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« Trudel n’y connait rien » : Lettre ouverte de Hélène Matte

Un dessin de Marc Boutin : L'Îlot Dorchester selon le Programme populaire d’urbanisme. (Crédit : Marc Boutin)Un dessin de Marc Boutin : L'Îlot Dorchester selon le Programme populaire d’urbanisme. (Crédit : Marc Boutin)

Dans une lettre ouverte, l’artiste et poète Hélène Matte s’exprime au sujet du projet de l’Îlot Dorchester de Trudel et des dernières affirmations du promoteur.

La lettre ouverte qui suit nous a été transmise par Hélène Matte, l’une des 800 signataires de la pétition « Contre la construction d’une tour de 20 étages à l’Îlot Dorchester » (Change.org)

La lettre d’opinion de William Trudel intitulée Mensonges et faussetés sur l’Îlot Dorchester, porte très bien son nom. Le promoteur y colporte nombreuses erreurs. Mensonges ? Ignorance ? Du pareil au même, selon ce qu’il dit lui-même en citant Kant : « un mensonge est intrinsèquement mauvais, qu’il soit dit avec de bonnes ou de mauvaises intentions ». Rectifions donc le tir.

Vrai : La corporation souhaite réduire le verdissement. Le promoteur demande des dérogations au zonage pour réduire le pourcentage d’aire verte au sol. Les quartiers centraux sont particulièrement dépourvus de canopée et le projet de Trudel contrevient aux efforts de verdissement. 

Vrai : La corporation pourrait implanter des locations à court terme. Ceux qui réclament un projet à échelle humaine, n’ont jamais parler de AirBnB, contrairement aux propos stipulés dans la lettre. Ils ont évoqué que les logements prévus, en majorité des 3 ½, pourraient être loués à court terme, c’est-à-dire mensuellement, comme on le voit trop souvent dans les nouveaux développements au centre-ville.

Vrai : La corporation veut implanter un hôtel de prestige. Le promoteur n’apprécie pas le mot « luxe ». Utilisons donc ses propres termes. Dans la présentation de son projet le 23 octobre, il était question d’une « Grande chaîne hôtelière internationale », de « marque vivante et à la mode ».

Vrai : Il n’y a pas de logement social dans le projet de Trudel Corporation. Les logements dits abordables, PSL (supplément au loyer) ou adaptés pour les personnes vivant avec un handicap ne sont pas inclus dans la définition de ce qu’est le logement social, que définit ainsi le FRAPRU: « Le logement social est sans but lucratif; il permet d’échapper à la logique du profit. Sa vocation est de loger les gens à revenus faible et modeste. C’est une propriété collective, plutôt qu’individuelle. ». Il existe trois grandes formes de logement social: les habitations à loyer modique (HLM), les coopératives d’habitation (coop) et les organismes à but non lucratif d’habitation (OBNL).

Vrai : Augmenter l’offre de logement ne permet pas de résoudre la crise de l’abordabilité. C’est là, l’affirmation de la Coalition Dorchester, qui cite l’un des constats avancés en août 2024 par une étude de l’ENAP, supervisée par la professeure agrégée, Mme Tremblay-Racicot. Qui plus est, il est avéré que l’urbanisme à échelle humaine permet la densité. Par exemple : Montcalm compte près de 8000 personnes au km carré; Saint-Jean-Baptiste, plus de 13 000 ; et Saint-Sacrement, près de 6 500. 

Vrai : Les quartiers centraux de Québec sont différents de par leur histoire, leur densité et leur mixité sociale. On y trouve des groupes de défenses des droits et des comités de citoyens actifs, qui connaissent les enjeux actuels. Ils ont l’expérience des luttes urbaines et souhaitent défendre leur milieu de vie. La Coalition Dorchester défend un modèle urbanistique pour lequel l’urbaniste et géographe Marc Boutin a consacré sa vie. Ce visionnaire a contribué vivement à la hardiesse de Québec et à la participation citoyenne au centre-ville.

En bon homme d’affaire, plutôt que de prétendre ce qu’il ne fait pas et se montrer impatient, Monsieur Trudel devrait écouter et considérer la vision promue par la Coalition Dorchester. Il s’agit d’une opportunité pour développer un modèle d’affaire différent. Plutôt que des mastodontes économiques, il peut contribuer à construire des milieux de vie à échelle humaine, selon un prototype qui a fait ses preuves. Force est de constater, que dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, il y aurait beaucoup de demandes. Et son gain serait plus que financier.

Trudel Corporation devrait développer son expertise. Car vraisemblablement, pour l’instant, il semble connaître ni ce qu’est le logement social, ni ce qu’est une consultation publique. Ni finalement, ce qu’est le cœur battant de la Ville de Québec.

Kant ne disait-il pas : «Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen. » ?

Hélène Matte, poète et artiste multidisciplinaire autrice de la lettre ouverte « Trudel n’y connait rien ». (Crédit photo : Courtoisie)

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1 commentaire sur "« Trudel n’y connait rien » : Lettre ouverte de Hélène Matte"

  1. Et c’est pour cela que les opposants ont parlé de AirBnB ou encore d’hôtel de luxe pour ajouter l’insulte à l’injure? Hey on va enfin avoir un Maxi (et ses tous petits prix), un hôtel de pour combattre les AirBnB et des loyers modiques, abordables et adaptés pour les personnes de spectres physiques distincts.

    On peut tu demander au chialeux, un peut trop aisé d’arrêter de couper les projets d’envergures qui vont changer le quartier sans même lui faire mal?

    C’est les opposants qui n’y connaissent rien en colportant leurs mensonges!

    Suffit de lire correctement le texte de Trudel pour comprendre :

    https://www.journaldequebec.com/2025/02/05/mensonges-et-faussetes-sur-lilot-dorchester

    J’en reviens pas de voir des poètes illettrés à Québec. Allez péter de la broue ailleurs s.v.p. !!

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