Ça y est. La Caisse de dépôt a parlé. Et, comme prévu, elle recommande un tramway (Oui, ça avait été dit). Et elle ne soutient pas l’idée d’un troisième lien autoroutier. Du moins, pas en termes de mobilité.
Plus encore : elle recommande de revenir au premier tracé du réseau structurant qui proposait un premier tronçon entre Charlesbourg et Le Gendre. D’Estimauville et Lebourgneuf viendraient après, en phases 2 et 3.
Bin coudonc. Tout ça pour revenir au point de départ!
C’est, franchement, tout un coup de pied au derrière du gouvernement Legault qui s’est donné comme priorité de retarder le projet pour le faire mourir. Il y est parvenu ou presque.
Pensez-y : le tramway est l’option retenue, utilisant alors le mot que peine à prononcer la ministre des Transports. Et, en plus, la CDPQ estime que le parcours initial est le plus judicieux… comme le disaient tous ceux qui appuient leurs réflexions sur des données probantes. Un transport collectif majeur doit d’abord cibler l’axe le plus achalandé. C’est celui de Charlesbourg-Université Laval. C’était donc… logique.
Simplement logique.
D’Estimauville était un caprice de Legault qui voulait stimuler la zone d’innovation qu’il implante dans le secteur. Oui, mais non. C’est pas une bonne raison. C’est moins logique. C’est intéressant, mais pas aussi logique.
Et puis, le troisième lien. Le fameux!
Que disent les chiffres? Que le volume de circulation n’y est pas pour de l’autoroutier. Donc, ça ne semble pas pertinent. C’est logique. Même la CAQ avait reculé à ce propos (on l’a appris malgré elle) en raison des données qui ne soutenaient pas suffisamment le pharaonique projet de troisième lien autoroutier.
Logique.
Et pourtant… et pourtant, sachez-le : la ministre des Transports a réitéré son appui au troisième lien autoroutier… tout en restant extrêmement vague sur le projet de tramway. Elle s’accroche à l’argument de sécurité économique.
On peut le comprendre, mais on ne se lance pas dans un projet de 10 à 15 milliards sans avoir plus qu’un sentiment qu’il y a un risque. Ça prendrait de la donnée, pour permettre une prise de décision… logique.
Mais, au terme de tout ça, il reste en bouche un drôle de goût. Amer. Tout ça pour ça. Des coûts pour produire un rapport. Et surtout… d’IMMENSES coûts pour les délais, les retards, les tactiques pour mettre le tramway de côté.
Des coûts que nous ne récupérerons jamais, si le tramway se réalise.
Marchand pourra-t-il reprendre la main dans ce dossier? Il le faudrait. Car, s’il y a une chose qu’on retient, c’est que le municipal aura été le mieux placé pour le faire, depuis le début. Le maire pourra piger dans les nombreuses recommandations intéressantes que l’on trouve dans le rapport permettant de réduire les coûts.
Il reste une question : si la logique de la CDPQ nous conduit au tramway, est-ce que les efforts pour saper les appuis ont déjà été suffisants pour tuer le projet? L’appui populaire peut-il s’inverser?
Logiquement… c’est pas sûr.
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