La manifestation pour les arts, aussi créative que militante, a rassemblé quelques centaines d’artistes de Québec devant l’Assemblée-Nationale, cet après-midi.
Par Estelle Lévêque
Entre danse, musique et prestations artistiques, la manifestation pour les arts s’est montrée digne de ses participants. Cet après-midi, ce sont plus de 250 acteurs du milieu artistique qui se sont rassemblés pour une marche de la place d’Youville à l’Assemblée-Nationale.
En écho aux mobilisations printanières à Montréal, les militants ont souhaité faire entendre la voix de la communauté de Québec. « On trouve ça important de mobiliser du monde à Québec et sentir que nous aussi, on appuie cette cause. Nous vivons les mêmes réalités que les artistes de Montréal, en termes de sous-financement » lance Natalie Fontalvo, comédienne et membre du comité organisateur du rassemblement.
Manque de soutien
Rassembleur, le mouvement de revendication a trouvé écho dans le milieu artistique au sens large. En effet, des représentants des arts visuels, littéraires, de la scène, cirque, musique ou encore artisanat ont répondu présents. « Nos pratiques sont différentes mais on vit des réalités très semblables », a soutenu Mme Fontalvo.
Une réalité commune entachée par le manque crucial de soutien financier, comme l’ont souligné les différentes prises de parole. À l’heure où les sommes accordées à la culture par Québec et Ottawa dans les budgets déposés en mars et en avril sont en baisse, le milieu de la culture tire la sonnette d’alarme.
« La bataille politique en vaut la peine, il faut la mener. »
David N. Bernatchez, cinéaste.
« Comment peut-on peut reconnaître notre valeur sociale sans jamais la reconnaître au niveau économique ? », a interrogé Isabelle Desroches, artiste pluridisciplinaire. Que ce soit en partageant des expériences personnelles ou en s’adressant aux dirigeants au nom du milieu, les intervenants ont exprimé des enjeux communs.
Un milieu précaire
Tenant en main un récent rapport du conseil des ressources humaines du secteur culturel, la cinéaste Romy Boutin St-Pierre a rappelé quelques chiffres probants. Ainsi, selon ces derniers, un.e artiste sur deux touche un salaire annuel inférieur à 40000 $ et ce, incluant les emplois alimentaires encore nécessaires pour beaucoup d’entre eux.
Dans le milieu culturel, seul un travailleur sur dix déclare ne pas avoir eu, dans la dernière année, à s’inquiéter financièrement. Ainsi, les artistes exigent des gouvernements une augmentation du budget alloué à la culture. Ceci afin de sortir de la précarité financière et poursuivre leur travail de création.
Ariane Voineau, chorégraphe, Aïcha Bastien N’Diaye, danseuse et chorégraphe, Dominique Sacy, auteur-interprète, Lux, poète, David N. Bernatchez, cinéaste, ou encore Marie-Ève Lussier-Gariépy, comédienne, se sont succédé au micro. Après leurs discours soulignés par l’écoute et la solidarité de la foule, le rassemblement s’est conclu entre musique et danse. Une clôture créative, en hommage à l’art et la culture qu’iels souhaitent de tout cœur sauver.
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