En octobre, l’emploi dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a progressé de 0,9 %, atteignant environ 453 300 travailleurs. Après six mois de recul, cette hausse place Québec parmi les régions les plus performantes du pays ce mois-ci.
Par Alexandre Morin
Toutefois, cette reprise reste insuffisante pour compenser les baisses cumulées des derniers mois. Sur une année, l’emploi dans la RMR de Québec a diminué de 1,2 %, l’un des reculs les plus marqués parmi les principales régions métropolitaines, laissant présager une possible stagnation pour l’ensemble de 2024.
Malgré cette baisse, Québec conserve le taux de chômage le plus faible au Canada à 4%, ce qui témoigne d’une forte demande de main-d’œuvre.
Bien que la croissance démographique de la région soit la plus faible parmi les 12 principales RMR (+1,9 %), elle demeure notable pour la région.
Les jeunes particulièrement touchés
Les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus durement affectés, enregistrant la plus forte hausse du taux de chômage sur une année. En effet, le secteur de l’hébergement et de la restauration, grand employeur de cette tranche d’âge, a subi un recul.
De plus, les jeunes, souvent en emploi précaire ou à temps partiel, sont particulièrement vulnérables en période de ralentissement économique.
En revanche, certaines industries comme l’administration publique, le transport et les services professionnels ont enregistré des gains, reflétant des disparités importantes entre les secteurs.
L’élection américaine, source d’incertitude
Dans ce contexte, l’élection américaine introduit une incertitude supplémentaire pour l’économie régionale. « Les impacts potentiels de l’élection sur l’économie de la RMR de Québec pourraient être importants, étant donné notre forte dépendance au marché américain », explique Émile Emond, économiste en chef de Québec International.
Environ 30 % du PIB québécois repose sur les exportations, dont 75 % sont destinées au marché américain.
Dans la région de Québec, plus de 850 entreprises sont exportatrices, et près de 70 % des entreprises manufacturières y vendent des biens aux États-Unis. « Les effets précis sont difficiles à prévoir tant que les politiques commerciales ne sont pas définies. Néanmoins, la montée du protectionnisme américain représente un risque », ajoute M. Emond.
Cette dépendance à l’égard des exportations vers les États-Unis rend l’évolution des politiques américaines particulièrement pertinente pour la région de Québec, déjà confrontée à un ralentissement de son marché de l’emploi.
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