Le gouvernement Couillard a décidé d’abandonner l’école publique. Il a aussi décidé de protéger l’école privée – mais ça, c’est correct, on est chanceux, il faut que les enfants des riches aient une bonne éducation puisque ce sont eux qui vont diriger nos enfants plus tard. C’est important qu’ils sachent comment bien le faire.
La ligne du Parti libéral, c’est que tout ira bien quand même à l’école publique – sauf que tout ce qui fait qu’un enfant apprend a disparu des classes à cause des conditions d’enseignement qui empirent à chaque ronde de serrage de ceinture. Apprendre est pourtant une chose naturelle chez l’enfant, c’est biologique chez lui, on serait même pas supposé d’avoir besoin de câbles à booster. Pourtant, en classe, ces moteurs-là, qui sont sa curiosité, sa créativité et ses talents particuliers à lui, ils calent. C’est un véritable exploit d’arriver à endormir ce don des enfants comme on le fait. Avec les programmes qui s’appliquent de la même manière à tous, avec une obsession de l’évaluation, c’est une culture de normalisation et de conformité qu’on inculque aux enfants. Ça tue leur créativité alors que nous avons plus que jamais besoin de créativité en ces temps où tout semble bloqué. Il y a trop d’élèves par classe, le professeur ne peut pas enseigner d’une manière qui lui ressemble, il n’a pas les moyens d’être à l’affût de la curiosité et des talents de chacun. Les profs n’ont pas le choix. Ils appliquent de la même manière à tous un modèle hyper standardisé.
Tant qu’à ça, pour une efficience supplémentaire on pourrait s’inspirer de Cuba, où 60% des heures de classe sont données par une télévision. C’est avec cette solution que le pays arrive à pallier à ce qu’ils appellent «la crise des enseignants» qui a été provoquée par les bas salaires et le peu de reconnaissance sociale et institutionnelle.
Han? Tant qu’à transformer l’école publique en stationnement pour enfants le temps que leurs parents travaillent à faire rouler la patente, allons-y pour ce qui coûte le moins cher. Efficience!
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