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Taxer ou ne pas taxer…

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Là est la question.

Elle s’est posée lourdement à Bruno Marchand qui a répondu oui, finalement, pour 10 $ supplémentaires à la taxe sur l’immatriculation qui est de 30 $.

Mais, 10 $… pour le moment! Car, en septembre, on saura où la barre sera fixée. On pourrait se laisser tenter par les 59 $ payés dans la grande région de Montréal. On a même laissé savoir là-bas que le montant sera augmenté… probablement beaucoup, beaucoup plus.

Visiblement, c’est TRÈS tentant pour les maires et mairesses au Québec de se servir du levier offert par le gouvernement Legault. Et ce n’est pas nouveau : les municipalités réclament depuis des décennies les moyens des ambitions de Québec qui « dompe » avec un plaisir un peu sadique des problèmes dans leur cour depuis longtemps.

Les déficits des sociétés de transports s’accumulent, les besoins ne cessent d’augmenter, on veut ajouter de nouveaux services, les ressources ne suivent pas… pas besoin d’un doctorat en économie pour comprendre que ça ne balance pas.

C’était néanmoins habile (si on veut) de la part de la CAQ d’offrir ce cadeau empoisonné aux villes : vous taxez, vous avez les revenus… et la chaleur qui l’accompagne. Bonne campagne!

Ainsi, en acceptant de taxer, les maires soulagent Québec d’une partie de ses responsabilités. Alors qu’ils essaient de faire pression sur le gouvernement, cette main tendue devient un piège, en quelque sorte. Surtout sachant l’amour inconditionnel que porte la ministre des Transports au transport collectif…

Mais, la question de départ n’était pas une question légère. C’est une vraie question.

Pensez que le ministre Fitzgibbon a laissé échapper qu’il faudrait même hausser la taxe sur l’essence pour pouvoir vraiment faire face à nos responsabilités climatiques. Car, en réalité, les 10$ supplémentaires (ou plus) ne viendront pas à bout des engagements des municipalités au chapitre de la transition énergétique, de réduction des GES, d’aménagement durable du territoire, du transport collectif et de la mobilité durable, etc. C’est la quadrature du cercle, rendu-là…

Et peu importe d’où viennent les taxes, de Québec, des municipalités, du Fédéral, alouette, ce sera toujours dans les mêmes poches qu’ils puisent. La chaleur politique a beau être répartie, le fardeau, lui, aboutit sur les mêmes épaules. Comme si la main gauche ignorait ce que fait la main droite. Or, dans les deux cas, elles pigent. Même quand le prix du brut augmente, les gouvernements se frottent ces fameuses mains, profitant de l’ascenseur fiscal que lui offre le pétrole…

Ce qui amène des questions sérieuses du type : comment vraiment financer tout cela sans faire une réflexion sérieuse sur la fiscalité? Avec les prix qui augmentent, l’essence, l’épicerie, les loyers, l’hypothèque, les voitures, les tarifs, etc., comment s’étonner de l’impression de plusieurs que les efforts semblent toujours se faire du même côté?

Tant qu’à réfléchir, sommes-nous rendus au bout du modèle? Voyant les problèmes de main-d’œuvre, est-ce que nos besoins dépassent nos capacités de production? La planète n’envoie-t-elle pas des signaux en ce sens? Les problèmes se règlent-ils toujours à coup de dollars et de discours du budget?

Bon, je m’égare. Pour revenir au transport collectif, chose certaine, le gouvernement Legault ne pourra pas échapper à ses responsabilités. Pour s’en convaincre, il n’a qu’à regarder sur SON site. Il y verra le Plan pour une économie verte 2030.

Juste de même…

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