Nouvelle pétition pour le Centre 388 « pour le recul de la fermeture »

Depuis le mois de juillet dernier, le CIUSSS menace de fermer le 388, un centre de traitement des psychoses par une approche psychanalytique novatrice et de réputation internationale, situé dans le quartier Saint-Sauveur. Une nouvelle pétition est maintenant disponible afin de permettre la mobilisation vers le recul de la fermeture du Centre 388 et de cet important service touchant à la fois à la santé mentale et à l’itinérance.

Par Marie-Ève Groleau

Créé par le GIFRIC (Groupe interdisciplinaire freudien de recherche et d’intervention clinique et culturelle), le Centre 388 de Québec, en fonction depuis 1982, et son approche psychanalytique éprouvée rayonnent à l’international. Depuis juillet dernier, le CIUSSS souhaite fermer le 388, « sans avoir mesurer l’ampleur de cette possible perte », ont décrit les intervenants cliniques rencontrés lors d’une visite du Centre.

« Le CIUSSS devrait être fier d’avoir cette possibilité de traitement novateur, liant la psychanalyse et l’art, qui a été développé à Québec. Les fondateurs du Centre 388 ont permis le traitement de ces états psychiques difficiles à guérir par une approche psychanalytique renouvelée. Cette psychanalyse va au-delà des cultures et des traditions francophones, elle va au cœur de l’humain, au cœur du vécu des personnes psychotiques. Il s’agirait d’une perte pour le Québec et pour le monde », a présenté le coordonnateur clinique, Jean-Michel Cautaerts, venu de Belgique pour œuvrer au sein du Centre 388.

Prévenir le suicide

« Plus de 80 usagers fréquentent le Centre actuellement. Ces personnes s’engagent ici dans un traitement de fond, à la fois en cure analytique, en suivi artistique, ainsi qu’avec différents professionnels ; psychologues, psychiatres, psychanalystes et travailleurs sociaux. Traiter la schizophrénie et les psychoses, parfois reliées à l’itinérance, peut être difficile par des moyens cliniques ou psychiatriques. L’ensemble du traitement mise sur la responsabilité de la personne accompagnée. Ces personnes sortent de la psychose, se retrouvent, réapprennent à vivre et gardent ce souci pour l’humain, pour satisfaire leurs besoins de contribution à la société. Il y a plusieurs usagers qui ne serait pas ici, si le 388 n’avait pas été présent pour eux », a décrit la coordonnatrice clinique depuis 10 ans, Marie-Joëlle Côté.

Basée sur des valeurs humaines et sur un plan éprouvé, la cure « ne vise pas de rendre fonctionnelles ces personnes au yeux de la société, mais bien de leur permettre de toucher à leur plein potentiel encore inexploité », a décrit madame Côté.

« Les usagers retrouvent l’espoir de se reconstruire, de se découvrir des passions et des intérêts pour l’art, le sport ou la lecture à terme de leur passage. Les usagers du 388, pour reprendre leurs mots, souhaitent à d’autres personnes dans le besoin de bénéficier, dans le futur, de cette approche qui a fonctionné pour eux. On entend souvent de leur part que le vécu en milieu psychiatrique est teinté de solitude et de traumatismes. Le 388 représente pour certaines personnes, une assise de leur vie en construction », a-t-elle témoigné.

Plusieurs professionnels de différents pays qui valorisent cette approche fondée ont initié le pas vers la création d’une première pétition signée par des cliniciens et des professeurs de différentes universités. À ce jour, plus de 2200 signature ont été récoltés. Une nouvelle pétition est disponible pour maintenir les services du Centre 388. Voici un lien vers cette pétition : Lien pétition

Rappelons que les services du Centre sont offerts 24 h sur 24, 365 jours par année. Le programme de traitement du 388 est offert en partenariat avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS).

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