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Au-delà de Trump, d’autres défis pour les hôteliers de Québec (2/2) 

ville de quebec, hotelsCrédit photo: Philippe Moussette

Bien que les tensions entre le Canada et les États-Unis puissent avoir des répercussions sur l’industrie touristique de la Vieille Capitale, les acteurs du milieu font également face à d’autres défis.

Par Alexandre Morin 

En plus de la guerre commerciale, Alupa Clarke, directeur général de l’Association hôtelière de la région de Québec (AHRQ), identifie la rareté de main-d’œuvre qualifiée, le repreneuriat, la relève et la valorisation du secteur comme étant parmi les principaux défis de l’industrie.

Mais selon lui, le plus grand défi auquel Québec est confrontée demeure la mobilité.

Mobilité 

Pour M.Clarke, l’accessibilité à Québec demeure l’enjeu primordial pour le secteur hôtelier. « Ce qui est important pour nous, c’est d’améliorer l’accessibilité à la destination ». 

« Il y a beaucoup de frictions à tous les niveaux pour accéder à Québec et pour se déplacer à Québec », ajoute-t-il. 

L’AHRQ appuie et réclame donc non seulement un réseau de transport en commun structurant à Québec, mais aussi la construction d’un troisième lien, d’un train à grande vitesse (TGV) ainsi qu’un financement accru pour l’amélioration de l’aéroport de Québec.

« À cause qui nous manque un 3e lien, la congestion est importante ». 

Alupa Clarke, directeur général de l’AHRQ

M. Clarke précise que, selon lui, la congestion actuelle pour entrer à Québec est importante et que le manque de vols directs représente un frein majeur au développement notamment du tourisme d’affaires.

« Pour arriver directement à l’aéroport de Québec, souvent les gens doivent passer par Montréal, ça crée une friction au niveau du tourisme d’affaires », explique M. Clarke, ajoutant qu’avec plus de vols directs dans la région, le tourisme d’affaires — qui possède un énorme potentiel à Québec — aurait un obstacle de moins à surmonter.

« On veut montrer aux gens d’affaires du monde entier que Québec c’est moins cher que Toronto, Chicago, New-York, Montréal et plus encore », ajoute-t-il, en mettant de l’avant des atouts comme la restauration et les salles de congrès offertes dans les hôtels de la ville.

Le manque de vols directs freine le potentiel du tourisme d’affaires à Québec, selon lui.

Élections fédérales 

Dans le cadre de l’actuelle élection fédérale, l’ancien député conservateur, aujourd’hui représentant des hôteliers de Québec, affirme : « Pour les partis qui disent “nous le transport en commun ça nous intéresse pas”, on leur dit qu’ils doivent au moins garantir l’investissement dans un projet de transport structurant à Québec ».

L’appui de l’AHRQ à un projet de réseau de transport structurant ne constitue pas nécessairement un appui au tramway, précise Alupa Clarke. Selon lui, ce n’est pas à l’Association de déterminer quel projet est le meilleur pour Québec, mais à l’heure actuelle, c’est le tramway qui est en voie de se réaliser.

« Le fait qu’il n’y ait pas de grand projet structurant de transport en commun pour se déplacer rapidement crée une friction au niveau des déplacements ». 

Alupa Clarke, directeur général de l’AHRQ

Il déplore d’ailleurs que les projets de transport peinent à se concrétiser à Québec, ce qu’il attribue à la polarisation politique entourant ces dossiers.

« On veut que les partis fédéraux et provinciaux s’engagent pour tout : transport en commun à Québec, 3e lien, TGV, aéroport ! », s’exclame-t-il d’un ton déterminé.

L’administration Marchand 

Le maire de Québec, Bruno Marchand, est-il un allié des hôteliers de la capitale ? La réponse de leur représentant est nuancée.

« M. Marchand, c’est un grand allié pour le tourisme. Il perpétue ce qui a été ouvert par M. Labeaume, de mettre Québec sur la map », explique M. Clarke. « Il [Bruno Marchand] fait un très bon travail pour promouvoir le tourisme parce qu’il a conscience de l’importance du tourisme. »

« Labeaume a été extraordinaire pour le développement touristique de la ville de Québec ». 

Alupa Clarke, directeur général de l’AHRQ

Et le pot ? Les taxes municipales. 

« L’augmentation drastique des taxes municipales […] C’est un manque de compréhension de sa part et un manque d’ouverture », exprime-t-il, déplorant que les hôteliers n’aient pas été inclus dans le processus du rôle d’évaluation foncière. « Il manque beaucoup de facteurs dans l’analyse du rôle d’évaluation foncière. »

Selon le rôle d’évaluation foncière de l’agglomération de Québec 2025-2027, la valeur totale des hôtels et motels a grimpé de 37,5 %, entraînant une hausse des coûts pour les hôteliers, puisque les taxes municipales sont établies en fonction de cette valeur.

Il cite en exemple les travaux requis pour restaurer certains hôtels, qui engendrent des coûts importants pour les propriétaires et qui, selon lui, auraient dû être pris en compte dans le processus ayant mené à cette évaluation — ce qui aurait permis d’atténuer la hausse. « C’est pas normal, j’ai trois hôtels à Québec d’un même propriétaire, il a augmenté de 300 000 $ [taxes] en un an, c’est extrême. »

Alupa Clarke ajoute que la hausse des taxes s’inscrit dans un contexte déjà tendu marqué par une augmentation des coûts d’exploitation et un manque de main d’œuvre pour les hôteliers de Québec, à laquelle s’ajoute désormais la guerre tarifaire, qui pourrait avoir un impact sur le nombre de touristes.

Il rappelle que 80 % des membres de l’Association sont des hôteliers indépendants, et non de grandes bannières plus fortunées et présentes à l’extérieur, ce qui contribue au charme de Québec et à son accueil chaleureux. La fermeture de ces hôtels représenterait un risque pour la capacité d’accueil et la qualité de l’expérience offerte dans la capitale, selon M. Clarke. 

Alors que le contexte économique se complexifie, les hôteliers de Québec multiplient les appels à une meilleure reconnaissance de leurs réalités. Entre les tensions commerciales, la mobilité déficiente et la hausse des charges fiscales, l’industrie souhaite des engagements clairs pour assurer sa pérennité et continuer à faire rayonner la capitale comme destination de premier plan.

Pour consulter la première partie.

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1 commentaire sur "Au-delà de Trump, d’autres défis pour les hôteliers de Québec (2/2) "

  1. Je comprends le désir des hôteliers de vouloir un transport en commun pour permettre les déplacements des touristes à Québec et jusqu’à l’aéroport. Cependant, il faut faire le bon projet et le tramway, même si Marchand l’a scandaleusement avancé, n’est pas meilleur pour autant. Avez-vous pensé qu’il couvre des lignes d’autobus efficaces ? Vous trouvez que les taxes sont élevées, mais ce n’est rien Marchand a prévu de les élever de 15M$ par année jusqu’en 2034. Vous avez contribué à date que pour un total de 90 M$ dont 45M$ en 2025. Pensez-y quand vous souhaitez la rapidité au lieu du projet adéquat.

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