«Tu enlèves ça de ta case.» Le surveillant l’a maintes fois répété aux élèves de l’école secondaire Joseph-François Perrault. «Tu jettes ça aux poubelles. C’est de la propagande. Je suis très sérieux, vous devez tous enlever vos affiches.» Les élèves ne l’ont pas pris. «C’est ma liberté d’expression. Pourquoi on peut mettre des photos d’un groupe de musique et pas une affiche contre l’austérité? C’est quand même pas des images pornographiques.»
Il y a cette autre histoire, aussi. Une élève de la même école avait perdu son agenda sur lequel figurait un autocollant de l’ASSÉ. La directrice, ayant retrouvé l’agenda, a convoqué l’élève à son bureau, où elle aurait arraché l’autocollant et lui aurait passé des commentaires désobligeants sur ses activités politiques. Peu après, l’histoire sort sur Facebook : «Notre directrice a choisi une élève de secondaire un pour lui poser tout un interrogatoire par rapport à ses activités. Le prétexte était, entre autres, le fait qu’elle porte un collant contre l’austérité sur son agenda et qu’elle n’a pas le droit. Elle aurait fouillé dans cet agenda et aurait trouvé toutes les manifestations auxquelles elle planifiait de participer. Pourquoi une jeune fille de secondaire un? Pourquoi pas quelqu’un de plus vieux? Ils veulent nous intimider? Moi aussi, j’en ai, des collants sur mon agenda. La plupart d’entre nous en avons. Et nous les garderons.»
Je lis cet extrait à ladite directrice, Monique Drolet – elle n’était pas au courant, pour tout ce tapage sur Facebook. L’accuser d’intimidation, elle trouve ça fort : «C’est biaisé. À chaque fois que je fais une rencontre avec un élève, je m’assure toujours qu’il soit en confiance.» Nous discutons de climat d’école. Puis elle revient sur l’extrait : «En ce qui a trait à Adèle (nom fictif)…»
– Adèle?
– C’est vous qui m’avez parlé d’Adèle.
– Moi? Je ne sais pas qui est Adèle.
– Ah, bon. Mais par rapport à votre histoire, non, je n’ai pas arraché de collant.
– Est-ce que c’est pour lui parler de l’autocollant que vous l’avez convoquée dans votre bureau?
– Mais non.
– Avez-vous passé des commentaires sur ses activités politiques?
– Non. Je n’ai aucune idée de quoi elle parle.
– Vous l’avez convoquée pour quelle raison?
– Je n’ai pas à entrer dans les détails.»
Mme Drolet m’assure également que les élèves peuvent afficher ce qu’ils veulent dans leur casier, qu’elle ne comprend pas d’où vient cette histoire.
La parole de plusieurs ados contre celle d’une adulte. Qui croira-t-on?
Je fouille et j’arrive à joindre le père d’Adèle, professeur de philosophie au collégial. «J’ai parlé à Mme Drolet aujourd’hui même par téléphone, me dit-il. Elle a fait venir ma fille précisément pour lui parler de l’autocollant de l’ASSÉ sur son agenda, et elle l’a enlevé en lui disant que cet agenda, qu’ils me font payer chaque année, est la propriété de l’école.» Elle ne niait pas avoir enlevé l’autocollant? «Non seulement elle ne le niait pas, mais elle m’en expliquait la raison, me disait que c’était pour garder une bonne ambiance dans son école. Mais elle insistait du même souffle sur le fait qu’il n’y avait pas de problème d’ambiance dans son école. Elle s’est contredite plusieurs fois.» Tiens, donc.
Selon la directrice, il est arrivé dans le passé que des élèves en intimident d’autres afin de leur faire signer des pétitions, et que des parents inquiets lui demandent d’agir. Aujourd’hui, ce sont les élèves qui affichent leurs idées politiques qui disent souffrir d’intimidation, craignant d’être interpelés par le surveillant, convoqués dans le bureau de la directrice ou renvoyés. Leurs parents sont inquiets. Monique Drolet aura-t-elle la même sollicitude à l’égard de ces parents-là maintenant que c’est elle qu’on accuse d’intimidation? Maintenant que, contrairement aux élèves qui faisaient des pressions pour faire signer une pétition, on pourrait ajouter à l’accusation d’intimidation celle d’abus de pouvoir?
Je suis une ancienne étudiante de l’école secondaire Joseph-François-Perreault, j’ai été victime d’intimidation là-bas, pas par des enseignants mais par des élèves. Lorsque mes parents ont été me désinscrire de l’école, Mme Drolet a dit, et je cite: « Votre fille devrait avoir une évaluation psychologique pour entrer dans un asile. La maladie mentale la guette sûrement…» Je veux pas être impolie, mais elle ne sait pas comment tirer les ficelles d’une école. Elle est la Reine de son petit royaume et ce sur lequel elle ne peut avoir de contrôle est mal, fou, pevers… Je ne recommande pas cette école d’expérience.
Ayant pris du retard dans la lecture de ce journal, je viens de lire ce texte ce soir…et je me suis demandé s’il y avait eu des suites à cet article?!!?
J’adore mon ancienne école…ça prépare à la vie! haha! A tout les élèves du moment, ne vous inquiétez pas; la vie ça passe vite, dans 5 – 10 ans vous aurez tout oublié de vos problèmes à cette école et vous aurez les autres soucis de la vie pour vous rappeler quel fantastique époque ce fut!
Comme par le passé, comme présentement et comme dans le futur!
Nicolas
Cuvée 1995 (excellent millésime haha! )…
Hôtelier au Vietnam
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