En cette fin d’année, je vais me permettre de formuler un vœu pieux. Oui, pour verser dans les bons sentiments et espérer le mieux pour tous. La larme à l’œil, même, s’il le faut.
Une Chronique de David Lemelin
Certes, j’enfonce des portes ouvertes, mais je vais nous souhaiter un monde local, municipal, voire national, moins polarisé, moins campé sur ses opinions ou ses perceptions. Je sais, je sais… snif, snif, déjà…
Étant observateur de l’actualité politique depuis quelques décennies (eh oui, ça ne me rajeunit pas!), je note, comme tout un chacun, un durcissement du ton, des commentaires, des attaques. Oui, ça n’a jamais été parfaitement mielleux et tendre en politique. Ceux qui sont assez vieux pour avoir vécu l’époque référendaire de 1995 savent que ça peut jouer très, très dur.
Néanmoins, il me semble, sans appui scientifique, qu’on atteint une sorte de sommet dans la rigidité des points de vue. Quelqu’un peut écrire quelque chose avec toute la bonne foi du monde et il s’en trouvera pour démolir le texte, point par point, non pas pour faire avancer la réflexion, mais pour l’enfermer. Cette impression d’avoir toujours raison, d’avoir une opinion plus noble que les autres ou encore de considérer les autres comme des ceci ou des cela… ça ne rime à rien, finalement. Ça campe les positions, ça freine la réflexion et souvent ça évacue au passage la raison, les faits ou simplement une autre perspective.
Tout à droite n’est pas que bon pour la poubelle. Tout à gauche n’est pas que bon pour le recyclage non plus (je reste cohérent, hé ho!). On devrait pouvoir discuter et faire cheminer la réflexion à la lumière des meilleures idées, des meilleurs arguments. Or, ce n’est pas du tout ce que je perçois.
Sur les réseaux, certains de mes « amis » tiennent désormais des propos que je ne leur connaissais pas. Ça dérive tranquillement, avec le temps. Quand quelqu’un commence son commentaire par « avec respect » ou « sauf votre respect », c’est en général pour sortir quelque chose de brutal qui n’apporte rien.
Pourtant, moi j’aime la philosophie, la raison, la capacité de l’être humain de réfléchir, de se projeter, d’imaginer pour penser la société. C’est fascinant, stimulant et c’est véritablement ce qui nous permet d’avancer, collectivement.
Avec les nombreuses élections qui s’en viennent (fédérales, municipales, provinciales), on n’a pas fini de voir des gens se taper dessus, malheureusement. Depuis un moment, on sort les anathèmes sans réfléchir, simplement pour fermer le débat. Raciste, antisémite, etc. Ces mots, puissants, graves, sont tristement en train de devenir inoffensifs tant on s’en sert à tort et à travers.
Alors, oui, ceci est un appel au calme, à la réflexion, pour dépolariser le débat. Pour permettre ce que l’humain fait de mieux : partager ses connaissances, sa vision, ses idées. Pour ça, il faut de l’humilité, accepter le fait qu’on ne sait pas tout, qu’on peut avoir tort, qu’une bonne idée peut émaner du camp adverse. C’est ce qui fait la force et la beauté de la démocratie.
Ok, là, j’ai une larme…
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