Avec Sciences po 101 – Traité d’insoumission à l’usage du vrai monde, Catherine Dorion revient sur scène et invite le public à prendre le contrepied de son sentiment d’impuissance.
Par Estelle Lévêque
Sciences po 101 – Traité d’insoumission à l’usage du vrai monde se présente comme un projet hors-normes. Créé par Catherine Dorion, Alexandre Fecteau et Vincent Massé-Gagné, il prend la forme d’une pièce documentaire engagée, interactive et immersive.
Du 18 au 20 février prochain, c’est au Grand Théâtre de Québec que le public pourra découvrir cette nouvelle création. Puis, la pièce produite par Martin Leclerc prendra la route pour Saint-Georges-de-Beauce et Montréal au printemps et Sherbrooke à l’automne.
Au-delà du sentiment d’impuissance
De ses quatre années comme députée de Taschereau, Catherine Dorion retient une histoire, une expérience, mais aussi un « matériel inouï » pour la création artistique. En 2023, elle publiait Les têtes brûlées, dans lequel elle dévoile le journal de son mandat, ses carnets d’espoir punk. Aujourd’hui, c’est sur scène qu’elle s’adresse au public, avec un projet qui émeut, questionne et rassemble.
Sciences po 101 – Traité d’insoumission à l’usage du vrai monde prend la forme d’un cours d’université… qui dérape, explique Catherine Dorion.
« On amène le public à se demander, avec nous, ce qu’on souhaite vraiment, au fond de nos tripes, pour notre vie collective. Puis, qu’est-ce qui nous fait peur ? Qu’est-ce qui nous empêche de, déjà, commencer à faire exister ces rêves, ces désirs ? »
Catherine Dorion
En misant sur l’interaction avec le public -sans pour autant prendre à parti les spectateurs à titre individuel, rassure l’artiste-, la pièce documentaire l’incite à s’exprimer. Ainsi, la production use de musique, projections et divers procédés théâtraux pour livrer un spectacle immersif, drôle et émouvant. Alexandre Fecteau signe la mise en scène.
« Nous partageons et sommes responsables de ce territoire, de nos vies, de nos liens, de l’histoire qu’on va transmettre à nos enfants. On n’est pas impuissants, on est là. On ne sait juste pas comment agir ni par où commencer. Alors, s’asseoir ensemble et prendre le temps de se mettre au diapason, c’est quelque chose de très concret et d’essentiel. »
Catherine Dorion
Rafraîchir le lien entre l’intellect et l’âme
Comme comédienne, auteure ou députée, Catherine Dorion revendique depuis des années l’importance du lien entre l’art et la sphère politique. « La politique a besoin de feeling, de philosophie, de grandes questions. On n’est pas là-dedans en ce moment. Quand on regarde les débats, les sujets que les médias choisissent de mettre de l’avant, on est loin des débats qui animent et ont animé les humains à travers l’histoire », affirme-t-elle.
Aussi, elle souhaite ramener ces notions fondamentales au cœur des discussions. Loin des débats polarisants, des mondes virtuels, des écrans individuels, ce spectacle invite à reprendre place dans l’espace collectif, la réalité ; le vrai monde. Pour toucher son audience, la pièce s’adresse à la sensibilité de celle-ci. Afin de captiver le grand public, l’auteure de la pièce mise sur des émotions « qui ouvrent le cœur des gens ».
Car, rappelle Catherine Dorion, la politique intéresse. « Ce n’est pas vrai que les gens ne s’intéressent pas à la politique. Ils ne s’intéressent pas à la politique telle qu’elle leur est présentée. Alors, dans la salle de théâtre, on repart à neuf. Et on essaie de dénicher nos vrais rêves. Ceux qu’on ose même plus mettre de l’avant tellement on se sent déprimé et impuissant. »
Sciences po 101 – Traité d’insoumission à l’usage du vrai monde sera à l’affiche du Grand Théâtre de Québec du 18 au 20 février prochain. Pour en savoir plus, consulter le lien suivant.
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