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Les librairies indépendantes résistent encore et toujours

Au centre, Aude Meunier-Rochon, responsable des communications et des événements de la Librairie Pantoute. À gauche et droite, Marie-Ève Julien-Denis et Maxime Valentin, libraires de Pantoute Saint-Roch. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Au centre, Aude Meunier-Rochon, responsable des communications et des événements de la Librairie Pantoute. À gauche et droite, Marie-Ève Julien-Denis et Maxime Valentin, libraires de Pantoute Saint-Roch. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Coupes budgétaires, dégâts de la plateforme Amazon, augmentation des frais d’exploitation, … Les enjeux se font nombreux pour des librairies indépendantes de Québec, qui redoublent de créativité afin de tirer leur épingle du jeu.

Par Estelle Lévêque

La région de Québec compte une dizaine de librairies indépendantes. Parmi elles, les librairies Pantoute et La Liberté, avec lesquelles Le Carrefour de Québec s’est entretenu. Au diapason, elles affirment que le commerce du livre va bien, dans l’ensemble. Sans pour autant nier les enjeux communs auxquels le milieu fait face.

Le fléau des géants

Véritable rouleau compresseur pour l’indépendance des commerces culturels, la plateforme Amazon est un enjeu réel pour les librairies. « Ce sont des gros compétiteurs, tentaculaires, avec beaucoup de moyens. C’est difficile en tant que petite entreprise de rivaliser », résume Aude Meunier-Rochon, responsable des communications et des événements de la Librairie Pantoute. Un constat appuyé par Éléna Laliberté, directrice de la Librairie La Liberté, qui témoigne d’une plus grande tendance à acheter en ligne au sein de « la plus jeune clientèle ».

Aussi, le réseau de librairies indépendantes bénéficie depuis plusieurs années du site internet leslibraires.ca, et de sa plateforme de vente. Les Libraires permet au lecteur de commander un livre en ligne et de le recevoir dans sa boîte aux lettres, ou le récupérer dans la librairie indépendante de son choix. Aujourd’hui, Aude Meunier-Rochon estime à environ 40% les ventes de la librairie Pantoute issues de commandes en ligne.

« La pandémie a beaucoup changé les habitudes des consommateur·rices, donc il a fallu s’adapter. Ceci dit, les gens ont plus tendance à commander en ligne et à venir récupérer leur livre en boutique, plutôt qu’à choisir la livraison à la maison. »

Aude Meunier-Rochon, responsable des communications et des événements de la Librairie Pantoute.

Bien que cette alternative aux géants du web ne soit pas encore connue de tous, elle permet aux librairies indépendantes de se défendre. « C’est une belle manière d’être solidaire et de faire front commun. Individuellement, ce serait impossible », laisse tomber Mme Meunier-Rochon.

De plus, des associations comme l’ALQ ou La coopérative des Librairies indépendantes du Québec agissent pour optimiser le fonctionnement des librairies, qui peut parfois se montrer archaïque, comme l’explique Éléna Laliberté. « [L’ALQ et la LIQ] se sont beaucoup axés, ces dernières années, sur la mise en place d’outils technologiques. Développer un système qui nous permet d’être plus efficace dans les recherches, dans les conseils. »

Éléna Laliberté, directrice générale de la Librairie La Liberté. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Miser sur l’humain

Toutefois, bien que primordiale, cette modernisation du service n’est pas la priorité numéro 1 des librairies indépendantes. En effet, les voix de Pantoute et de la Librairie La Liberté sont unanimes : pour se démarquer, il faut offrir un service humain et personnalisé avant tout.

« Les libraires sont le cœur de notre librairie, ce sont eux qui nous permettent de nous démarquer. Ce sont des gens passionnés, qui connaissent bien la littérature, qui ont un amour profond du livre, qui se tiennent à jour, qui connaissent les nouveautés. Les gens aiment l’ambiance qu’ils trouvent en librairie, recevoir les conseils des libraires. C’est une expérience vraiment unique, j’ose croire. »

Aude Meunier-Rochon, responsable des communications et des événements de la Librairie Pantoute.

Ainsi, afin d’offrir ce service unique jusque dans les nouvelles habitudes de consommation des lecteurs, les librairies se montrent créatives. Réseaux sociaux, infolettres, commentaires de lectures : tous les canaux sont bons pour déployer l’expertise des libraires jusqu’au lecteur. « On souhaite revitaliser l’impact de la trace humaine même sur les ventes en ligne », résume Éléna Laliberté.

Valoriser l’art et la culture

Dans un précédent article, la directrice de la Librairie La Liberté mentionnait son attachement aux événements littéraires. Depuis quelques années, la Librairie Pantoute, elle aussi, élargit ses horizons. « On essaie de sortir des sentiers battus pour faire se côtoyer le littéraire et l’artistique. Le livre est au centre, mais on aime tenir des événements interdisciplinaires », soutient Aude Meunier-Rochon.

Ainsi, heure du conte drag et soirées de performance accompagnent causeries et lancement de livres. Au sein de la Librairie Pantoute, en particulier, la programmation se veut refléter la réalité de la création artistique actuelle locale. 

« Récemment, la situation dans Saint-Roch n’est pas super évidente. […] Le quartier est un peu délaissé. Pour autant, Pantoute Saint-Roch n’envisage pas de quitter le quartier. Notre équipe est super motivée et veut travailler pour dynamiser la rue Saint-Joseph. »

Aude Meunier-Rochon, responsable des communications et des événements de la Librairie Pantoute.

Pour en savoir plus sur les librairies Pantoute et La Liberté, consulter les liens correspondants.

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