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Profilage racial et social: des organismes réclament la fin du « Thin Blue Line » au SPVQ

(crédit photo: repac03-12)

La Coalition pour le droit de manifester à Québec s’est réunie aujourd’hui devant l’hôtel de ville de Québec pour dénoncer ce qu’elle perçoit comme du profilage racial, social et politique par le SPVQ.

Les groupes communautaires demandent à l’administration Marchand de réaliser une enquête statistique pour détecter la présence de profilage racial lors des interventions policières. Ils réclament également l’interdiction immédiate du symbole « Thin Blue Line » sur les uniformes des agents du SPVQ.

Par Alexandre Morin

Les groupes de pression présents aujourd’hui devant l’Hôtel de Ville demandent notamment que l’administration Marchand reconnaisse l’existence de profilage racial et social au sein de son service de police. Ils réclament également qu’une enquête indépendante soit menée sur ce sujet et que le règlement 2817, qui encadre la sécurité lors des rassemblements sur la voie publique, soit abrogé pour protéger le droit à l’espace public et le droit de manifester.

Profilage racial

La Ligue des droits et libertés section Québec, affirme avoir pris connaissance d’une enquête du Globe and Mail qui, selon l’organisation, sera bientôt publiée et mettra en lumière l’ampleur du profilage racial dans les interventions du SPVQ.

Maxime Fortin, politologue, chercheur et représentant de la Ligue des droits et libertés section Québec, critique vivement les pratiques du SPVQ. Il prétend avoir mené une étude pour l’Observatoire des profilages, révélant que les personnes noires, arabes et latino-américaines sont victimes de profilage racial et de traitements discriminatoires de la part du SPVQ. L’étude, dont la publication est prévue pour 2025, mettrait également en lumière des cas où des individus ont été la cible de propos racistes de la part d’agents du SPVQ.

« Nous mettons au défi dès maintenant le SPVQ, d’expliquer pourquoi les taux d’interpellation sont plus élevés pour les personnes noires, arabes et latinos sur le territoire de la Ville de Québec ».

Maxim Fortin de la Ligue des droits et libertés section Québec

La Ligue des droits et libertés, section Québec, réitère sa demande auprès de la Ville de Québec de mandater une équipe de recherche indépendante afin de produire une enquête statistique sur l’ethnicité des personnes interpellées et interceptées par le SPVQ. L’organisation critique également l’inaction du maire Marchand dans ce dossier.

Thin Blue Line

Les organismes communautaires constituant la Coalition pour le droit de manifester à Québec expriment leur désolation face au port de l’écusson « Thin Blue Line » par des agents du SPVQ. Ce symbole, qui était à l’origine un signe de solidarité policière, est, selon eux, devenu un emblème politique s’opposant au mouvement Black Lives Matter et est désormais associé à la droite.

« C’est un positionnement hostile au mouvement antiraciste et hostile à toute critique de la police. Il est inconcevable que des policiers puissent porter ce symbole sans sacrifier leur neutralité ou leur impartialité ».

Maxim Fortin de la Ligue des droits et libertés section Québec

À noter que le port de l’écusson « Thin Blue Line » a été interdit au SPVM en raison de son association croissante avec des mouvements politiques controversés.

Profilage social

Point de Repères, un organisme communautaire dont la mission est de promouvoir la santé, la prévention et l’accès à des soins et services liés à la toxicomanie ainsi qu’aux infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), dénonce la hausse des contraventions émises par le SPVQ à l’encontre des personnes en situation d’itinérance, notamment pour possession de matériel de consommation de drogues.

L’organisme fait référence à un rapport sur la judiciarisation de l’itinérance publié en janvier dernier, qui révèle que 681 constats d’infraction ont été remis à des personnes en situation d’itinérance au cours des six premiers mois de 2022. Parmi ces contraventions, 266 ont été émises pour possession de matériel de consommation de drogues.

«  La présence des personnes sans-abri et de leur matériel dans les lieux publics suscite nombre de plaintes retenues, d’interpellations non justifiées, de délocalisations et de constats d’infraction. Force est de constater que l’usage de l’espace public représente un grand risque de gestes hostiles pour les personnes n’ayant pourtant pas d’autres options et cela est complètement aberrant ».

Ty Rousseau-Saucier, de Point de Repères

Les organismes communautaires réclament que l’administration Marchand reconnaisse le profilage social pratiqué par le SPVQ et s’engage à mettre fin à la judiciarisation des personnes en situation d’itinérance.

Le SPVQ a décliné de répondre à nos questions et a indiqué qu’aucun commentaire ne sera formulé concernant le point de presse de ce matin.

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