La Ville de Québec, appuyée par le conseil de quartier du Vieux-Québec–Cap-Blanc–Colline Parlementaire, modifiera sa réglementation sur le lot situé au 109, rue Dalhousie afin de permettre la construction d’hébergements touristiques sur quatre étages additionnels.
Toutefois, des craintes demeurent quant à l’impact que pourrait avoir le projet sur la circulation dans un secteur critique.
Par Alexandre Morin
L’immeuble à valeur patrimoniale situé au 109, rue Dalhousie (intersection rue Saint-Paul) se verra ajouter quatre étages qui accueilleront des unités d’hébergement touristique. Pour permettre cette modification, la Ville ajustera sa réglementation spécifiquement sur la zone du projet afin d’autoriser une hauteur maximale de 19 mètres plutôt que 16 mètres.
La Ville retire également l’obligation de prévoir des cases de stationnement pour ce type d’usage sur cette même zone. Ainsi, le projet de 30 unités ne comptera aucun espace de stationnement, et ceux actuellement présents seront remplacés par une placette comprenant deux arbres et du verdissement.
« Il y a un édifice existant qui est présent sur le lot, donc il s’agit d’un projet de restauration et de surhaussement », a expliqué l’architecte Didier Morin-Laprise, de l’Atelier Guy architectes, le groupe responsable de la conception du projet immobilier du promoteur GParadis.
« C’est un édifice qui a été construit en 1954 […] On a cherché à comprendre comment le bâtiment avait été réalisé, puis à s’en inspirer pour le projet de densification », a-t-il ajouté.
« C’est un projet qui a eu beaucoup d’allers-retours avec plusieurs instances, que ce soit la Ville ou le ministère de la Culture […] Il a plusieurs qualités architecturales dans son intégration ».
Antoine Guy, architecte chez Atelier Guy architectes
Le bâtiment comptera au total six étages et devrait accueillir, au rez-de-chaussée sur la rue Bell, un commerce lié à l’activité hôtelière de l’immeuble. Les travaux, dont le début est prévu d’ici un an, s’échelonneront sur une période d’environ un an.
« Oui, il y a un volume qui s’ajoute, mais qui n’est pas étranger du tout au gabarit qu’on retrouve dans le secteur ».
Didier Morin-Laprise, architecte chez Atelier Guy architectes
C’est un projet d’appartements touristiques qui devrait s’apparenter davantage à un hôtel qu’à des logements sur Airbnb, selon M. Paradis de GParadis. « Il y a quelqu’un sur place 24h/24 et il y a tous les services qu’on offre normalement dans un hôtel ».
Circulation et stationnement
Cette fois, ce n’est pas la hauteur du projet qui inquiète les résidents du secteur, mais plutôt son impact sur le stationnement et la circulation dans les rues du Vieux-Québec.
L’aspect touristique du projet, combiné à l’absence de cases de stationnement prévues, suscite des inquiétudes chez certains citoyens.
Ils craignent que les touristes créent des encombrements en arrivant en taxi, d’autant plus qu’aucun débarcadère n’a été autorisé aux abords de l’immeuble, ou qu’ils contribuent à saturer les places de stationnement sur rue.
« Il n’y a pas de place pour parker les gens […] Va falloir qu’ils arrivent en taxi […] À ce moment-là, vous cessez la circulation », a exprimé un citoyen lors de la consultation publique sur le projet. Inquiet de l’absence de débarcadère, il redoute que des taxis s’immobilisent sur la rue Dalhousie, nuisant ainsi à la fluidité de la circulation.
Il s’est également montré sceptique face aux assurances de l’architecte, qui affirmait que les touristes arriveraient principalement à pied.
Aucune case de stationnement n’est prévue dans le cadre du projet d’hébergements touristiques de près de six étages.
Une autre résidente du quartier a partagé la même préoccupation, se disant lassée du manque de stationnements dans le secteur. « Pourquoi avec 5 étages [6 en réalité] on n’a pas de stationnements […] On a des visiteurs qui ne savent pas où se stationner, c’est un problème le stationnement », a-t-elle exprimé.
Pour le promoteur du projet, Nicolas Paradis, il était préférable de remplacer la section actuelle dédiée au stationnement par une placette publique agrémentée de deux arbres. « C’est plus valorisant pour l’immeuble de sacrifier l’espace du stationnement pour ce qu’on vous présente aujourd’hui […] Je pense que c’est beaucoup plus beau comme ça », a-t-il expliqué.
Emmanuel Bel, conseiller en urbanisme à la Ville de Québec, a rappelé que de nombreuses aires de stationnement privé se trouvent à proximité du projet et que le site ne permet pas l’aménagement de cases supplémentaires de toute façon.
La conseillère du district a tenté de rassurer en précisant que les touristes ne pourront pas se stationner dans les espaces réservés aux vignettes.
Vieux-Québec
Ce nouveau projet dans le Vieux-Québec s’ajoute à celui du 401 Saint-Paul ainsi qu’aux 17 chantiers en cours pour la rénovation de bâtiments vétustes dans le quartier. Pour la conseillère du district, Mélissa Coulombe-Leduc, ces réalisations témoignent des avancées en matière de revitalisation.
Selon elle, toutes ces initiatives s’inscrivent dans la volonté de la Ville de ramener 500 résidents dans le Vieux-Québec, un secteur qui a vu sa population diminuer au cours de la dernière décennie.
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