Ce mercredi 26 janvier, le maire de Québec présentait l’état des lieux concernant la foresterie urbaine et annonçait qu’il y aura plus d’arbres après l’arrivée du tramway.
Par Sophie Williamson
L’opposition réagit : Claude Villeneuve assure que le projet est identique à ce qu’avait prévu l’administration précédente et Éric Ralph Mercier déplore qu’aucun arbre n’a été sauvé.
« Un réel souci pour la protection d’un maximum d’arbres »
L’administration explique que chaque arbre est analysé individuellement afin qu’il soit conservé « lorsque possible et sécuritaire ». Il y a donc un travail de recensement et d’identification des arbres en cours.
Des experts sont également sollicités en matière de protection des arbres dans le cadre de grands chantiers de construction. C’est le cas des membres de la Chaire sur l’arbre urbain et son milieu avec l’Université Laval, un investissement de 2 M$ sur cinq ans.
La Ville sollicite aussi les citoyens et les entreprises, notamment par la plantation en façade des terrains privés avant ou après les travaux de construction du tramway. L’administration précise qu’elle adopte une « approche personnalisée avec les propriétaires visés ».
L’administration sortante s’engage également à éviter les abattages dans les boisés traversés par le tramway, soit le boisé Chaudière, Rochebelle et Lacerte.
« Lorsque cette préservation sera impossible », elle assure compenser par une superficie équivalente en hectare à celle retirée. Pour les boisés Rochebelle et Lacerte, la Ville travaille de concert avec le Centre de services scolaire (CSS) des Découvreurs et l’Université Laval, propriétaires des boisés.
Planter 30 000 arbres supplémentaires
Sur le tracé, on dénombre 7 133 arbres, dont 5 549 (78%) qui seront protégés ou transplantés. Ce sont donc 1584 arbres qui seront abattus, dont 417 arbres et arbustes de moins de 14 cm qui pourront être remplacés. Il y a aussi 324 frênes qui sont malades et doivent être abattus.
Donc, au total, l’administration affirme qu’elle devra abattre à l’heure actuelle 843 arbres dans le cadre du projet du tramway. « C’est un chiffre qui est réduit par rapport à ce qu’on avait au départ », assure le maire de Québec.
L’administration s’engage à planter 20 arbres pour chaque arbre abattu, ce qui est « la norme minimale pour avoir scientifiquement un remplacement digne de ce nom, pour compenser la perte de canopée », explique Bruno Marchand. « On parle de planter 30 000 arbres au lieu de 5000, c’est 25 000 de plus que ce qui était prévu », poursuit-il.
Bien entendu, certains abattages demeurent inévitables dans le cadre de la construction du tramway. Le maire assure qu’ils seront compensés. « Notre ration de compensation est élevé », soutient-t-il.
Par rapport au boulevard René-Lévesque, Bruno Marchand explique « qu’il avait une proposition qui impliquait certains abattages ». « J’ai demandé au bureau de projet de retourner à la planche à dessin, parce qu’il faut protéger ces arbres qui sont considérés comme remarquables dans l’aspect visuel », lance-t-il. Il consultera donc les citoyens pour « présenter les options et trouver une solution ».
L’administration souhaite aussi intégrer de la végétation le long du tracé, notamment aux alentours des stations et des pôles d’échanges. L’objectif pour cette « plateforme végétalisée » est de 35%.
Par exemple, sur le campus de l’Université Laval, au boisé Lacerte, elle promet d’aménager un corridor vert dans le secteur « pour favoriser le verdissement », soit une plantation de +/- 700 d’arbres d’alignement. Il est aussi prévu que certains sites soient déminéralisés pour verdir des quartiers traversés, par exemple à Place Cartier et au Pôle Saint-Roch.
« Rien de nouveau », selon Claude Villeneuve
Le chef de l’opposition officielle Claude Villeneuve affirme qu’il n’y a aucune diminution réelle d’arbres coupés. « C’est exactement les mêmes chiffres du 27 octobre dernier avant l’élection, poursuit-il. La présentation est à peu près similaire à celle présentée par Suzanne Verreault. Les choses étaient déjà planifiées et prévues. Il n’y a rien de nouveau, donc on est très satisfaits en ce sens là. »
Il suggère toutefois de faire attention à la promesse de plantation d’arbres. Le maire « fait de la politique », mais « il y a aussi la science », lance Claude Villeneuve. « C’est bien beau promettre des chiffres, mais ça fait pas en sorte qu’on va avoir des arbres matures et en santé, soutient-il. Il y a une science, un climat et un sol dont il faut tenir compte. Il faut un plan qui assure que les arbres vont être viables. »
Le chef de l’opposition officielle se dit somme toute satisfait. « On a pris le moment de tous se mettre sur la même page et on a vu que le projet avait été bien réfléchi », affirme-t-il.
Jackie Smith explique de son côté être préoccupée par les boisés le long du tracé. « Je me pose des questions à savoir pourquoi on a fait ces choix, pourquoi on a pas eu de scénarios comme on en a eu sur René-Lévesque pendant la campagne électorale », soutient-elle. La question des arbres ne doit selon elle « pas être prise à la légère ».
« Aucun changement par rapport aux arbres, déplore Éric Ralph Mercier, chef de la seconde opposition officielle. Je me pose la question à savoir si les boisés sont comptabilisés. Ils ne le sont pas, je vous le dis. L’administration actuelle a sauvé aucun arbre. »
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