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Un projet de recherche précise les données Limoil’air

Le projet Limoil'air utilise des capteurs Revolvair afin de mesurer la qualité de l'air dans le quartier. (Crédit photo, gauche : RevolvAir.org.)Le projet Limoil'air utilise des capteurs Revolvair afin de mesurer la qualité de l'air dans le quartier. (Crédit photo, gauche : RevolvAir.org. RevolvAir.org)

En plus d’apporter des précisions aux données des stations Limoil’Air, le projet de recherche universitaire de Jeanne Picher-Labrie dresse un portrait des variables de dépassements de normes de la qualité de l’air dans Limoilou.

Par Estelle Lévêque

Jeanne Picher-Labrie, étudiante à la maîtrise en biogéosciences de l’environnement, travaille présentement sur un projet de recherche. Celui-ci concerne les données 2022-2023 des capteurs du réseau Limoil’Air. À mi-parcours de son ouvrage, elle apporte un ensemble de précisions aux données recueillies. Ses recherches dressent par ailleurs un portrait détaillé des dépassements de normes de la qualité de l’air dans Limoilou.

Lors du dernier conseil de quartier du Vieux-Limoilou, plusieurs citoyens ont pu assister à la présentation de ce projet. « On sent un appétit de la population à voir ce qui est fait avec les données de Limoil’Air. Au même titre que notre présentation de données en septembre dernier, on a décidé de réitérer et de lancer l’invitation à Jeanne pour venir présenter ses recherches. Ça a permis de voir aux gens le travail accompli, et ce qui s’en vient dans le cadre de ce projet », commente Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou.

Le quartier passé à la loupe

Installés sur les espaces extérieurs de quelque 70 foyers, les capteurs Revolvair accumulent des données dans Maizerets, Lairet et le Vieux-Limoilou. Dans un premier temps, Jeanne Picher-Labrie a élaboré un système de correction des données recueillies. En effet, celles-ci sont parfois influencées par d’éventuels biais. « En corrigeant les données, on les valide et on les rend plus fiables d’un point de vue scientifique. Si on veut comparer nos données aux normes, il faut s’assurer qu’elles soient le plus proche possible des réelles concentrations [de l’air en particules] », résume-t-elle.

Suite à cette première étape, le projet Limoil’air révèle un taux de concentration de particules PM2.5 dans l’air similaire à celui de la station gouvernementale. Par ailleurs, les 70 capteurs apportent des données individuelles à étudier dans le détail, en passant le quartier à la loupe. 

« Il y a énormément de variabilités d’une station à l’autre. On passe du simple au double en termes de concentration annuelle. [La station gouvernementale] ne parvient pas à décrire la variabilité qu’il y a au sein du quartier. »

Jeanne Picher-Labrie, étudiante à la maîtrise en biogéosciences de l’environnement

Par exemple, Mme Picher-Labrie a analysé les concentrations de particules dans l’air en fonction de la direction du vent. Au même titre que l’absence de vent hausse les taux de concentration, le vent de l’Est augmente le taux de particules dans un secteur précis. « Lorsque le vent vient de l’Est, on constate que des concentrations élevées au niveau d’un petit groupe de stations au sud du quartier, proches du Boulevard des Capucins. »

Le président du Conseil de quartier du Vieux-Limoilou, Raymond Poirier.
Le président du Conseil de quartier du Vieux-Limoilou, Raymond Poirier. Photo : Gabriel Côté

Soutenir la mise en action

Ainsi, le constat de ces émissions proches du secteur industriel du quartier pourrait encourager la mise en place d’actions ciblées. En effet, même si les stations enregistrent peu de dépassements au regard des normes québécoises, aucune d’entre elles ne respecte la norme annuelle de l’OMS. Suivant cette dernière, la grande majorité des stations ont plus de 10 dépassements dans l’année. Certaines atteignent les 80 dépassements par an.

« Au conseil de quartier, on est très contents de travailler avec des chercheurs académiques qui ont de l’intérêt pour ces données-là et de l’intérêt à nous aider à les valoriser. On espère que les acteurs publics de la municipalité et du gouvernement vont voir le potentiel que représentent ces plus de 500 000 mesures prises quotidiennement, pour faire avancer la prise de décision et la capacité d’action. »

Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou

M. Poirier voit dans ces données un nouvel appui nécessaire à la mise en place de mesures concrètes. Par exemple, il fait référence à la déminéralisation de la 9e avenue ou la création de barrières végétalisées à l’intérieur du périmètre municipal ou industriel. Toutefois, ces mesures ne devraient pas, rappelle-t-il, se substituer à une réduction des émissions à la source.

Présentement à mi-parcours de son projet de recherche, Jeanne Picher-Labrie compte approfondir l’étude des micro-événements révélés par les capteurs Limoil’Air.

« Il s’agit de comprendre quelles sont les variables environnementales qui créent ces différences de données. Pour l’instant, certaines stations qui révèlent des concentrations élevées sont situées à des endroits ou l’on ne s’attend pas forcément à ça, au regard des sources de pollution de l’air qu’on connaît. On espère que la suite du projet va nous permettre de mieux comprendre ces variables. »

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