Iron Malden conjugue le futur au passé

C’est une salle comble qui attendait les dieux du métal que représentent les membres du groupe Iron Maiden, ce soir, au Centre Vidéotron. Tout au long de la soirée, la foule, dont la moyenne d’âge était probablement dans la quarantaine, a bruyamment manifesté son contentement de retrouver ses enfants chéris qui reviennent périodiquement nous visiter depuis le milieu des année 80.

Par Martin Claveau

Mené par le chanteur Bruce Dickinson qui a offert une performance égale à son habitude, haranguant continuellement la foule d’un côté comme de l’autre. Le groupe n’a pas déçu ses fans en puisant dans son impressionnant répertoire alternant plusieurs anciens succès et des chansons plus récentes dont certaines provenaient notamment du dernier album, Senjutsu, paru en 2021.

En français
Si les membres paraissent moins énergiques qu’autrefois, la foule ne semble pas leur en tenir rigueur. Dès les premières mesures de la pièce « Caught somewhere in time », le public s’est levé d’un bon, pour ne pratiquement plus se rasseoir, tapant des mains et criant sa satisfaction à répétition. Le chanteur Dickinson s’adresse continuellement au public en français et cela plait visiblement. Durant ses nombreuses interventions, il a plusieurs fois déridé la foule, allant même féliciter un jeune garçon de 12 ans qui assistait à son premier concret du groupe. Malgré les années qui passent, Iron Maiden transpire la confiance sur scène et le bassiste Steve Harris, leader du groupe, en demeure le meilleur exemple.

La dernière visite de Bruce Dickinson et sa bande dans chez nous remontait à 2019. L’engouement pour Iron Maiden à Québec demeure légendaire. La formation a toujours connu du succès ici et les fans ont répondu encore une fois en grand nombre. Le spectacle au Centre Vidéotron affichait pratiquement complet depuis plusieurs mois.

Pour la tournée Future Past, Iron Maiden conserve toujours le même programme d’un concert à l’autre et n’a malheureusement pas fait exception chez nous

Le public a donc retrouvé, avec plaisir, des classiques comme «The Trooper», «Wasted Years», «Fear Of The Dark» ou «The prisonner» mais aussi plusieurs pièces plus récentes.

Petites déceptions
Il est toutefois décevant de constater pour les fans du groupe que celui-ci a choisi de ne pas interpréter des pièces comme « Hallowed be thy name»,« Run to the Hills», The Number Of The Beast et « Phantom of the Opera »pour ne nommer que celles-là. Le groupe a choisi de remiser ses valeurs sûre pour cette tournée et cela est un peu dommage. Avec la mort récente du premier soliste du groupe, Paul Dianno, cela aurait été apprécié par de nombreux amateurs de la première heure comme l’auteur de ces lignes.

Si l’aspect visuel des concerts du groupe fut déjà meilleur à l’époque de ses tournées des années 80 et 90, la présence de son éternelle mascotte et souffre-douleur «Eddie» a remémorré la belle époque à ceux qui l’ont vécu. Qu’à cela ne tienne, la prestation du groupe a duré 2h, à la satisfaction du public qui en redemandait.

Vraiment Québec demeure une terre conquise pour Iron Maiden!

Meilleur moment de la soirée : L’interprétation de la pièce «Fear of dark», un peu avant la fin du concert, il n’y a vraiment pas grand-chose dans la vie qui accotte un aréna plein qui chante avec un groupe à tue-tête. Vive le rock!

Voici dans l’ordre la liste des chansons interprétées par le groupe durant la soirée :

Caught Somewhere in Time
Stranger in a Strange Land
The Writing on the Wall
Days of Future Past
The Time Machine
The Prisoner
Death of the Celts
Can I Play With Madness
Heaven Can Wait
Alexander the Great
Fear of the Dark
Iron Maiden

rappel

Hell on Earth
The Trooper
Wasted Years

Groupe mongol The Hu en ouverture
La première partie du spectacle a été assurée par The Hu, un groupe de folk métal originaire de Mongolie. La formation de huit membres recourt incidemment à des instruments traditionnels et du chant de gorge dans ses compositions, ce qui, ajouté à des sonorités de métal agressives peut apparaitre un peu hétéroclite. La voix gutturale et extrêmement puissante du chanteur principal, Galbadrakh Tsendbaatar, est particulièrement digne de mention. Bien qu’empreinte d’originalité, la prestation de The Hu n’a toutefois pas particulièrement ému les spectateurs qui ont poliment applaudis, anxieux de retrouver leurs favoris après une si longue absence. Le groupe nous est toutefois apparu comme solide et assez confiant en ses moyens pour nous apparaitre intéressant. Quelques compositions nous sont même apparues comme autant de vers d’oreille potentiels.