Charles Milliard veut reconquérir Québec en parlant des enjeux qui touchent les gens d’ici

Pour Charles Milliard, ex-président de la FCCQ et candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec, la solution pour redorer l’image du parti dans la Capitale-Nationale est simple : il doit parler des enjeux concrets qui touchent les gens d’ici.

Par Alexandre Morin 

« Moi, je regrette, mais personne ou très peu de gens me parlent de la laïcité, de l’immigration puis des enjeux de langue. C’est des enjeux qui sont importants, mais moi, je veux parler de transport, je veux parler de nos PME, je veux parler de l’accès aux services de santé, du respect du cursus scolaire au Québec, donc moi, je veux avoir des sujets de table de cuisine », a indiqué M. Milliard, estimant que ses priorités sont davantage axées sur les véritables enjeux de la population de la région.

Sur la question du transport dans la région, sans donner son appui formel à la construction d’un troisième lien autoroutier entre Québec et la Rive-Sud, le candidat à la chefferie du Parti libéral reconnaît qu’il existe un problème de circulation dans la grande région de Québec et que ce projet favoriserait le développement économique de l’est du Québec.

« Pour moi c’est clair qu’au niveau développement économique de l’est du Québec, c’est un projet [3e lien] qui est porteur ». 

Charles Milliard, candidat à la chefferie du PLQ

Il précise toutefois qu’en ce qui concerne les coûts, il préfère ne pas faire de fausses promesses aux Lévisiens en garantissant un troisième lien à tout prix. « Faut surtout qu’on soit capable de le payer […] On a un déficit de 11 G$, alors faut faire attention à ce qu’on promet », a-t-il indiqué.

Tramway 

Favorable au projet de tramway présenté par CDPQ Infra et appuyé par le maire, M. Milliard estime que la CAQ a mal géré le dossier et que le projet, dans sa forme actuelle, ne résoudra pas tout le problème de la congestion.

« Je suis favorable à un réseau de transport structurant, mais je ne pense pas que le tracé actuel va régler tous les problèmes. Je pense qu’on manque de visibilité sur l’axe nord-sud qui va être essentiel pour désengorger le réseau », a-t-il exprimé. « Honnêtement, le dossier est tellement avancé que pour moi, il n’est pas question de reculer là-dessus », a-t-il ajouté, confirmant qu’il irait de l’avant avec le projet s’il devenait premier ministre.

Rappelons que CDPQ Infra a proposé un trajet modifié par rapport à la mouture précédente de la Ville de Québec, notamment en desservant davantage les secteurs en périphérie nord et en proposant dans une hypothétique troisième phase de relier la rive-sud. 

L’avenir du projet reste incertain, notamment en raison des enjeux liés au financement fédéral.

Économie

Dans le contexte économique actuel marqué par le protectionnisme américain, mais aussi fidèle à la philosophie qu’il souhaite insuffler au parti, Charles Milliard entend mettre l’accent sur les PME. « On a besoin d’avoir des PME nombreuses, actives et en santé au Québec », résume-t-il. 

Il souhaite ainsi favoriser un climat d’affaires sans surréglementation au Québec, encourageant ainsi l’entrepreneuriat, notamment en région.

« On doit stimuler la création d’entreprises ». 

Charles Milliard, candidat à la chefferie du PLQ

M. Milliard veut réduire les embûches réglementaires qui compliquent l’entreprenariat et le repreneuriat au Québec, ainsi que les barrières freinant le commerce interprovincial dans le contexte actuel.

« On menaçait jusqu’à récemment d’enlever les vins américains des tablettes de la SAQ, mais se procurer du vin de la Colombie-Britannique pour un Québécois, c’est pratiquement plus compliqué que d’acheter du vin américain, alors qu’on est dans le même pays », illustre l’ex-président de la Fédération des Chambres de commerce du Québec pour souligner le paradoxe des barrières commerciales entre les provinces.

Diversification 

La diversification des marchés fait sans surprise partie des solutions évoquées par M. Milliard pour renforcer l’économie québécoise face aux menaces tarifaires du président Trump. Il souhaite notamment que le Canada utilise plus efficacement l’accord de libre-échange conclu avec l’Union européenne.

« Faut vraiment qu’on ait des délégations commerciales, des délégations du Québec en Europe qui travaillent à mieux faire connaître ces marchés-là », explique-t-il.

Charles Milliard mise sur son enracinement à Lévis et son profil économique pour rallier les électeurs de Québec. En mettant l’accent sur les PME et la réduction des barrières commerciales entre les provinces, il cherche à convaincre que son approche favorisera la croissance et la prospérité économique.

Dans sa volonté de soutenir les médias locaux, M. Milliard affirme : « Je suis très préoccupé par la vitalité des médias locaux et régionaux, alors moi je pense que donner des entrevues, même parfois des exclusivités à des médias comme le vôtre, c’est super important ».

Fidèle à cet engagement, il nous accorde une exclusivité : « Je vais gagner cette course-là ! »

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