Chaque fois que je me rends magasiner à Beauport, Sainte-Foy ou Lebourgneuf, je suis sidéré de constater le niveau d’activité qui règne comparativement à ce que j’observe, chez moi, en ville.
Une chronique de Martin Claveau
Des files de voitures qui n’en finissent pas. Des gens qui achètent des télés au plasma de 65 pouces ou des équipements de ski de fond. J’aperçois aussi des sacs de vêtements Lululemon et des boites de collations géantes pour les lunchs des enfants. Bref, tout ce que la famille de classe moyenne se créé comme besoin. Je passerai ici mon tour, sur la critique de ce mode de vie débridé car j’en fais aussi partie, après tout.
Quand je regarde ça froidement, par contre, je trouve que c’est souvent plus difficile de trouver un stationnement, près de mon profit, quand je vais dans un centre d’achat, que quand je vais en ville.
Récemment, j’ai compté 3000 pas, sur mon téléphone, pour me rendre et revenir du Sports Expert des Promenades Beauport, après m’être stationné là, par un beau samedi après-midi. Pour votre gouverne, 3000 pas, c’est pratiquement 3 km. C’est la distance aller-retour que je parcours, le matin, pour accompagner ma fille, à pied, à l’école Cardinal-Roy.
Au retour de mon odyssée Beauportoise, je me suis rendu dans Saint-Roch, pour acheter des magazines, à la tabagie Jack and Gill de la rue Dorchester. À ma grande surprise, j’étais stationné à… 60 pas de la tabagie. Pour cause, il y a beaucoup moins de monde en ville, le samedi après-midi, que dans Beauport alors le stationnement y est plus facile, contrairement à ce qu’on croit.
Si la véritable raison pour laquelle les gens ne vont pas magasiner dans Saint-Roch est que le stationnement est problématique, eh bien, elle ne tient trop pas la route. En fait, pour l’avoir expérimenté souvent, quand je me stationne, pour aller magasiner dans Saint-Roch, je suis souvent plus près du commerce que je veux visiter, que quand je vais dans un centre d’achat. Je l’ai vérifié à de nombreuses reprises. Plusieurs claironnent pourtant, à tous vents, que le quartier Saint-Roch n’est pas accessible et que c’est pour ça qu’ils n’y vont pas.
Dans les faits, ce serait plutôt le centre d’achat qui est difficile d’accès et qui me force à marcher. Tout est souvent une question de perception de nos jours. La mauvaise impression qu’ont plusieurs de la ville est bien ancrée et les choses restent comme elles sont. Les commerces fleurissent dans les « power centers » de banlieues alors qu’ils ferment en ville.
Quand on y réfléchit, l’inaccessibilité est peut-être, en fin de compte, une excuse commode. La véritable raison pour laquelle les gens magasinent en banlieue n’est peut-être pas celle qu’on croit. C’est peut-être qu’ils n’aiment pas se sentir coupable d’acheter de choses dont ils n’ont pas vraiment besoin quand ils côtoient la misère et le pauvre monde sur lesquels elle tombe…
En ville, ce n’est pas le stationnement le problème, c’est que le stationnement est PAYANT. Pourquoi payer quand c’est gratis ailleurs! Même s’il faut marcher 3000 pas, ça fera déjà quelques $ de plus pour la télé 65 pouces.