Le Centre d’injection supervisée L’Interzone, situé dans le quartier Saint-Roch, a connu une augmentation significative de sa fréquentation depuis son ouverture en 2021.
Par Alexandre Morin
Signe d’une hausse de la consommation de drogues injectables au centre-ville de Québec, l’Interzone, un espace sécuritaire géré par le CIUSSS de la Capitale-Nationale offrant des services de consommation supervisée pour les drogues par injection et inhalation, a connu une forte augmentation de sa fréquentation au cours des quatre dernières années.
En effet, le nombre de visites au centre est passé de 8 500 lors de son année d’ouverture à 29 154 cette année en date du 6 février, selon des chiffres fournis par le CIUSSS de la Capitale-Nationale. L’année financière se terminant le 31 mars, ce chiffre n’est pas encore définitif.
La fréquentation du centre a ainsi augmenté de 243 % par rapport à sa première année en service.
En conséquence, le budget alloué aux activités du centre, géré par le CIUSSS de la Capitale-Nationale, a fortement augmenté, passant de 890 833 $ à 1 322 845 $, soit une hausse de 48,5 %.
« Nombre total de visites à l’Interzone depuis son ouverture en 2021: 83 155 »
Source: CIUSSS de la Capitale-Nationale
Depuis l’ouverture de L’Interzone, l’équipe est passée d’environ 9 personnes en 2021-2022 à plus de 12 en 2024-2025. Elle inclut des infirmiers, des intervenants psychosociaux, des pairs-aidants et des coordinateurs.
Nombre de surdoses déclarées à l’Interzone depuis son ouverture: 29
Source: CIUSSS de la Capitale-Nationale
Conseil de quartier Saint-Roch
Sans adopter de position officielle sur les services d’injection supervisée, le conseil de quartier Saint-Roch observe des effets positifs dans le secteur.
Les membres du conseil affirment avoir remarqué une diminution du nombre de seringues dans les rues et saluent l’intégration réussie du centre dans le quartier.
« J’habite l’Îlot des Tanneurs et effectue ma marche tous les matins avec mon conjoint et mon chien, en passant devant le centre », affirme Kendra Bédard, administratrice du conseil de quartier.
« Parfois, c’est sale. Toutefois, l’équipe du centre s’efforce à bien nettoyer et, sans doute, sensibiliser les utilisateurs. Autrement, nous nous sentons toujours en sécurité. Ce n’est jamais bruyant et nous n’avons jamais été témoins d’une situation de violence », explique-t-elle.
La hausse de fréquentation de L’Interzone témoigne de la demande croissante pour des services de consommation supervisée au centre-ville, tout en suscitant des retombées jugées positives par le conseil de quartier.
À noter que certains citoyens ont exprimé des inquiétudes quant à ces activités lors de la rencontre annuelle d’information du conseiller municipal de Saint-Roch–Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance.
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