Béatrice Girard vient d’obtenir sa technique de diététique et… une bourse de 70 000 $. La jeune femme s’est impliquée, dès sa première année au cégep de Limoilou, dans le Programme d’étudiantes et étudiants réfugiés (PÉR). Sa bourse lui servira à payer ses sessions universitaires et ses frais de subsistance, afin de poursuivre son bénévolat en toute sécurité financière.
Aider les autres, et pas que via le domaine de la santé
Béatrice Girard est née à Alma, mais sa famille a déménagé à Boischatel alors qu’elle avait 13 ans. Elle aime beaucoup la couture, la lecture, mais sa vocation à aider les autres occupe une place centrale dans sa vie depuis déjà plusieurs années :
« J’ai choisi la technique en diététique, » explique-t-elle, « car je voulais que mon métier aide les autres, et j’avais l’impression que seuls les emplois liés à la santé permettaient de faire ça. Vu que j’ai peur du sang, la diététique m’est apparue comme une bonne idée. Peu après mon arrivée au cégep, j’ai reçu un message de l’EUCM [Entraide universitaire mondiale du Canada, organisme qui chapeaute le PÉR], ça m’a semblé l’occasion parfaite de m’épanouir. Et ça m’a fait réaliser qu’on peut aider les gens autrement que par la santé. »
Béatrice Girard
Cette profonde volonté à vouloir aider autrui fait écho aux élans de solidarité que nous avons vu, en 2022, pour les réfugiés ukrainiens.
Un réfugié à la fois
Le PÉR-EUCM déploie ses activités dans de très nombreuses institutions d’enseignement à travers le Canada. Au cégep Limoilou, une dizaine d’étudiants s’impliquent chaque année dans cette association. Leur objectif est d’offrir une aide d’importance à un étudiant réfugié, qui est sélectionné, selon des critères précis, par l’EUCM. « Pour parrainer l’étudiant choisi, il faut d’abord faire du financement. On a fait des tournées des classes, mais aussi des activités. Chaque année, on cherche à amasser 23 000 $. » Béatrice a donc organisé des ventes de bonbons et des soupers-bénéfice.
Parallèlement à ces campagnes, les membres du comité accompagnent plus concrètement l’étudiant réfugié, dans son quotidien : « Quand l’étudiant arrive, on participe à son intégration, par exemple en allant prendre l’autobus avec la personne, faire l’épicerie, l’aider à se démêler dans le fonctionnement du cégep. On est là comme un support, pour que l’étudiant soit 100 % autonome après un an. »
Particulièrement investie dans ce processus, à chaque stade de son propre parcours collégial, Béatrice a remporté l’une des 20 bourses d’études TD pour le leadership communautaire. Ces dernières sont remises chaque année à des étudiants canadiens impliqués dans leur collectivité.
« On croit toujours que c’est quelque chose qui arrive aux autres », note la jeune diplômée. « Quand j’ai postulé, je ne pensais jamais que j’allais me rendre aussi loin, encore moins gagner une bourse. Je remercie vraiment TD de m’offrir cette belle marque de reconnaissance. »
Une bourse qui propulsera peut-être Béatrice à l’ONU !
En septembre prochain, le baccalauréat en affaires publiques et relations internationales accueillera la boursière, qui souhaite travailler dans un domaine lié à l’immigration. « J’ai pris conscience, grâce au PÉR, de ma chance de pouvoir me lever le matin sans avoir peur de mourir en allant à l’école. Je souhaite redonner au suivant », résume celle qui est déjà inscrite au PÉR de l’Université Laval.
« J’ai plein d’idées de grandeur. L’ONU, c’est comme un endroit de rêve, mais est-ce que c’est vraiment ce que je veux faire ? Je ne sais pas si précisément pour l’instant. Je me laisse toutes les portes ouvertes, je vais aller où la vie va m’amener ! » s’exclame Béatrice.
L’avenir du Québec en matière d’immigration
Selon Béatrice, on a beaucoup à apprendre des différentes cultures : « Tout est dans la bienveillance. Il faut s’intéresser aux autres avec de l’ouverture d’esprit. L’immigration, c’est beaucoup des chiffres, mais il ne faut pas oublier qu’il y a des humains en arrière de ça. Si ces gens veulent venir ici, c’est qu’ils ont de bonnes raisons. » À ses yeux, pour l’avenir du Québec, il faudrait miser sur la qualité et la quantité des services offerts aux nouveaux arrivants. Par exemple, elle sait qu’il y a beaucoup de demandes concernant la découverte des aliments du Québec. Les immigrants ne savent souvent pas du tout cuisiner ce qu’ils trouvent dans nos épiceries — et la cuisine est un magnifique lieu de partage culturel, qui permet à ceux fraîchement débarqués en sol canadien d’en apprendre plus sur leur milieu d’accueil.
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