Québec — Âgé de 31 ans, Mathieu Dumont a une carrière peu banale, celui de compositeur de musique classique. Sa pièce La chambre double, basée sur le texte du Spleen de Paris de Charles Baudelaire, sera interprétée par l’ensemble Arkea qui sera en concert pour la première fois à Québec, le 7 juin. Il s’agit d’une œuvre qu’il a créée spécialement pour eux.
Par Marie-Claude Boileau
Qu’est-ce qui vous a amené à étudier en composition?
J’ai commencé à jouer de la guitare vers 10-12 ans. Adolescent, j’ai eu des groupes de métal. J’ai fait beaucoup de spectacles et j’aimais ça. À 16-17 ans, je me suis rendu compte que c’était juste là-dedans où je voulais étudier. J’ai commencé par la guitare classique au cégep. Une fois à l’université, j’ai décidé de me spécialiser en composition.
Vous êtes donc passé du métal au classique?
Oui, mais j’y suis resté. Parallèlement, j’ai eu un groupe de rock anglophone, Natural Born Tellers. On a même été signé sous la bannière d’Universal Records. J’avais une belle carrière en devenir, mais ça me demandait trop versus ce que ça pouvait me donner. La composition de la musique classique et de comédie musicale m’intéressait plus.
Et vous composez depuis?
Depuis que j’ai terminé mes études il y a quatre ans. Je partage mon temps entre la composition de musique classique contemporaine et celle de comédie musicale.
Combien de comédie musicale avez-vous composée?
Trois. Je suis le compositeur attitré des Comédiens sans bagage. C’est une troupe de théâtre-école, basée à Sainte-Foy qui a démarré il y a trois ans. Ils ont environ 130 élèves.
Prochainement, une de vos pièces sera jouée par l’ensemble Arkea, le 7 juin. Qu’est-ce que ça vous fait de savoir que vous serez joué par eux?
C’est un honneur pour moi parce que c’est un ensemble à cordes, composé de 18 musiciens et dirigé par l’adjointe du chef d’orchestre de l’Orchestre symphonique de Montréal. Les jeunes compositeurs de musique contemporaine ont beaucoup de la difficulté à faire jouer leurs œuvres par des ensembles de cette qualité.
Comment s’est faite l’approche?
J’ai gagné le concours Accés Arkea qu’il avait organisé l’an passé. J’ai gardé contact avec la chef d’orchestre Dina Gilbert et elle m’a commandé une autre pièce. Ensuite, j’ai pu collaborer avec elle pour présenter un concert à Québec.
Quel est le programme du concert?
Ce sera assez classique. Il y aura la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski, l’Adagio pour cordes de Samuel Barber et les Quatre saisons de Buenos Aires de Astor Piazzolla.
Est-ce difficile de faire jouer ses pièces classiques?
Oui. Ce sont des ensembles, donc ça coûte très cher, car il faut payer les musiciens et louer une salle. Ça prend aussi un niveau professionnel. Les subventions se font très rares. Lorsqu’on est joué par un ensemble de cette qualité-là, on est très chanceux. Toutefois, c’est plus facile lorsqu’on est à Montréal.
Quelle est la procédure?
Il faut approcher des ensembles. Il faut aussi participer à des concours ou faire des stages. Je suis allé à Vancouver récemment et cet été j’irais à Orford. Ça aide énormément à se faire connaître et à se faire jouer.
À quoi ressemble un stage?
Pour celui de Vancouver, j’étais avec le Quatuor Bozzini. Durant une semaine, je leur ai écrit une pièce pour quatuor à cordes et j’ai pu travailler avec eux de nouvelles techniques pour les cordes. À Orford, il s’agit d’une académie. Je serais avec Ana Sokolovic qui va me diriger pendant un stage de deux semaines afin que je puisse parfaire mon niveau de composition.
Pour des informations, consultez le site Web de l’Ensemble Arkea
7 juin 14h
Chapelle des Jésuites, 20, rue des Jésuites
Billets : Régulier 20$ – 35$ | Étudiant 15$
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