
Conséquemment, je réécris à nouveau mon message aux médias qui l’invitent : Labeaume n’est pas un penseur bourré de sagesse, avec une vision profonde et un recul pertinent. C’est un bully. Ceux qui ont subi sa médecine s’en souviennent tous. Et ils sont nombreux. Alors, de le voir se faire passer pour Confucius est d’un cynisme grave, d’une inconscience inouïe et d’un aveuglement complice qui dépasse l’entendement.
Montréal trouve ça cute, un ex-maire « coloré », vu de loin.
Mais, de près, le spectacle est ignoble.
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